Le voyage de Takoumi

Saison 3

Archives par auteur: Olivier

Question d’autonomie (Port Cros – Cavalaire)

Nous y sommes, ou plutôt, n’y sommes plus. Nous avons quittés les îles d’Hyeres pour le continent.

En cause dans l’abandon de notre retraite toute relative dans le parc naturel de Port Cros, la question d’autonomie… Cette autonomie que nous cherchons à allonger le plus possible et qui nous a fait défaut pour profiter, une journée supplémentaire du calme des mouillages encombrés pour venir subir les affres d’une station balnéaire ou sont disponible entrecôtes et rhumerie.

Alors, dans les faits, les stocks de nourriture étaient correct, plus beaucoup de frais, mais la situation était tenable. Stocks d’eau, pas a block mais globalement nous ne craignions ni la déshydratation ni l’absence de douche.

Alors quoi ? Alors, le stock de rosé et de petit blanc était à vide… Comme celui de cigarettes. Plus rien, c’est malheureux mais c’est bien à l’origine d’une traversée sans histoire et sans vent.

A moins bien sûr que tout ceci ne soit qu’une vaste fumisterie pour profiter de la bonne compagnie d’Amandine (Coucou copinette 😉 !

L’affaire des colliers de la Reine

IMG_5424[1]Pour faire simple, il n’y a que deux choses qui nous cassent (très) sérieusement les pieds sur Takoumi… Les pompes a eau de toutes sortes, mais ça, vous le saviez déjà… Et les courroies d’alternateur, c’est peut-être une découverte pour vous, mais pour nous, c’est l’enfer sur mer.
Voilà donc depuis notre départ que nous galérons avec les alternateurs du bords… Les plus tordus d’entre vous dirons que c’est normal pour un alternateur d’alterner… Un peu comme un clignotant de voiture, je marche, je ne marche pas, je marche, je ne marche pas…
Mais dans la pratique, l’alternance de service est vraiment un gros points noir, pas le même genre que votre sœur ou votre femme adore pincer pour en faire sortir le pus, non, un point noire type Bison Futé « Ça passe pas ».
Hors, nous sommes depuis notre arrivée dans la zone d’Hyères à la recherche de la bonne courroie « qui va bien » pour notre alternateur de service. Manuela en avait trouvée une chez un marchand de motoculteur avant notre départ de Cogolin. Las, la dite courroie à vue son âme partir en fumée sur le trajet Cavalaire-Porquerolles.
Comment dire, vos bateaux sont équipés de courroies trop longues et vos voitures de courroies insuffisamment large.
Résultat des courses, nous en sommes à une courroie fondues, une courroie abandonnée pour cause d’étincelles et de flammes et l’actuelle, qui fait le job tant qu’on ne lui en demande pas trop (mais pas trop, ce n’est vraiment pas beaucoup, pas plus de 2000 tr/min, sinon, elle siffle).

Ces tests correspondent en vrac à :

  • 3 jours d’arrêt dans un port cher au possible, une visite au motoriste Volvo de Hyères (sympa comme tout, mais bon, le vénérable Perkins n’a rien d’un Volvo flambant neuf), une visite au chantier Amel de Hyères (classe, l’accueil, mais un bureau de vente sans tâche d’huile, ce n’est pas un chantier), un tour des ShipChandler de Hyères encore ….
  • Cerise sur le gâteau, une visite à pied jusqu’à « Euro voile », qui bénéficie sur ce coup de la médaille d’or de la parresse et du mauvais acceuil client. Ils le doivent à un petit merdeux qui ne bouge pas son cul pour t’aider alors qu’il a un mur de courroies à trois pas derrière son dos et qui quand il accepte de bouger sa misérable carcasse ne fait absolument aucun effort pour essayer de trouver ce dont tu as besoin et que tu es venu chercher après 25 minutes de marche sous le soleil.
  • Finalement, avec l’aide inespérée de Philippe (Pépé) qui nous prête une voiture, nous pouvons faire un aller retour à La Guarde pour acheter une courroie chez un revendeur de pièces auto, puis d’y retourner une seconde fois pour en acheter un autre modèle qui a ce jour équipe le bateau et fonctionne plus ou moins bien.

Bref, à ce jour, nous n’avons toujours pas trouvé notre  courroie idéale, (trapézoïdale pleine, 13mm par 620mm) et nous espérons bien la commander pour la récupérer à Golfe Juan.
Amis de la région, si vous recevez une telle commande, ne paniquez pas, c’est que vous avez été sélectionnés d’office 😉

Takoumi Tour – Juillet 2015

Aujourd’hui, quelques nouvelles du Takoumi Tour Juillet 2015.

Déjà, qu’est-ce que le Takoumi Tour ?
C’est l’occasion pour l’équipage de venir voir les copains avant de quitter le pays.
C’est aussi l’occasion d’acceuillir à bord tous ceux qui ont été refoulés pendant la (très) dure période des préparatifs. Ceux qui devaient venir et à qui nous avons finalement dit de ne pas le faire, ceux qui ont essayé de le faire mais à qui nous avons demander de ne pas le faire non plus et ceux qui auraient aimer le faire sans le dire et à qui nous aurions aussi demander de s’abstenir.

Quelle sont les étapes du Takoumi Tour ?
Le « TkmTour » se déroule en fait en ligne plus ou moins droite, suit la côte d’ouest en est, des iles d’Hyères à la frontière italienne.
Ont déjà eu lieue les étapes de Fréjus, Hyères et Porquerolles.
Dates importantes à venir, Le golfe de Cannes – Golfe Juan et les îles de Lérins, zone où nous resterons un bon moment.
Pour le moment, pas encore de dates précises (désolé JS), mais nous devons avoir quitter la zone « Porquerolles » ce jeudi 16, nous entendons par là, avoir passer au moins le cap de Saint-Tropez et si possible, le massif de l’Estérel. Autant dire que nous sommes à Golfe-Juan un peu avant le week-end du 18-19 et pas mal après.
Le reste du programmes vers l’est sera établis un peu plus tard, Antibes ? St-Laurent ? Villefranche ? Cap d’ail (bien oui, nous connaissons des gens au Cap d’ail) ? Menton (Ah mais, Bernard déjà venu non ?) ?

Qu’est-il possible de proposer sur la route du Takoumi Tour ?
Un peu ce qui vous/nous fait plaisir et qui représente une vie sociale bien chargée. Déjeuners, Dîners, Sorties en mer, Grosses fêtes.
La limite a conserver en mémoire est la capacité d’accueil limitée de Takoumi. Donc, pour les grosses fêtes, les dîners gargantuesques ou orgiaques et les déjeuners officiels, on est pas contre être accueillis chez l’habitant ou au restaurant 😉

Nous vous embrassons tous bien fort, et nous sommes impatients de faire une petite bringue avec vous.

Le concept de vrai-faux départ

Il est l’heure… le compte à rebours est à 00 depuis mardi matin déjà.

Alors, nous sommes partis, pour du vrai ou presque, pas tout à fait prêt, mais bien organisé quand même, et nous avons ce mardi enfin quitté le ponton V des marines de Cogolin.

C’est là, par honnêteté intellectuelle, que je dois expliquer le concept de vrai-faux départ… Nous sommes partis certes, mais nous sommes revenus aux Marines pour deux nuits … sur un autre ponton 😉 Histoire de se débarrasser des derniers fils/cordages/bouts qui nous retiennent ici.

Aujourd’hui, ce sera donc le faux-vrai départ !!! Victoire, tout ce qui n’a pas été enlevé du périmètre a été géré … ou presque.

Le programme du jour est donc de partir au mouillage juste après le déjeuner …

Restez attentifs, je posterai dans quelques heures (où quelques peut s’entendre 72h quand même) un billet expliquant notre programme de visite appelé « Takoumi Tour Juillet 2015 ».

Plein les pompes, épisode 2. « la revanche des switchs »

… « Ce n’est qu’en pompant que vous arriverez à quelque chose et même si vous n’y arrivez pas… hé bien ça vous aura pas fait de mal ! » (ref Claude Piéplu) … Du coup, retour sur l’aventure des pompes.

Le contact de Manuela nous ayant appris le fonctionnement normal d’une pompe à gasoil de chauffage, force est d’accepter que nous nous sommes trompés et quelle fonctionne en fait très bien. Il existe donc des pompes qui ne tournent pas, et on ne m’avait rien dit.

Le remise en route du chauffage est donc confirmée par une magnifique journée type « 30 degrés à l’ombre ». J’ajoute que pour que nous ayons senti une franche différence par cette chaleur, c’est qu’il doit bien chauffer 😉

IMG_5350Par contre, la pompe de pression d’eau douce, après plusieurs jours de hoquets à cause d’un très léger goutte à goutte, refuse le service. Ceci se traduit dans notre nouveau langage par un laconique « y’a pas l’choix, faut encore démonter ». Mais cette fois-ci, c’est Manuela qui s’y colle ! Et elle peut entrer toute entière dans la cale moteur !

IMG_5348Et puis, tout ce passe super bien, le fameux switch, ou interrupteur automatique si vous préférez, est démonté, nettoyé, arrangé et remonté en deux coups de cuillère à pot.

L’euphorie ne dure jamais très longtemps … A quelques secondes du test de mise en route, l’ultime manipulation tourne au vinaigre. La patte de connexion de la cosse d’alimentation se brise.

J’ai la conviction que ceux qui n’ont jamais cassé ce genre de petite languette n’ont en fait jamais eu affaire avec une connexion électrique par cosse. C’est une première pour Manuela, c’est aussi sa première petite languette pétée, je tente de siffler comme un con*, cela n’y change rien.

Mais nous ne nous laissons pas abattre par ce que je qualifie de coup du sort, il faudra quand même une bonne heure et demie pour revenir en position de faire le test:

  • re-démonter ce sympathique switch,
  • démonter le contacteur soit disant indémontable,
  • ouvrir le contacteur soit disant non-ouvrable,
  • remplacer le forêt de la perceuse qui lui aussi a pété (mais sur ce coup là, je ne siffle pas, je crie quand le reste du forêt effleure mon doigt),
  • poser un pansement sur l’insignifiante coupure,
  • souder la fameuse petite patte sur le ridicule contact intérieur (ça, je n’aurai pas pensé cela possible),
  • et tout remonter.

Victoire d’un soir, la pompe fonctionne de nouveau et l’eau coule à flot.

Par contre, après 24 heures, c’est curieux cette sensation d’avoir fait tout cela pour des nèfles, la pompe à de nouveau « le hoquet ».

 

 

(*) « siffler comme un con« , Jeu concours sans lot, le premier qui trouve la référence n’aura rien gagné que la satisfaction d’avoir des références communes avec l’équipage. A vos commentaires 😉

Bloqué 6 jours dans les toilettes !

… Non, ne vous précipitez pas raconter ça à votre voisin, il ne s’agit pas du tout, mais du tout, de ce que vous croyez … Et que je veux bien en convenir, j’ai cherché à vous faire croire par ce titre racoleur et tendancieux. (note pour plus tard, je peux toujours me reconvertir en journaliste, j’ai déjà de l’expérience pour les gros titres)

Donc, je disais que je viens de passer 6 jours à souffrir un unique bricolage … La caisse à eaux noires … Pour ceux qui ne connaissent pas, sachez simplement que cela permet d’utiliser les toilettes au port et au mouillage … et la connexion du magnifique toilette automatique/broyeur à la vanne d’eau de mer.

Je ne vais pas m’étendre, disons que:

  • la première journée est consacrée au démontage,
  • La seconde, à la préparation de l’espace, à la tentative de conserver un maximum d’éléments, et à finir l’atelier,
  • La troisième, à remplacer tous les éléments qu’on avait cru pouvoir conserver, et à finir l’atelier,
  • La quatrième, à traquer l’inévitable « petite fuite », et à finir l’atelier,
  • La cinquième, à enfin supprimer cette fichue fuite, avec en prime, percer le trou de l’évent dans la coque, le positionnement du tuyau d’arrivée d’eau de mer, la nouvelle conception et la réalisation de l’accrochage du toilette. Je n’essaie même pas de finir l’atelier cette fois 😉
  • La sixième, enfin, juste la matinée, à remonter le toilette et réaliser les derniers branchements.

 

J’ai quand même appris deux ou trois petites choses (tout en fait) que je vous livre en vrac:

  • on ne réutilise pas les tuyaux de l’ancienne installation,
  • les nouveaux tuyaux sont absolument impossibles à cintrer,
  • les nouveaux tuyaux sont absolument impossibles à connecter avec les embouts pourtant adéquats,
  • finalement avec des efforts, de l’astuce et beaucoup de force, il est possible de faire entrer un embout de 12 dans un tuyau de 6 renforcé avec un treillis métallique,
  • le secret des deux points précédents est de faire bouillir le bout du tuyau dans une casserole d’eau bouillante,
  • pour les petites fuites, tous les coups sont permis, Sika + Pinoche + Mastic polyester armé, si cela ne tiens pas ça …
  • quand ça ne tiens toujours pas, il faut finir en serrant très, mais vraiment très fort, et là, ça tiens enfin.
  • la caméra stroboscopique, appelée par Manuela « Ton gadget » c’est révélé être un des meilleurs investissements de l’année ( … non, un bateau n’est pas un investissement) pour trouver un chemin pour faire passer un tuyau sous la douche.
  • l’électricité, c’est pourtant simple, mais il faut prendre son temps

 

Le job en images:

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A bientôt !

 

 

« Le monsieur qui a l’arête »

… ou comment perdre une journée pour deux centimètres et demi de cartilage ….

IMG_5298Cette journée de printemps a pourtant si bien commencée! Le devis du gentil électronicien est devenu, sinon raisonnable, tout du moins acceptable. Une visite à notre nouvelle « copine », vendeuse au magasin Uship, se solde par une facture inférieure à 10 euros. Et enfin un « petit blanc » en apéro dans un bar du port viens couronner cette matinée idyllique …

… c’était sans compter le coup du sort … et le plat du jour de la cantine que nous choisissons pour conclure la matinée. Truite saumonée aux oignons et poivrons accompagné d’une purée de cèleri (si si, j’en mange, enfin, plutôt, j’en mangeais).

Nous ne le répéterons jamais assez, il ne faut pas se jeter sur le plus gros morceau de poisson comme la pauvreté sur le monde. Sans précautions, sans prévenir, d’un coup d’un seul, paf l’Arête. Et pour me donner le compte, la voilà qui au lieu de gentiment glisser décide de se coincer dans un recoin mal cartographié de ma gorge. Bon, je finis quand même de déjeuner car en plus d’avoir un plat excellent, je ne vais pas me laisser faire par une « petite » contrariété.

Malheureusement, la réalité rattrape vite l’audacieux qui a cru pouvoir l’ignorer, et avant la fin du repas, la gêne provoquée entraine quelques complications dont je tairai la teneur.

D’audacieux, je deviens forcené et nous opérons un repli stratégique au bateau avec l’intention (pas vraiment avouée à Manue) d’extirper manu-militari l’encombrante arête à l’aide d’une pince fine qui traine dans la caisse à outils. Il est heureux que Manue soit avec moi pour quand même m’obliger à « stériliser » l’outil.

Toutefois, la méthode brute échoue lamentablement. Et internet nous « enseigne » les bonnes méthodes : engouffrer à la limite de l’étouffement autant de mie de pain que possible. En fait je respire toujours, mais je suis écœuré par la mie de pain quand Manue est auto-envoyée en mission « banane ». Car oui, il y a des gens pour qui la banane fonctionne bien mieux que le pain…

La mission « banane » est sans aucun doute un grand moment de la journée, car acheter deux bananes dans un magasin fermé au prétexte « d’urgence médicale » (terme employé par le vendeur), j’aurai aimé être là.

Finalement, les bananes sont tout aussi inefficaces que le pain, et le gentil électronicien, qui est passé chercher son chèque d’acompte, nous raconte que c’est arrivé à sa fille et que les médecins renvoient systématiquement vers les urgences pour ces cas. Nous décidons alors d’y aller directement, espérant, pauvres naïfs que nous sommes, que la chose peut être réglée en quelques minutes.

Arrivé, ou plutôt inscrits à 14h50, nous serons livrés à nous même jusque 17h, 2 heures au cours desquelles nous apprenons que faire un scanner aux urgences prends une journée complète, décision est donc prise de refuser le scanner, des fois que ce soit une méthode ultime de recherche d’arête.

Admis à 17h, je suis quand même étonné d’être « brancardiser » pour une vilaine arête, mais bon, ça va, ma tension est bonne … Quand au brancard, je le quitte presque aussi vite pour une chaise roulante, car la place est comptée … Je profite de cette demi-heure, trônant fièrement sur ma chaise à roulette au centre du service d’urgence, pour observer. De temps en temps, mon cas ressort dans les discussions, c’est là que mon surnon est trouvé « le monsieur qui a l’arête », identification qui dévie parfois en « c’est vous qui avez l’arête ? », « ben, oui, c’est moi qui ai l’arête ! ».

Heureusement, a 17h30 (ne rigolez pas, c’est long une demi heure à constater successivement dévouement et anéantissement dans les yeux des mêmes soignants). Direction, la consultation ORL, qui à compter de 18h prends 10 minutes chronos. Il aurait pu être plus rapide, mais parait-il que j’ai un énorme niveau de stress (fallait voire sa pince géante). Abaisse langue, pince géante, œil unique et lumineux au centre du front, le cyclope retire en un seul tour de main la cause de cette après midi perdue.

Merci docteur, ça va beaucoup mieux maintenant.

De retour au navire, la chair soignée, reste à s’occuper du spirituel, ou plutôt du spiritueux. Et au calme, avec un doux verre de rosé, je me souviens de la mine étonnée du médecin à l’annonce de la « truite saumonée », renseignements pris, il semble qu’il n’y ai pas d’arête dans ce poisson …