Le voyage de Takoumi

Saison 3

Archives par auteur: Olivier

Le jour où le voyage s’arrêta.

Bon, je vous rassure de suite, nous ne sommes pas sur le chemin du retour. Ceci dit, tout comme dans le film auquel le titre fait référence, nous ne sommes pas passé loin de la punition à Syracuse.

Dans la grande baie de Syracuse, le mouillage est considéré comme particulièrement sûr et les fonds accrocheurs. Pas d’inquiétude particulière donc. Pourtant, 25 nœuds de vent ont raison de notre ancrage ce jour là alors que nous visitons la ville et que nous ne sommes donc pas à bord. Takoumi va jusqu’à quelques mètres d’un rivage menaçant et pas franchement doux.

Nous ne devons son salut qu’à quatres héros du jour qui se lancent à sa rescousse. ils réalisent des prouesses pour sauver Takoumi. La première, réagir à temps, puis se glisser par l’étroit panneau de pont que nous avons laissé entrouvert, trouver les clés du moteur qui étaient heureusement en évidence sur la table à carte, et enfin remonter la chaîne a la main une fois le guindeau ayant disjoncté.
Ensuite, ils ont mouillés de nouveau à quelques mètres près de l’endroit initial, mais en lâchant près de 50 mètres de chaîne cette fois. La suite de leur commando se déroule ensuite à bord de l’un de leur bateau, attendant un verre en main notre retour.

La dessus, nous rentrons guillerets et trempés (vilaine houle pour notre annexe de petite taille) de notre promenade… Pour trouver notre échelle de bain en vrac sur le pont (c’est la seule perte de la journée), la bateau ouvert, et le mouillage curieusement fait… Un rapide coup d’œil à l’intérieur nous rassure, il est évident que nous n’avons pas été « visités », mais que nous avons eu de la chance…
C’est le moment que choisi l’équipe de choc pour nous faire signe et mettre fin au suspens et à notre perplexité. Je vais les rejoindre immédiatement pour apprendre les événements de la journée, et il faut le dire avaler ça a été un petit choc pour nous.

Nous décidons quand même de continuer nos visites le lendemain. Même si c’est encore plus difficile de le laisser maintenant, nous pensons que si nous ne surmontons pas le traumatisme et ne pouvons plus quitter le bord, autant rentrer. Du coup, journée complète en scooter dans toute la ville, mais nous repassons quand même 5 fois au bord de la baie pour s’assurer que tout va bien 😉

Le soir venu, nous retournons remercier nos héros du jour précédent. Et c’est bien plus détendus que nous rencontrons des gens vraiment sympathiques.

Un immense merci donc, pour le sauvetage de notre voyage

à Paula et Wouter, néerlandais, du magnifique catamaran Safari qu’ils ont construits eux mêmes (de la même couleur que Takoumi, premier du nom)

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à Nadine et Philippe, du non moins sympathique catamaran K9, français.

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Avec tout ça, un effet secondaire de ces rencontre est la visite de deux beaux catamarans dont l’équipement, les volumes et l’espace de vie font envie.

A notre départ pour Malte, nous contrôlons la chaîne, dont nous disposons donc d’un peu plus de 60 mètres, ce qui est correct, car nous avons l’intention de lâcher un peu plus que 3 fois la hauteur d’eau à l’avenir. Ceci dit, vu l’état de saleté du mouillage quand nous le remontons (en fait, nous remontons plus de boue que de chaîne), nous confirmons que le fond doit être de bonne tenue et que nous n’aurions jamais dû déraper par ces conditions… Un coup du sort en somme, heureusement contrebalancé par un gros, mais vraiment très gros coup de chance.

 

Entre Charybde et Scylla

Après notre halte d’une journée forcée et ventée à Stromboli, nous décidons de quitter les Éoliennes après une ultime étape depuis la calme et confortable Panarea, mais côté ville cette fois… Mais voilà, le village de Panarea n’a pas le charme de ses calanques environnantes et le village est en fait pauvre en commerces et les taxis prives des hôtels (voiturettes de golf électriques) encombrent la promenade (d’ailleurs, les carabinieri sont aussi en voiturettes de golf, nous n’aurons pas le plaisir de voir les carabinieri poursuivre un taxi malheureusement).
Enfin, ce n’est qu’à la nuit tombée que se révèle la véritable nature du lieu et les bars déversent sur la baie une forte musique techno. Du coup, comme le mouillage est pourri par une vilaine petite houle (je sais nous avons une sorte d’abonnement aux mouillages pas terribles), le ballet incessants des bateaux taxis à fond et même un ferry haut comme une montagne qui passe à 20 mètre des bateaux au mouillages, nous n’y tenons plus et nous quittons Panarea avec près de quatre heures d’avances. Qu’importe, nous arriverons bien à les perdre sur la route vers Messine.

Et effectivement, la traversée est idyllique et nous perdons effectivement pas mal de temps,d’où, cette nuit là, record de consommation pour la partie au moteur et record de lenteur pour celle à la voile ;-).
PENTAX ImageEn fait, nous avons fait nos calcul pour aborder le détroit de Messine avec les courants favorables et nous aurons malgré tout deux heures d´avance a l’approche du détroit et heureusement finalement… Car c’est en début de matinée que le pilote automatique décide de rejoindre l’alternateur moteur aux abonnés absents. Il nous faut éteindre tous les instruments pour reprendre le contrôle.
Sur ce coup, c’est un grand moment de solitude, Manue a un torticolis qui l’handicape, le pilote ne marche plus, l’alternateur n’altèrne même plus les périodes où il fonctionne. « Le bateau il est pété, ma femme elle est pétée, je ne vais pas siffler comme un con, cela ne changeras rien ! »
Alors, nous décidons de mouiller juste avant l’entrée du détroit, nous avons deux heures avant les courants favorables… D’ailleurs, c’est le mouillage le plus « à l’arraché » que nous ayons fait jusque là, ancre « balancée » sur un haut fond alors que le bateau a encore de la vitesse = arrêt net et 180° sauvage. Je ne peut que sourire devant cette manœuvre disgracieuse en me souvenant de la même réalisée par le capitaine Jack Sparrow dans un épisode de « Pirate des Caraïbes »…
Je troque donc deux heures de sieste pour deux heures de bricolage qui nous rendent les instruments, mais pas le pilote.

Nous levons l’ancre à l’heure prévue par la méthode « guide Imray », c’est à dire 4h30 après la marée haute à Gibraltar. Le courant porte effectivement dans le bon sens, peu de vent, donc ce sera moteur pour le passage du détroit. Ce n’est pas plus mal, il impressionne beaucoup de monde et si nous ne sommes pas inquiets, nous nous demandons quand même comment va se passer ce premier détroit 😉
PENTAX ImageEt en fait, il se passe fort bien. En tout cas, rien au niveau de la réputation de Charybde et Scylla avec lesquels Ulysse lui même a dû s’arranger. Certes, les eaux bouillonnent, mais ce sont surtout de belles pointes de vitesses au moteur qui retiennent notre attention. Grâce au courant (9 nœuds) je ne suis pas certains que l’on puisse atteindre cette vitesse même a fond sur eau plate et sans vent. PENTAX ImagePas ou peu de trafic, à l’exception des ferries et navettes qui traversent presque en perpendiculaire. Avec un peu d’anticipation, elles ne seront pas dangereuses. Alors oui, nous pensons que certaines conditions peuvent rendre la passe scabreuse, mais nous les avons évitées 😉

PENTAX ImageDevant Messine, nous hésitons, à nous arrêter. Car c’est nous semble-t-il un port assez important ou nous trouverons de quoi réparer le bateau. Par contre, cette escale est systématiquement non-recommandée par l’unanimité des plaisanciers dont nous avons pu recueillir les témoignages. Alors, vous pensez bien que nous n’avons aucune envie, mais vraiment aucune, a être les prochains à rapporter ce genre de mauvaise expérience. Nous cherchons toutes les bonnes raisons de ne pas nous arrêter et en trouvons finalement une qui vaut ce qu’elle vaut : au moteur, l’alternateur semble recharger « un peu quand même » la batterie. Du coup, cela tiendra bien jusqu’à Syracuse…

Après Messines le détroit s’élargit franchement, les voies de navigations des gros bateaux s’écartent du bords et notre route suit une plage qui semble sans fin.
Par contre, d’après la méthode « Imray », le courant devrait nous accorder un peu plus de temps pour passer, là, nous retrouvons un courant contraire deux heures à peine après nous être engagés dans le détroit. Pas de mal, vu que nous sommes au moteur, mais nous aurions bien appréciés profiter un peu plus de ce formidable « booster » de performances.

La journée se termine dans la houle et la bonne humeur jusqu’à Taormine, où nous sommes quand même très,très heureux d’arriver.

PENTAX ImagePENTAX ImageC’est depuis le haut de la ville que nous avons notre dernière vue de l’étroit détroit tant redouté des navigateurs d’Homère et de l’Odyssée.

Orages ! Oh désespoir !

Oh météo ennemie, que n’avons nous donc tant vécus que pour cette infamie 😉

Vous l’avez compris sans doute, nous nous faisons quelque peu fait chahuter sur la route du Stromboli. La météo indiquait bien un peu de pluie ceci dit, mais nous ne pensions pas que le spectacle comprendrait son, lumière, climatisation et douches en prime.

La première journée est magnifique, vent, soleil, « tutti va bene ».

À l’heure du petit blanc, nous sommes toujours confortables et profitons du spectacle offert par quelques orages au loin. Le menu de ce soir est Carpacio frais et nous sommes impatients de nous jeter dessus.

Une heure après, le spectacle n’est plus si loin, il fait frisquet, quelques éclairs pètent ici et la et la belle houle pourrait perturber notre somptueux dîner. Nous le réservons donc pour de meilleures conditions et décidons que nous aurons besoins de solide et de chaleur pour la nuit à venir, ce sont donc des hot-dogs maison qui constituent notre menu d’un dîner qui décidément est de plus en plus agité, bien que nous soyons repassé au moteur face au vent pour avoir un peu « d’horizontalité ». Nous notons avec surprise que ces hot-dogs aux saucisses géantes ont un sérieux goût de « fast food », il va falloir faire des progrès sur ce sujet.

Au sortir du repas, la soirée deviens franchement agitée, toujours pas de pluie, mais les éclairs fusent de partout, un peu comme une lumière stroboscopique en boîte de nuit. Nous nous retranchons dans le carré bien au sec en attendant le fin de ce que nous pensons être un intermède.
Sauf que l’intermède, et bien, nous l’avons pris en pleine poire quelques minutes plus tard avec le passage du front d’un premier orage. Nous ne savions pas ce que c’était, mais maintenant, nous sommes moins naïfs… Le front orageux, certes c’est une pluie dense et intense, mais il s’accompagne aussi d’une belle rafale à plus de 40 nds par le travers, grand voile haute et bien bordée… Promis, nous ne le ferons plus. Ceci dit, le bateau est formidable et n’a pas pris plus de 30° de gîte, ce qui est un comportement exceptionnel dans ces conditions. Bon, certes, tout à volé partout et le pont ressemble plus à un champs de bataille qu’autre chose, mais on aurait pu casser ou perdre quelque chose et il n’en est rien, pas même une pince à linge. Nous sortons au plus vite de cet événement météorologiques à l’aide du merveilleux radar que nous avons fait installer avant de partir qui détecte très très bien les zones de pluie et qui contrairement à ce qu’on nous avait affirmé sert à quelque chose et est rentabilisé très vite 😉

Le reste de la nuit est une partie de chassé croisé avec les orages que nous localisons facilement. Mais parfois, même si on les voit, il est parfois impossible de les éviter, et si Manue a eue un quart relativement calme, le miens est agité par un vilain orage qui s’est formé sous mon nez a la vitesse de l’éclair 😉 et qui nous emporte par surprise dans une fuite à la voile (avec un ris quand même) pas totalement inconfortable, mais pas vraiment dans la direction souhaitée.

Il y a beaucoup de manœuvre pour finir la matinée, mais a force, il n’y a plus d’appréhension, juste de la fatigue.

Un peu plus tard, sous un beau ciel dégagé, entre deux orages, nous aurons la merveilleuse visite d’une troupe de dauphins qui viennent jouer avec l’étrave de Takoumi pendant une bonne demi-heure.

Ces derniers semblent nous indiquer une fuite vers bâbord, mais Manue ne l’entends pas de cette oreille et préfère traverser l’orage qui nous poursuit par sa largeur la plus fine. La suite donne raison à Manue, et le front est passé rapidement et nous donne encore des images fantastiques. Malheureusement, les dauphins, sans doute vexés de ne pas avoir été écoutés, ne nous ont pas suivis dans la bataille 😉

De bonne heure ce matin là, nous choisissons de continuer notre route vers d’autres îles éoliennes, d’autres orages nous barrent la route. Cap vers Lipari alors, puisque le chemin est clair !

Pourris par la fatigue nous ne remettrons pas la voile de la journée, mais un ultime orage nous attends aux abords de notre nouvelle destination que nous rejoignons deux heures plus tard sous un beau ciel dégage.

Une nouvelle règle de navigation à bords de Takoumi : On ne va pas dans les tâches roses ! (zones de pluie au radar) !

Capri, c’est fini !

« C’était pourtant l’île la plus glamour,
Capri c’est fini,
Je ne crois pas que nous y retournerons un jour. »

Alors, Capri que nous n’avons pas foulée du pied, présente une étonnante géométrie à deux faces.

Le côté pile, quelque peu quelconque pour une île italienne, avec mouillage et port, et tout de même une jolie singularité avec une statue surplombant la mer.

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Et le côté face, bien plus aguicheur. Au détour d’un rocher, nous découvrons la baie sud où nous passerons la nuit au mouillage. De belles villas et des yachts de luxe (presque aussi gros que ceux de la baie de Golfe Juan, mais quand même moins gros) dans un écrin minéral qui regorge de détails.

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La nuit est bien sympathique et nous profitons confortablement du spectacle donné par un orage au loin.

PENTAX ImagePar contre, le fond de la baie est pas mal pollué par tous ces gros yachts, c’est dommage, nous ne nous y baignerons pas. Et de toute façon, nous ne nous attarderons pas, car le lendemain est une longue navigation pour l’île Stromboli, première île éolienne que nous avons l’intention de découvrir.

À cette heure là, de bonne heure et de bonne humeur, nous ne nous doutons pas de à quel point ce trajet nous paraîtra long, mais c’est une autre histoire 😉

Bon giorno Napoli

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Après une belle nuit de navigation, nos sommes en vue de Naples des le début de matinée. Nous avons l’intention de prendre une place de port pour avitailler et profiter un peu de la seule grande ville italienne de notre périple. Et c’est là que l’histoire drôle commence, car nous l’avons lu, les places Napolitaines semblent difficiles à obtenir.

IMG_5869Nous consultons donc tout ce qu’internet peut mettre à disposition pour mieux appréhender l’atterrissage et nous convenons que Manuela appelle les ports pour trouver un accueil pour la journée et la nuit.
Les premières tentatives sont ardues, comme de coutume ici, les numéros de téléphones ne sont jamais les bons, l’interlocuteur parle rarement un autre langage que l’italien et surtout, personne ne semble en charge de quoi que ce soit puisque rien ne semble centralisé. Et l’évidente bonne volonté de plusieurs contacts n’y change pas grand chose.

Après avoir « visité » deux ports sans parvenir à établir une « rencontre du troisième type », le troisième nous parait bien plus accueillant au visuel. Et enfin un contact téléphonique qui se solde par l’obtention d’une place de port au tarif négocié, car nous avons lu que souvent, les tarifs de port se négocient ici, et Manue a bien joué le coup en faisant baisser le coût de « prohibitif » à « très cher ».

Après s’être préparés, nous voilà à l’entrée du port qui de l’extérieur faisait bonne impression… Et qui fait toujours bonne impression de l’intérieur, sauf que… personne ne nous attends comme il a été convenu. Pas de panique, quelques minutes de tours et détours dans le port et nous attendons l’aide promise ou a minima une indication de poste d’amarrage.
Un tour, puis deux… Toujours rien, toutefois nous maîtrisons un peu mieux l’environnement et nous découvrons des panneaux d’interdiction d’entrée de zone militaire, des indications de « marina militaire » et le doute s’installe. Manue reprends donc le téléphone pour joindre à nouveau le port, qui au passage fait mine de ne pas nous reconnaître, mais qui peut toujours nous accueillir. Encore faudrait-il que nous soyons dans le bon port ! Ce qui n’est pas le cas bien évidemment !

Du coup un dernier tour pour se mettre en face de la sortie et … « Document ! », enfin un responsable en barque à qui nous allons pouvoir parler, mais vu la destination militaire évidente du port et les premiers mots du gardien, il nous semble que ce sera plus pour se faire sermonner qu’autre chose (enfin si, nous craignons l’amende aussi…).

Et le bonhomme de nous indiquer un poste d’amarrage, sans doute pour discuter le coup plus facilement. Le vent n’aidant pas, cet amarrage aussi temporaire soit-il est compliqué et long a prendre, en s’y reprenant à plusieurs fois… Autant dire que nous n’en menons pas large, déjà que nous nous sentons coupable d’avoir pénétrer une zone interdite, voilà que nous prenons un temps fou pour s’amarrer, ça n’arrange pas notre cas tout ça.

Une fois le bateau amarré, nous faisons connaissance avec le bonhomme, il parle italien uniquement… Et je ne comprends pas un traitre mot de ce qu’il dit. Mais je comprends que je dois l’accompagner dans sa barque avec les fameux « Document di barca ! » Jusqu’aux bureaux. Du coup, je me prépare au mieux avec les si instamment réclamés documents et de quoi payer une belle amende. La ballade en barque confirme que la discussion va être très difficile en italien/italien.

Et nous voilà qui arrivons au bureau qui se révèle être … pas un poste de police mais une école de voile !… Le temps de trouver le chef du coin en short et il baragouine un peu d’anglais, suffisamment pour me demander combien de nuit je reste 😉 Trop cool, on ne va pas se faire sermonner, mais être accueillis ;-). L’atmosphère se détend un peu (enfin, surtout moi !) et nous paierons même la place moins chère que le tarif négocié du port au téléphone… Et avec facture s’il vous plaît !

IMG_5861En fait, nous avons été pris en charge par la « légale navale italia » qui est une association de plaisanciers dont nous aurions dû être membres pour être accueillis, mais il faut croire qu’ils ont eu pitié de deux français errants dans leur port 😉 Manue a même fait son social avec Gino (le bonhomme), qui s’est révélé finalement très attentionné à notre égard. Même si je ne comprends toujours pas ce qu’il essaie de dire.

 

 

 

Pour le reste du séjour à Naples, tout se passe comme prévu, trattorias, terrasses, supermercati, ballades dans la ville. Cool quoi ! Mais bon, ce n’est pas ma destination de vacance favorite, les gens y font la tête plus qu’ailleurs (sans doute l’effet grande ville ?).

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Avant de partir, nous devons aussi faire le plein de gasoil, et forcement, ceci ce passe dans le port ou nous étions attendus la veille… Heureusement, pas de rebondissement de cette affaire de place.  Par contre, l’accès à la station au fond du port est assez audacieux, vu que les napolitains se baignent … dans les port et les entrées de port… bien au milieux, histoire de faire « simple and safe ». Il faut une bonne dose de sang froid (et un peu de chance sans doute) pour s’extirper de ce maelstrom.

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Du coup, pas de regrets, mais encore une belle aventure, quand nous quittons le port le lendemain pour Capri.

Carte « Allez en prison »

Et bien nous n’avons pas tirés la carte « allez en prison », nous ne sommes pas repassés par la « case départ », mais nous avons bien fait 20 miles de plus 😉

Je m’explique, dans mon dernier billet j’annonçais ne pas trop savoir si nous pourrions ou non faire étape sur les côtes de l’ile de Gorgona. Surtout à cause des règles des réserves naturelles italiennes que nous ne maîtrisons absolument pas.

Hors, après plusieurs heures de tergiversation (j’exagère à peine), nous sommes à quelques 500 mètres aux abords de l’île quand nous décidons de reprendre la carte pour une ultime tentative de déchiffrement. Bien nous en prends, car a deux, on lit mieux l’italien que seul.

Manue (lit le texte) – 2000 M della colonia penale
Olivier (songeur) – colonia pénale ?
Manue (poursuit) – Authorizatione
Olivier (perdu) – pénale ? Pas pour une réserve naturelle quand même.
Manue (lit de mieux en mieux l’italien) – della direzzione
Olivier (largué) – colonia ? colonie ? colons ?
Manue (termine le texte) – della casa penale
Olivier (au pif des associations d’idée) – prison ?
Manue (éclair de lucidité dans son regard) – bien sur c’est une prison, Fabio nous avait prévenu ! (Grazie Fabio)

Du coup, il fallait comprendre : « il faut dévier de l’île à cause de la maison pénitenciere qu’il est interdit d’approcher à moins de 2000 mètres. Le stationnement n’est autorisé qu’avec l’autorisation de la direction de la prison ».

A moins de 500 mètres du port de la prison, c’est tard pour se rendre compte que les zones de restrictions ne sont que très partiellement dédiées à la protection de la réserve naturelle.

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Et voilà, c’est pourquoi nous n’avons finalement pas mouillé à Gorgona, et aussi pourquoi nous en avons pris pour 20 miles de plus à parcourir pour rejoindre Capraia 😉

Nos « Cinque Mare »

Après Santa Margherita, plus au nord, se trouve la région des « cinque terre », région plus traditionnellement parcourue à pied par le sentier des « amoroso ». Cette découverte par la mer, si elle ne nous permet de ne visiter qu’un des cinq villages, se révèle être une charmante promenade au moteur le long de la côte.

Nous débattons quand même de savoir si le mouillage de Vernazza mérite l’étiquette hautement redoutée de « mouillage pourri ». Finalement, magnanimes, nous lui accordons ce titre horrifique. Mais conservons à Spotorno la palme du mouillage « pourris de chez pourris ». D’ailleurs, ne pouvant contacter personne ni en arrivant, ni en visitant, ni en repartant, nous avons considérés que les bouées devaient être gratuites.

Les cinq terres sont donc 5 villages en bords de mer, Monterosso, Vernazza, Corniglia, Manarola Et Riomaggiore, dont je vous laisse apprécier les images.

Monterosso

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Vernazza

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Corniglia

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Manarola

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Riomaggiore

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La promenade du matin se termine par un mouillage « déjeuner/sieste/minecraft » dans la baie encombrée de Porto Venere.

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Après cet intermède, nous croisons sans but dans la baie de la Spezia pour rejoindre un mouillage cette fois ci très confortable dans une crique de la ville de Lerici dont nous nous élançons le jour suivant pour rejoindre l’île de Gorgona, qui sera, ou non, une étape vers l’ile de Capraia.

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Pourquoi la casquette rigide à été bien vite validée

Ou plutôt, un retour rapide sur pourquoi, en terme de navigation, nous avons édicté la règle de « ne jamais commencer les vacances par le Golfe de Gêne ».

Au départ du Cap d’Ail, la situation était la suivante:
– vent de SW.
– force 5 à 6.
– houle du vent.
Nous savons que cela ne va pas être très confortable, mais bon, c’est du portant, nous avons déjà pris plus de 25 nœuds à cette allure sans souffrir alors… nous décidons de foncer dans le tas et de voir comment ça ce passe… Ben on a vite vu…
Au premier cap d’Italie, il faudrait naviguer par le travers pour le passer et cela veut dire aussi par le travers des vagues, et là autant dire que ce n’est pas une bonne idée. D’où notre décision de revenir nous abriter derrière le cap Martin, face à Menton. Cette « fuite » au moteur face au vent est particulièrement compliquée dans la mesure où le vent est plus fort que prévu (jusqu’à 40nds et les vagues plus hautes qu’attendues) C’est d’ailleurs curieux´ après 2 heures de « machine à essorer » de se retrouver dans un chouette mouillage abrité et ensoleillé où il est bon de se baigner.

Le lendemain, au départ de Cap Martin:
– Prévisions pétole, NE force 4/5 jusqu’à midi, puis de nouveau pétole.
– les vagues restent orientées SW.
Tout comme prévu, sauf que la pétole n’est revenue que vers 17/18h, nous avons donc livrés bataille contre le vent toute la journée ou presque.
À noter que c’est curieux de faire du près dans pas mal de vent et d’avoir une houle formée qui vous soulève par l’arrière.
Enfin comme la vent est retombé et que seule la houle dérange notre confort, un mouillage protégé du SW s’impose. C’est Laigueglia qui nous accueille.

Le lendemain au départ de Laigueglia:
– route au N/NE
– il faut faire de la route pour sortir du couloir de vent SW qui promet de tabasser le lendemain.
– cette remontée promet de naviguer par absence de vent.
En faits cette journée se passe bien, mais a l’heure de trouver un mouillage pour la nuit, une question reste sans réponse: Avec un vent de face pour la nuit et une houle attendue le lendemain matin dans l’autre sens. De quel côté du cap se placer ? C’est Spotorno qui nous apportera la « (tres) Mauvaise » réponse. Nous avons mouillé au fond de la baie qui s’est révélée n’être protégé ni du vent (qui n’est pas retombé), ni de la houle (qui est arrivée plus tôt que prévue)

Du coup, c’est avec un immense bonheur qu’à l’aube, nous quittons cette zone mal pavée pour Porto Fino dans une navigation promise au confort avec un faible vent…
Erreur et horreur, 38 milles avec le vent de face à 25 nds quasi constants et les vagues qui vont avec. En route réelle, c’est quasiment le double qu’il nous faut parcourir en 12h de navigation.
Et encore, s’il n’y avait pas eu un bord « magique » ou le vent à adonné de presque 80 degrés aux abords de la côte en quelques heures, nous aurions dû faire une escale quelque part avant Gêne.

Par contre, même si nous devons encore faire quelques progrès concernant les réglages, le bateau c’est très bien comporté et la casquette s’est révélée être très protectrice. Même quand certaines crêtes viennent se jeter sur le pont ou que la proue enfourne la vague suivante, il est possible de rester bien au sec à l’abri 🙂

Du coup:
– Pour les vacances, il ne faut pas commencer par le Golfe de Gêne.
– la météo n’est pas une science exacte
– Sur ce trajet, il faut suivre les « routes de grande croisière » de Jimmy Cornell et passer par la Corse.

Viva italia

IMG_5506C’est curieux ce sentiment mélangé que j’ai toujours aux abords de l’Italie. J’y vais toujours à reculons, et une fois que j’y suis, je me dis que je pourrais très bien y vivre. Encore une fois, le schéma s’est répété, le charme de Santa Margherita a agit et franchement, encore une fois, je ne serais pas contre une propriété secondaire dans les hauteurs de cette accueillante bourgade (particulièrement) huppé.

Et ceci après avoir été fort mal accueilli par le golfe de Gêne et ses conditions de navigation réservées aux élites masochistes (nouvelle règle à bord: ne jamais commencer ses vacances par le golfe de Gêne), nous avons pris pieds dans ce port de la baie qui abrite aussi Porto Fino.

 

IMG_5521 Alors, comment dire, c’est un bonheur de profiter de deux jours de repos à quai dans une ville qui abrite trattoria et osteria ! Toutes ne sont pas du même niveau, avec une certification « attrape touriste » exceptionnelle pour « La Cambusa » qui parviens à emballer la pire nourriture pseudo italienne dans une aura de respectabilité honteusement affichée. Quand dans le même temps, à quelque pas de là se trouve « la trattoria di Pesci », ou nous retrouvons les saveurs de l’Italie emballées dans … une trop voyante robe d’attrape couillons… Allez comprendre !

 

 

 

Avec tout ça, la promenade en ville est agréable, avec un magnifique parc où des tortues réclament pitance aux promeneurs avec frénésie (si, si, c’est possible)

Nous apprécions aussi particulièrement l’hospitalité et les conseils de Fabio et Sylvia, navigateurs voisins de quai avec qui nous avons partagé un bon moment et deux bouteilles de prossecco … Oui, à l’heure du petit blanc, cela change agréablement.

Deux vues de la ville au sortir de Santa Margherita, l’une avec la fameuse tour 😉

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En prime, nous avons jetés un oeil sur Porto Fino en ressortant de la baie.

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Qui a de l’intérêt pour St.-Tropez ? (Cavalaire – Îles de Lerins)

Pour échapper aux hordes désordonnées de curieux et de touristes de la baie de St.-Tropez pour le 14 juillet, nous avons décidés de prendre large… mais franchement large, la côté disparaissait dans la brume, pour notre trajet vers la baie de Cannes.

Qu’elle ne fut pas notre surprise d’y faire des rencontres surprenantes d’un type qui nous fait toujours rêver (Non non, pas Brigite Bardot en paddle).

Au large du Golfe, notre route a donc croisée celle d’une baleine, une vraie, immense avec un geyser sur le dos, comme celles dessinées sur les boîtes de sel fin 😉 C’est toujours un moment magique… Avec toujours l’appréhension soit de la déranger, soit d’être désigné comme son nouveau jouet. D’ailleurs, je reste persuadé qu’elle a modifiée sa lente dérive pour nous observer au plus près, en attendant sans doute l’heure du feux d’artifice ?

Juste après ça, deux poissons volants ont été témoins de notre tentative d’éviter la foule 😉 , mais entre nous, une foule comme celle la, je veux bien en côtoyer tous les jours !

Le reste du trajet fut beaucoup moins encombré, et il faudra nous y résoudre, à moins de 7 nds de vent, Takoumi n’avance pas. L’entêtement n’est que pourvoyeur de frustration et de perte de temps.

C’est pourquoi le reste du trajet à été confié aux bons soins du moteur, car nous avions en tête, pas vraiment prévu (ni avoué), de profiter du spectacle du feux d’artifice de la fête nationale à Cannes.
Ce moments, que nous avons finalement vécu au calme, dérivant bien au centre de la baie, éloignés de la meute de bateaux agglutinés en face de la croisette, fut tel que prévu, le spectacle vu de la mer est magnifique.