Le voyage de Takoumi

Saison 3

Archives par auteur: Olivier

Retour à La Ligne

Le retour à « La Linea » est dur dur. Nous sommes mal préparés pour les courses et l’aventure tourne à la foirade. Nous decidons de reporter notre depart d’une journée et d’étendre la location de voiture d’autant. Histoire de faire les choses bien.

Et aussi de profiter de Delphine, Jean-Camille et Mathis qui eux partent dés le lendemain pour les Canaries sur leur catamaran Kalisea, accompagnés pour l’occasion de deux sympathiques bateau-stoppers belges Bino et Charlie.
Nous avions rencontré Jean-Camille au cour du stage « mécanique » et avions visite son bateau encore en construction. Nous les avions croisé de peu (une trentaine de mètres) à Syracuse quand nous ne l’avions reconnu qu’au moment où ils levaient l’ancre. Du coup cela faisait plaisir de le retrouver là et de faire la connaissance de Delphine. Nos programmes sont assez différents, mais les questions que chacun se pose pour preparer ce type de voyage semblent universelle. Avec un peu de chance, nous pourrons retourner l’invitation aux Canaries.

Le lendemain, les courses sont rondement menées et en profitons même pour ajouter du bricolage et des vêtements. Pour l’équipement nautique, il faudra repasser quand il y aura un shipchandlers à la marina (pas pour demain donc).

La veille de notre départ tant espéré est une douche froide, au propre comme au figuré, la fenêtre météo vers les Canaries se referme devant nous et nous devons retarder notre départ de plusieurs jours … encore.
Nous mettons ce délais supplémentaire à profit pour accomplir une étape semble-t-il indispensable de nos visites, « les urgences » … Mais cette fois, c’est Manue qui s’y colle, ou plutôt son oreille devrais-je dire car l’exceptionnel climat de la ville a provoqué et entretenu une otite carabinée. Et paf, trois jours bonus, le temps d’être assuré que cela n’empirera pas pendant les 5 jours de traversée et laisser passer un gros coup de vent.
Comme nous avons terminé la saison 3 de « Revenge », nous « sortons » le soir. Oh, pas très loin, au lounge bar… Et c’est l’occasion de rencontrer Christine et Tony qui voyagent eux aussi, mais qui pour le coup entrent en Méditerranée alors que nous essayons d’en sortir. Nous repartirons le même jour, mais dans des directions opposées.

Enfin, nous aurons droit aux festivités d’Halloween et nous avons encore passé une très bonne soirée, bien que la population n’ait pas répondue à l’appel de la fête. Pensez-vous, il pleuvait des « chiens et des chats » sur la région et les précipitations sont accompagnés d’un coup de vent à écorner les bœufs au point d’obliger les forains à plier la barnum après une seule soirée au lieu des trois prévues. Bravant cette débauche animalière, fidèles à nous même, nous ne boudons pas une fondue dans une caravane aménagée dans un style « girly/Alice au pays des merveilles » et un groupe de blues/rock live presque pour nous seuls.

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Je ne sais pas pour vous, mais je trouve que nous avons bien occupé notre temps a « La Linea », et c’est donc après 13 jours d’escale et de reports imprévus que nous parvenons enfin à quitter la marina avec du beau temps et une belle fenêtre météo pour rejoindre les Canaries.

L’échappée belle

En treize jours (je radote … comme pour me convaincre que c’est arrivé) les choses ne s’arrêtent pas là bien sûr, nous avons tentés de fuir la ville … en automobile. Et même si nous avons dû revenir trois jours plus tard, cette promenade a été une bouffée d’air frais (au propre comme au figuré).

Dans un premier temps, la cavale a commencée le long de la mer, par un arrêt express dans la vielle ville de Tarifa pour une pause en terrasse, préliminaire au déjeuner que nous prévoyons au cap de Trafalgar…

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Au sujet de ce lieux connus pour la tristement défaite de la marine Française, j’avoue que je me demandais bien quelle bêtise irrévérencieuse j’allais bien pouvoir commettre sur place pour au moins faire un pied de nez au touristes issus du camp opposé. En fait, je n’ai rien fait, les Espagnols s’en sont chargés pour moi bien avant… Pas un seul panneau indicateur, pas même à l’entrée du bourg, rien d’organisé si ce n’est un parking hors de prix, ultime endroit où abandonner son véhicule à des lieues et des lieues du cap, accessible uniquement à pied. A ce moment, il me fait sourire de penser que sur ce coup là, les Espagnols étaient de notre côté et qu’ils ont eux aussi quelques scrupules à organiser un lieu de défaite en attraction touristique. Un peu comme les gallo-romains ont oubliés où se situait la ville d’Alesia…

Apres ça, nous reprenons l’échappée jusqu’à Cadiz, où nous avions pensé attendre avec Takoumi la fenêtre météo pour les Canaries. Bien nous a pris d’annuler ce détour. Autant la vieille ville est belle et agréable avec son cœur piétonnier, autant la marina n’a rien à envier à « La Ligne » en termes de qualité de vie et d’éloignement de toute vie sociale.
Nous prenons donc un grand plaisir à decouvrir le bord de mer en fin d’après midi et à nous perdre dans ces quartiers animés jusqu’à une heure avancée de la soirée. Nous perdre a deux reprises d’ailleurs, l’une intentionnellement, comme toujours quand nous découvrons une ville, mais l’arrivée à l’hôtel nous réserve surprises, remue-méninges et sueurs froides… Quelle idée aussi de choisir un hôtel avec parking au beau milieu d’un centre historique presque intégralement réservé aux piétons ? Ceci dit, malgré l’absence de fenêtre dans la chambre, l’hôtel ne manque pas de charme, notamment un toit terrasse auquel nous n’accédons par conte que le lendemain matin.

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Le lendemain justement, nous ne traînons pas pour faire nos bagages, nous partons pour « Ronda » en passant par la montagne.
En particulier le col « puerto de El Boyar », qui culmine à 1103 mètres et dont je ne doute pas qu’il mérite son titre scientifiquement prouvé de lieu d’Espagne où la pluviométrie est la plus élevée.

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« Ronda » est donc une petite ville de l’arrière pays andalous, perchée au sommet des premiers reliefs des montagnes, charmante bien qu’un peu touristique, le centre historique où nous dînons est séparé du centre actuel par un précipice vertigineux qui semble couper la montagne en deux et qu’un pont non moins improbable enjambe. La vue est superbe depuis la terrasse que nous trouvons avant de repartir.

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Il est temps de retourner à « La Ligne », nous avons des courses a faire pour notre depart que nous espérons proche (naïfs que nous sommes) et un rendez-vous pour l’apéritif du soir avec un bateau-copains que nous suivons et que je n’ai pas pu prévenir à temps, ni pour la marina, ni pour la ville, ni pour le lounge bar…

Pour la petite histoire, un alternateur du bateau (et oui, encore un) présente des signes d’abandon, et donc, lors de notre escapade dans les terres, chemin faisant, nous sommes en quête d’un générateur portable dans les « ferreteria » des zones rurales au cas où il rendrait l’âme de manière plus définitive. Nous trouvons notre bonheur en arrivant à Ronda, donc, à défaut de « Honda », nous l’appellerons le « Ronda ».
Je dois reconnaître que ça fonctionne aussi bien car l’alternateur ne présente plus le moindre souci depuis que nous l’avons à bord. En même temps, ce n’est plus très important pour le moment car le plus gros consommateur électrique du bateau, le réfrigérateur, lui, ne fonctionne plus…

On a marché sur La Ligne

Ou en tout cas dans « La Linea de La Conception » qui est la ville frontière entre l’Espagne et le « Royaume uni ». Car oui, les espagnols ont une frontière terrestre avec l’Angleterre. Oui aussi puisque nous sommes allés à pieds a Gibraltar depuis la « Marina Alcaidesa » où notre trajet depuis Malaga nous a conduit.

Cette navigation est d’ailleurs fort confortable avec un temps de fillette qui me conduit à songer que nous aurions aussi bien pu entreprendre ce voyage à bord d’un trawler (bateau de voyage à moteur), mais ce n’est que mauvaise foi car le voilier est bien plus sympa une fois les voiles remplaçant la sourde complainte du diesel marin. Toujours est-il que cette nuit là, alors que d’autres traversent des bancs de poissons ou de dauphin, nous traversons des bancs de pêcheurs. C’est bien simple, à la tombée de la nuit sans lune, la baie de Marbella est constellée de lumières qui, une à une, avec l’avancée de l’heure disparaissent pour laisser place à un obstacle mobile qui rentre au port.
Du coup l’exploitation honteuse du moteur apporte le surplus de manœuvrabilité dont nous avons besoin… Manœuvrabilité mais aussi vitesse, et chemin faisant de pêcheur en pêcheur, nous rejoignons le célèbre rocher anglais avec plusieurs heures d’avances et le jour est loin de se lever. Décision est donc prise de mouiller à l’est du rocher, à quelques encablures du phare d’Alcaidesa pour aborder la « Bahia de Algeciras » en plein jour (ou baie de Gibralatar, c’est selon votre allégeance ).
La surprise est au matin, de decouvrir un paysage verdoyant aux accents de Bretagne. J’ai l’habitude de dire que c’est « météorologiquement » louche en découvrant une verte région, mais apres tout, ne sommes nous pas proches du territoire de la Perfide Albion ?

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Au détour du rocher, nous découvrons une baie disputée par d’énormes navires de commerce au ravitaillement ou au déchargement, autours desquels ils faut se frayer un chemin jusqu’à la marina.
L’accueil est chaleuereux et sympathique, comme souvent, mais encore une fois, comme à Malaga, la publicité Photoshop réalise des miracles et transforme en un magnifique complexe nautique serti de nombreux commerces une marina à peine à moitié finie bordée de marais en friche … Je l’avoue, je suis un peu déçu de la désolation qui règne dans ce parking à bateau plus qu’à moitié vide (ou moins qu’à moitié plein, à vous de voir). Et la déception monte d’un cran alors que je découvre que l’audacieux « Alcaidesa Lounge Bar » est en fait une gargote en préfabriqués. Force est de constater l’absence de concurrence et nous nous y restaurerons et/ou désaltèrerons quand même une paire de fois durant les TREIZES jours de notre escale.

Ce n’est que le lendemain que nous découvrons le vrais visage de « La Linea », j’entends par là un cœur de ville plutôt sympa et accueillant à défaut de vraiment joli cerné par un océan de désolation, quand meme parsemé ici et là de jolie rues qui disputent le territoire à des cités et des bâtiments délabrés. Je ne sais pas si la crise est passée par là ou si l’argent n’y est en fait jamais parvenu, mais ça a fait mal.

Nous profitons quand même à plusieurs reprises des plaisirs du marché couvert, de la terrasse de la place de l’église et d’un bar à tapas simple et de bon niveau nommé « Casa Puri » … Non, je n’invente pas.
C’est en plus le seul établissement qui je connaisse où le serveur décrète de lui même de ne pas servir un plat commandé car « ça faisait trop de pommes de terre avec les autres plats », je trouve ça sympa dans la mesure où je reconnais qu’il a raison.

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L’expédition a Gibraltar est une réussite, nous decidons de faire « nos touristes » et d’utiliser les services d’un guide motorisé pour decouvrir le rocher qu’autrement il faudrait gravir à pieds ou au moyen d’un téléphérique rouillé issu de la préhistoire. Je devrais dire une jeune guide, dynamique et non encore blasée de faire decouvrir son pays. C’est en sa compagnie que nous découvrons donc les colonnes d’Hercules, qui n’ont d’intéressants qu’un point de vue sur le Maroc en face, les tunnels du « grand siège » qui ne retiennent pas plus notre attention, une grotte joliement mise en valeur par des jeux de lumières colorées, mais surtout, surtout, l’unique chose qui attire les touristes du monde entier, nous inclus, je veux parler des … Singes de Gibraltar … Une colonie dans la colonie, 208 âmes plantigrades libres et cleptomanes, choyées, chouchoutées et soignées par la communauté. Nous adorons, et je me surprends meme à les trouver « mignons » malgré leurs hideux visages ridés. Comme beaucoup, nous ne sommes venus que pour eux, ne trouvons qu’eux d’intéressants et vous recommandons d’aller les voir si vous en avez l’occasion.
Pour le reste, Gibraltar se résume à une rue commerçante et touristique où les magasins d’électroniques a peine détaxés jouxtent les tabacs et spiritueux du même tonneau. Un bon point toutefois au pub « Lord Nelson » dont le « Fish And ships » surclasse, sans peine il est vrais, les terrasses peu attirantes des restaurants qu’il côtoie.

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A la nuit tombée, nous rejoignons l’Espagne en traversant à pieds la piste de l’aéroport international de Gibraltar qui n’a jamais su se doter d’une voie de contournement et dont les 3 vols quotidiens doivent se plier aux affres de la circulation frontalière comme un bateau devant un pont a bascule.

De retour sur le continent

Dans la ville d’Alicante.

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Nous n’avions abordés que des îles depuis Naples, certes, certaines assez grandes pour être des régions ou même des pays entiers, mais des îles tout de même. Je trouve que cela a son importance au moment de battre le pavé de la ville d’Alicante. D’autant plus qu’il s’agit à ce jour de notre plus longue pause.

Avant ma libération, Manuela profite de quelques heures libres pour faire une pré-découverte de la ville. Du coup, si ma première après-midi à Alicante est réservée à un déjeuner, un verre de vin blanc en face de l’hôpital et quand même un peu de repos, la seconde est l’occasion d’entreprendre une grande promenade citadine dont nous seuls avont le secret, et dont le parcours est jalonné des points clés repérés les jours précédents, dont entre autres, l’esplanade d’Espagne, la place de la mairie (avec manifestation, excusez du peu), les parcs disséminés qui accueillent des terrasses sous les arbres ou encore cette rue où l’on trouve de faux champignons géants…

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Manuela a fait des « rencontres » pendant mon absence,

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Quelle s’empresse de me faire partager.

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Le jour suivant est l’occasion de s’attaquer à l’ascension du château qui nous nargue depuis quelques soirs. Après la découverte du parc qui fait la jonction ville-château à mi-hauteur de la colline, nous avouons être redescendu pour rejoindre… l’ascenseur… je suis en convalescence tout de même et j’ai toujours trouvé sympa en montagne de prendre le remonte pente avant de découvrir les pistes dans le sens de la descente.

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Les jours suivants, comme il faut bien se préparer et que nous avons dû laisser notre place VIP à « Team Vestas » et « SCA », nous profitons de l’occasion pour réparer nos feux de navigation… Enfin, devrais-je dire, Manuela en profite, car je suis toujours convalescent et monter en haut du grand mât est une activité réservée aux biens portants. J’en profite pour dire qu’aujourd’hui encore, j’essaie de profiter de cette ridicule excuse pour déroger aux tâches les plus rebutantes, mais sans que je comprenne bien pourquoi, cela fonctionne de moins en moins bien 😉

Puis, nous retournons à notre découverte de la ville que nous connaissons de mieux en mieux, jusqu’à trop bien d’ailleurs. Les derniers jours seront surtout employés à ne rien faire, hormis la sieste, un peu de jeux vidéo et beaucoup d’Internet (je sais aucune excuse d’être aussi en retard sur le blog, m’enfin, c’est ainsi)… Il nous est même arrivé de bouder les restaurants alentours pour dîner à bord et regarder quelques épisodes de série télévisé (Nous avons donc fini la saison 10 de « Grey’s Anatomy », la saison 5 de « Walking dead » est en cours, si vous avez pour la suite des suggestions disponibles en VF sur iTunes, je suis intéressé). Je retiens un curieux dimanche, où la ville semble déserte ou presque quand au détour d’une rue plus ou moins piétonne, nous nous retrouvons au croisement de deux rues encombrées de terrasses noires de monde et bruyantes d’une joyeuse cacophonie… Au moins savons nous où vont les « Alicantois » le dimanche après la messe.

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Les promenades quotidiennes dans la ville les derniers jours on donc généralement un but unique, comme la mauvaise réplique de galion, le parc de ficus centenaires, tel supermarché ou tel restaurant… Et surtout le marché couvert où nous ferons de belles emplettes de bons produits frais pour des prix raisonnables, notamment d’excellents filets de vache proposés par un couple de boucher dont la fille psychologue propose des « thérapies/formations » sur thème de la nutrition… Chercher l’erreur… « tout ce perds de nos jours ! »

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Au sortir de 9 jours d’impatience, je suis donc autorisé par le corps médical à quitter la ville. Ce que nous nous empressons de faire le matin même de mon rendez-vous de contrôle pour entreprendre une belle navigation à destination de Malaga où une amie nous attends quand même depuis bien plus d’une semaine, mais c’est une autre histoire que nous raconterons sans doute avec un peu de retard aussi vu que nous quittons Malaga dans deux heures pour rejoindre Gibraltar !

Hasta Luego Baleares

Au départ de Palma, nous passons la nuit à louvoyer « encore » entre les orages et nous atteignons Formentera au matin pour 24 heures de repos dans un nouveau mouillage idyllique. Repos fort apprécié car je suis toujours fatigué par la vilaine infection qui s’est déclarée à Palma et contre laquelle le traitement tarde à donner des résultats tangibles.

A l’occasion de cet arrêt, nous expérimentons le mouillage à géométrie variable … Tout d’abord confortable puis, soumis à un épisode orageux au loin, vraiment très pourri au point de le vider de la totalité de nos voisins. Pour notre part, nous sommes certains d’être là où il faut au regard des conditions météo générales, et nous tenons bon jusqu’en fin de journée. Au moment où la houle importune se calme pour laisser place à une nuit de tranquillité, nous sommes très satisfait de note choix.

Nous levons l’ancre le lendemain tard dans la matinée, car la route pour Alicante et le continent n’est pas si longue et nous préférons toucher terre accompagnés par les premières lueurs du jour. La navigation lors de cette journée est un peu difficile, car les vents sont instables et l’horizon désespérément gris et humide. Pour couronner le tout, je ne vais pas mieux, je soupçonne même que malgré le traitement dispensé par les urgences de Palma, mon état empire.
Nous avons d’ailleurs quelques épisodes « chaud patate » dont une belle et longue rafale qui a raison de nos feux de navigation et de mouillage en tête de mat. Nous devons avouer que cette casse est due avant tout à notre réaction mal adaptée plus qu’à la situation qui est finalement loin d’être dantesque… Nous apprenons encore.

A la tombée de la nuit, avec les ridicules feux de secours en place et un équipier en vrac, c’est au tour de Manue de vivre l’expérience « mon mari est pété, mon bateau est pété »…

A partir de là, je n’ai guère plus de quelques instants pour la navigation, arrachées à mon agonie, et Manue gère toute la nuit seule, jonglant entre les cargos et organisant notre arrivée avec le port, de nuit finalement car il n’est plus question de traîner. Elle est accueillie en héroïne par le « marinero » de garde auquel elle offre sa dernière pêche et bénéficie de la bienveillance de toute la marina plusieurs jours durant et même d’une place VIP face à la capitainerie, qu’elle ne devra céder que bien plus tard à « Team Vestas », bateau de course de la Volvo Ocena Race.

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Après ça, tout s’enchaîne très vite et moins d’une heure après l’atterrissage, nous sommes aux urgences de l’hôpital universitaire d’Alicante… Cette visite ne doit pas être si inutile que ça car je profite alors de leur chaleureux accueil pendant six jours, non pas que je sois a l’article de la mort toute cette période, mais ils ont beaucoup de difficulté à établir un diagnostic précis car, j’imagine, la culture de bactéries sous antibiotiques reviens à faire pousser des légumes en les arrosant avec du désherbant. Du coup, j’ai droit à une bonne pelletée d’examens qui confirment tous ma bonne santé générale 😉 hormis ce qui m’a amené ici bien entendu.

A ma sortie, j’ai en bonus la surprise de devoir revenir 9 jours plus tard pour contrôle, nous avons donc 7 jours de tourisme avant de pouvoir quitter Alicante !

Autour de Minorque

Pas question de quitter Minorque sans mouillage, cap sur la face nord donc pour rejoindre la cala de Presilli où nous passons la nuit. Seule notre arrivée est chaotique avec les dernières lueurs du jour, nous manquons de peu de nous échouer sur un troupeau de rocher en nous rapprochant trop de la plage mais la place est sûre et nous sommes seuls sous le phare qui surplombe la baie. A l’aplomb d’un fond rocheux dont nous ne savons s’il nous rendra notre ancre le lendemain, je ne peux m’empêcher de penser que la brochure de l’office du tourisme « survends » beaucoup l’endroit.

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En fait, nous n’avons aucun soucis pour nous libérer le lendemain, en nous partons pour Ciutadella où nous avons l’intention de nous abriter d’un coup de vent (et oui, encore un). Le trajet nord est vraiment bien, avec pas mal de vent, et seule la toute fin se révèle acrobatique avec la remontée des fonds et le passage pour pénétrer dans Ciutadella en prime avec une belle houle qui nous pousse dans l’étroite passe.
Mais c’est en vain… Ciutadella est complet. Après trois quart d’heure de tergiversations, de suppliques par VHF et d’attente au milieu du chenal, rien n’y fait. L’autorité portuaire se comporte comme l’autruche dans son parc et se persuade que le bateau qui bouche la sortie du port n’existe pas…. Bravo à cette bande de chiens galeux, nous leur feront une belle pub tiens.

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Plutôt que de tenter l’amarrage en force où le mouillage en chenal, nous repartons d’où nous venons pour nous protéger des vents forts qui viennent du sud. Le temps presse car le soleil descend sur l’horizon et nous aimerions bien être au moins protégés par l’île avant la nuit. La sortie est tendue, presque aussi étroite qu’en entrant. Il faut faire face à de très grosses vagues pour sortir de la baie mais nous avons confiance en Takoumi et nous avons déjà connus des situations un poil plus scabreuses.
Quelques longues minutes plus tard, nous pouvons enfin tourner le dos à la houle et en profiter pour dépasser les 9 nœuds (c’est rare, mais ça arrive). Du coup, nous arrivons à la cala des Algeaiayens avec juste ce qu’il faut de luminosité pour prendre un mouillage confortable et sûr.

Nous découvrons le lendemain une baie magnifique bordée de roches et de verdure et dont le fond se compose de deux superbes plages de sable blanc. Nous nous « terrons » dans ce paradis minorquin pendant deux nuits à l’abri des vagues et du vent. Merci le sort, merci la providence.

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Et à l’heure du départ, je trouve imperceptiblement plus dur à chaque fois de quitter d’aussi belle places sans en profiter une journée de plus.

Ciao Italia, Hola España !

La Sardaigne, c’est fort joli, mais nous nous contentons d’un mouillage, et c’est donc à l’issue de notre plus longue navigation depuis notre départ que nous atteignons les « côtes » Espagnoles, matérialisées pour nous en ce jeudi 9 septembre par l’île de Minorque ou « Menorca » en Menorquin 😉
Le port en face de nous est Mahon, et comme cette ville a des échos très mitigés sur les forums, je traine un peu la patte pour nous y arrêter.Toutefois, le temps va se gâter assez vite, nous sommes impatients de toucher la terre d’Espagne et nous décidons de passer outre les conseils avisés des navigateurs du web. Comme quoi, il faut savoir dépasser les on dit et les réputations frileuses pour aller se rendre compte par soi même. Nous avons adorés Mahon et y sommes restés 4 jours !

Les seuls points noirs du séjours, comme ça c’est fait et nous n’en parlons plus, sont des sanitaires pas très au top et un seul restaurateur qui ferait mieux de changer de métier, celui à côté des toilettes justement 😉 pour le reste, que du bonheur et de la bonne humeur.

L’arrivée se fait par un long chenal paisible et bordé d’une part par des habitations de loisirs, déjà, là, on sent bien la différence par rapport à l’Italie et je me laisse même à penser que ici au moins, ils savent construire et urbaniser. Et d’autre part par des îles et la forteresse de Mahon.
L’arrivée à la marina est aussi une heureuse découverte, quelqu’un répond à la VHF, nous rejoint sur l’eau et discute avec nous avant de nous placer 😉 Ensuite, pas de panique, le bureau n’ouvre qu’à 17h de toute façon…

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Nous profitons donc de l’après midi pour nous ruer sur le premier restaurant qui présente bien et qui restera notre cantine préférée tout au long du séjour. Une fois requinqués, une grosse excursion se présente à nous : centre historique décoré et coloré, information touristique, pause terrasse et quête de cartes SIM espagnoles. Au détail près que nous n’achetons pas de carte SIM cette fois, les tarifs Vodafone sont ruineux ici… 15€ euros LE Giga contre 6 au même tarif en Italie. Nous attendons donc une meilleure offre… Que nous attendons toujours d’ailleurs, ce qui, en partie, explique une période assez calme sur le blog.

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A l’occasion de notre retour au bureau du port, nous découvrons que les tarifs ne sont pas si excessifs, certes ce n’est pas donné, mais après Hyeres et l’Italie, ils nous est possible de relativiser. En plus, le prix est très, mais vraiment très, dégressif dès la seconde nuit. C’est sûr maintenant, nous allons rester…
C’est aussi l’occasion de rencontrer une sympathique hôtesse qui, en plus de nous organiser une lessive gargantuesque, nous donne bien plus d’informations et de meilleure qualité que l’office du tourisme… Et notamment devinez quoi : « il y a la fiesta ce soir en ville ! » Et nous avons de la chance, c’est la fête reportée la semaine dernière pour cause de … « Lendemain de fête douloureux » 😉

Le soir même donc, nous retournons sur nos pas de l’après midi pour nous rendre à la fiesta que nous avons sommairement localisée. Les premières centaines de mètres sont inquiétantes, des restaurants tristes à moitiés remplis de touristes soit maussades soit pas concernés par rien… Attendre le feux d’artifice dans cette ambiance, bof, suis pas trop fan. Puis, plus rien sur 200m, zone creuse où j’ai peur d’avoir entraîné Manue trop loin… Mais quitte à s’entêter, autant aller au bout de la démarche, et nous de continuer notre bonhomme de chemin jusqu’à … jusqu’à … une vraie Fiesta !!! Avec le groupe des « Hurricanes » qui joue des morceaux sérieusement datés (autant qu’eux d’ailleurs) mais entraînant comme tout pour les dizaines et dizaines de familles espagnoles qui dansent, chantent, jouent avec les gamins, boient des coups et mangent des tapas… Je suis conquis 😉 d’autant plus qu’une place en terrasse se libère pour nous juste en face de la scène. Oui, là, au milieu de la foule, du bruits et des fêtards, nous y sommes en Espagne …

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Le reste du séjour est a l’avenant. Certes, plus de fiesta les autres soirs, mais midi au restau, bricolage léger le matin, ballade en ville l’après-midi, début de soirée dans un bar à tapas sympa et retour au bateau pour regarder un série ou un film en dvd. Je pense que nous expérimentons une nouvelle facette de notre voyage. Moins de tourisme, nous avons eu notre quota de vielles pierres à Malte, pas en manque de mouillages, juste envie de vivre l’endroit ou nous sommes. Et en quittant Mahon, je peux le dire, nous l’avons bien vécue.

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Malte, Enjoy !

Malte, nous y sommes restés un bon moment.

C’est sympa Malte, il y a de tout, de la ville moderne avec Mark et Spencer, des ruines hyper anciennes et des fortifications plus contemporaines ainsi que de la campagne où ils fnt pousser des cailloux et des murs dans les champs.
Pour les gens, c’est pareil, des souriants, des grincheux, des joyeux et des sérieux.
Il y a de tout ici … Sauf peut-être une culture culinaire, mais comme la population est composée de Maltais comparables à des anglais ayant trop chaud et d’expats ayant trop bus, pouvions nous vraiment nous attendre à plus ?
Enfin bref, il y a de tout ici … Et surtout le « Royal Malta Yacht Club », juste en face de la Vallette, qui nous réserve une vue somptueuse depuis le bateau.

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Nous arrivons donc un jeudi en début d’après midi, tous les documents nautiques sont formels, il faut se signaler en arrivant. Bien entendu, personne ne répond aux multiples appels VHF que nous envoyons et comme nous avons vraiment envie de relâcher un peu et de faire une sieste pour nous remettre de la navigation depuis Syracuse, nous décidons de mouiller dans la baie la plus proche des marinas et des supposées douanes. C’est quand même curieux de mouiller au milieu des gratte-ciel. Nous quittons la baie en fin de journée pour rejoindre la marina où l’on apprends bien évidement qu’il n’y a plus de formalités a faire et d’où nous contactons Kurt, l’électricien conseillé par Georges qui va nous régler cette histoire d’alternateur qui nous empègue depuis Messine. Mais voilà, les électriciens ne travaillent pas le samedi à Malte, en fait personne ne travaille le samedi à Malte. C’est pourquoi nous resterons coincés, mais bienheureux, jusqu’au mercredi suivant.

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Une belle rencontre aussi le jour de notre arrivée avec des voisins de pontons Germano-Suisses qui nous invitent à l’apéro dans les 10 minutes suivant l’accostage 😉 . Esther et Robin vivent à bord du « Tyger of London » et y développent une activité de formation nautique pour le permis mer Suisse (et bien oui, ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas de mer qu’ils doivent se passer d’un des plus difficile permis du genre). en plus de l’apéritif d’accueil nous passerons avec eux et leur stagiaires une excellente soirée au restaurant et nous accueillerons même Esther a dormir une nuit sur Takoumi en attendant une place d’avion une fois le Tyger repartis. Car Esther reste à terre cette fois pour s’occuper d’un très prochain heureux événement 😉 . Nous espérons bien les revoir tous les « trois » aux Canaries où ils souhaitent se sédentariser … un peu.

Hormis ces périodes de socialisation, il faut bien s’occuper. Et nous mettons à profit les quelques jours qui nous sont « offerts » pour pratiquer le tourisme. notamment une visite pédestre de la Valette le premier jour libre (dont un musée, si si)

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et une location de voiture le lendemain pour visiter la capitale médiévale Msida, l’arrière pays, ses temples, ses attrape-touristes et ses « charmants » champs quadrillés de murs où ne semblent pousser que des cailloux. Bon, c’est aussi pour moi l’occasion de me confronter à la conduite à gauche, dont je me tire honorablement en ne commettant que deux contresens et un rase trottoir.

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De toute façon, il paraît qu’ici, ils ne conduisent pas vraiment à gauche, mais je cite un couple de Belge expatriés rencontrés un soir au Yacht club « ici, ils ne conduisent pas à gauche, ils conduisent d’abord à l’ombre, ensuite, ils évitent les trous ». Et ce n’est que le millième des reproches qu’ils avaient à faire sur Malte… Sérieux, il est grand temps de rentrer pour eux.

Entre tout ceci, c’est aux bar du « Royal Malta Yacht Club » que nous passons le plus clair de notre temps. Le matin, « climatisation café et wifi », le soir « petit blanc wifi et dîner » … Car Georges a eu du nez de nous envoyer dans cette marina mal protégée aux pontons si branlants que les retours en sont rocambolesques. Elle est la seule à bénéficier d’un club house confortable, d’un restaurant de très bonne qualité ( les travers de porcs fondants, mais fondant) et d’un service fort sympathique ponctué régulièrement du joyeux joyeux « Enjoy » !

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La dernière journée se conclue avec le retour de l’alternateur révisé à bords.

Et c’est avec des sentiments partagés, quelques regrets pour le club et quand même une vraie envie de partir de la marina, que nous partons le lendemain pour un mouillage a « l’incontournable » baie « Blue lagoon » de l’île de Comino à côté de Gozo. Ultime étape avant notre départ de Malte pour les Baléares, via deux arrêts, en Sicile et en Sardaigne.

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Quelques images un peu en retard.

Séquence frissons, Nadine nous a envoyée une photo du sauvetage de Takoumi en baie de Syracuse, il ne restait pas long avant les cailloux.

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Nous avons aussi retrouvé une petite série d’image que nous avions prévu de partager, puis perdues, puis retrouvées …

La « Festa di Pesca » de Riposto en Sicile

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Toujours a Riposto, deux artistes en marge de La « Festa di Pesca »

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Riposto encore, où nous pensions avoir résolu une bonne partie de notre problème d’autonomie…

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… En quantité certes, mais en qualité …….