Le voyage de Takoumi

Saison 3

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Expédition mangrove

Après deux jours de rodéo sauvage, nous sommes impatients de découvrir cette île recouverte de mangrove et sillonnée de cours d’eau tortueux qui s’est tant fait désirée. L’objectif est donc un tour de mangrove avec notre vaillante annexe, du sud au nord en passant par le lagon qui trône en son centre … Un projet pour lequel nous prévoyons même du carburant supplémentaire, à défaut d’une simple bouteille d’eau ou d’une collation de fin de matinée … car si le planning est ambitieux, nous ne mesurons pas pleinement la dimension épique et expéditionnaire qui va s’imposer de fait.

Nous prenons donc un « départ peinard » et profitons d’un court parcours autour de l’île pour découvrir de près la côte morcelée par l’érosion et surplombée d’une végétation sinon haute, au moins impénétrable. Sur le rivage, deux représentants de la race canine nous accompagnent bruyamment jusqu’à l’entrée de la rivière dans la mangrove (la seule des Bahamas où il est autorisé de naviguer).

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Il est temps de découvrir ce qu’est une vraie balade dans la mangrove en suivant cette rivière plutôt étroite et si peu profonde que le moteur hors bord trace un sillon sur le sable au fond de l’eau dans notre sillage … le cours d’eau est d’un calme olympien et ses abords ne sont pas de terre ferme, mais de végétation « les pieds dans l’eau ».
Nous évitons de trop traîner car les chiens sont toujours à nos trousses et engagent la poursuite jusqu’à nager dans le cours d’eau, ils sont distancés uniquement car ils nagent moins vite qu’ils ne courent, mais ils ont de la ressource les toutous !..

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La balade continue et nous arrivons au lagon, immense trouée dans la végétation qui nous rend la vision d’un horizon lointain parcouru d’une belle étendue d’eau, de bancs de sable et de mangrove naissante un peu partout. Nous aurons même un aperçu mer, là où son extrémité rejoint la côte au vent.

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Alors que nous reprenons notre bonhomme de chemin vers le fond du lagon, les deux canidés réapparaissent … A l’évidence, ils ont fait un grand détour et connaissent l’île mieux que nous … La poursuite recommence et j’avoue ne pas en mener large devant l’éventualité de devoir gérer une rencontre avec deux chiens sauvages.
A cet instant, la poursuite tourne plutôt bien pour eux et devient de plus en plus hasardeuse pour nous … il y a de moins en moins de fond, l’hélice du hors bord tourne presque dans le sable et les rames s’imposent comme notre dernier recours de propulsion … Inexorablement, les chiens gagnent rapidement du terrain et nous rejoignent si certainement que nous descendons de l’annexe prêts à défendre chèrement notre peau … mais … les toutous nous font la fête … et obéissent plutôt bien quand nous leur demandons d’arrêter de sauter et de s’assoir … Ils sont trop cool quoi.

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Ceci dit, nonobstant l’issue heureuse de cette rencontre, nous sommes bloqués sur un banc avec l’annexe et nos deux toutous … C’est ce qui s’appelle « rester sur le sable » je suppose …
La marée ne sera pleine que dans 1h30 environ, nous avons fait attention à ça quand même, et décidons de ne pas attendre et de traverser le lagon en tirant l’annexe dans le mince filet d’eau qui enfle timidement avec la marée … trop timidement.

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A cette occasion, les toutous sont nommés Titus et Marcus et suivent gaiement en mode balade. C’est vraiment curieux cette impression d’avoir deux chiens, dans une clairière improbable et vertigineusement belle.

Quand une 1/2 heure plus tard nous arrivons dans un cul-de-sac vaseux où nous nous enfonçons régulièrement jusqu’au dessus du genou, le tableau est toujours aussi idyllique, bien qu’un peu pesant quand même à la longue, et je ne parle même pas du poids de notre annexe ultra légère qui commence à se faire sévèrement ressentir … A l’évidence, cela ne passera pas …

La décision s’impose de refaire le chemin en sens inverse avant que la marée ne redescende. Nous avons encore du temps mais, bon, il ne faut pas tirer sur la corde tout de même. Heureusement, le retour jusqu’en eau navigable est plus facile car il y a un peu plus d’eau et nous apprécions de nous asseoir dans l’esquif que nous avons traîné dans cette double « traversée du désert ».

Titus et Marcus, toujours en mode balade, ouvrent la route, mais quand nous arrivons à la sortie du lagon et que nous pouvons remettre le moteur en route, Titus comprend que nous partons sans eux et commence à pleurer … C’est déchirant …

Ensuite, le retour au bateau pour récupérer masques et tubas se passe sans encombre et nous organisons un nouveau départ pour la mangrove … mais par le nord cette fois, histoire de voir jusqu’où nous pouvons nous aventurer de ce côté la.

Dans le dédale des rivières du nord, des tortues nagent et des américains cherchent une sortie, nous leurs indiquons notre entrée et eux la leur ! Mais nous n’avons pas dû bien retenir ce qu’ils nous ont expliqué, car entre deux culs-de-sac, nous découvrons certes une magnifique sortie sur la côte Est, mais à l’opposé de là où Takoumi nous attend … Ironiquement, à quelques encablures de la bonne sortie, nous croisons de nouveau les américains qui ont décidé de refaire un tour de manège après avoir trouvé facilement la sortie que nous leur avons indiquée !

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De retour au bateau, après un déjeuner et un repos bien mérité, Manuela, qui visiblement a encore quelques ressources à revendre, rejoint, seule, la plage déserte pour se baigner. Nous ne partirons que le lendemain.

Comment tourner 48h autour d’un rocher

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Dépourvus de prévision météo fiable, nous avions perçu les prémisses d’un évènement à Staniel Cay alors que Manue réalisait un départ « au poil » et que nombre de bateaux se massaient dans un chenal étroit protégé du Sud-Ouest et pourtant vide la veille. Si nous avons besoin de plus de signes, les appels radio incessants des navigateurs aux marinas confirment qu’ils sont nombreux à chercher à se réfugier dans les ports. Quoique nous doutions de la bonne idée de rechercher la proximité d’un ponton dans une marina exposée justement dans l’axe du vent.

Nous apprécions la première partie du trajet, car pour une fois, la zone où nous naviguons (le sound) est sous le vent des iles, protégée de la houle, confortable en somme. Au moins jusqu’à ce que notre route rejoigne le « exuma bank » en passant par une longue, longue … très longue passe, vent et vagues de face que Manue négocie comme une chef !
Parlons d’une longue navigation côté banc justement, quand le vent d’ouest soulève de belles vagues par seulement 5 à 7 mètres au dessus du fond, il convient de débrancher les signaux d’alarme qui clignotent furieusement au fond de son esprit pour affronter 15 milles d’incertitude, d’inquiétude et d’excitation mélangées.

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C’est quand même avec soulagement que nous atteignons tardivement « Shroud Cay », où nous trouvons une zone de mouillage ballotée par le vent, pas un endroit à l’abri… ni ici, ni proche … 🙁 Quand l’ouest souffle, tous les mouillages idylliques des Bahamas se transforment en « mouillage pourri » où le tirant d’eau se révèle de plus en plus handicapant. Finalement, nous faisons le choix d’un mouillage vaguement (oui, oui, c’est un jeu de mot) protégé par Elbow Cay pour la nuit… choix que nous partageons avec un maxi yacht qui, une fois n’est pas coutume, n’a pas vraiment l’air d’être plus confortable que nous. Le seul autre occupant du plan d’eau est un autre voilier qui choisit de prendre une bouée dans l’endroit le pire qu’il puisse y avoir dans cette baie par ce vent, sans protection face au vagues et dos à la côte… Il faut vraiment avoir confiance pour s’installer là… la sale nuit qu’il a du passer !

Le lendemain matin, enfin, nous captons une météo locale par vhf… verdict : ouest puis nord ouest puis nord seulement dans la nuit… en gros c’est la loose… mais bien ancrés avec de la place, nous persévérons malgré l’inconfort. Les rares mouillages protégés de l’ouest et du nord nous semblent inaccessibles avec notre tirant d’eau … Notre « yacht copain » cherche à se placer mieux, mais touche les fonds et finalement se barre, vaincu par les éléments .. nous, nous restons en mode shaker jusqu’au soir quand, le vent tournant, nous passons derrière l’île pour une seconde nuit agitée …

La soirée n’est pas beaucoup plus agréable que la journée qui l’a précédée, mais au réveil, mer belle et vent du bon côté … nous rejoignions donc illico presto un bon mouillage confortable, sur bouée, à quelques brasses de l’île pour profiter comme il se doit de cette nouvelle étape.

L’île est habitée

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Nous poursuivons notre chemin aux îles Exumas en fonction d’un guide touristique offert en téléchargement par Navtour, un loueur de bateaux. Nous avons donc concocté un parcours jalonné de notre meilleure sélection de mouillages naturels commençant par l’île de « Leaf Cay », juste au nord de Lee Stocking Island.

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Depuis Long Island, nous prenons petit à petit conscience que nous pourrons aller presque partout aux Bahamas avec notre tirant d’eau vérifié de 1,75 mètres, mais que ce sera au prix de quelques moments intenses de concentration et de doutes tellement le fond est proche de la surface de la mer.
Toutefois, c’est plus facile à dire qu’à faire et nous n’en menons pas large au moment d’aborder la passe qui mène à Leaf Cay. Cette dernière semble redoutable aujourd’hui, les limites de la passe sont cachées juste sous la surface, la mer soulevée par le vent brise sur des rochers à peine éloignés et Takoumi est emporté au milieu de ce maelström surfant sur la crête des vagues …
Et ça passe bien finalement … Bien que nous nous demandons comment cela va se passer demain, pour le match retour. La navigation se termine dans un magnifique lagon protégé, slalomant dans un dédale de bancs de sables et de coraux.

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Le mouillage solitaire est, encore une fois, un bonheur, bien que le fort courant l’emporte sur le vent et nous prive de la protection de la capote rigide. Mouiller par l’avant dos au vent est une expérience qui nous échappait encore jusque là …

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Tant qu’à faire, puisque nous sommes arrivés de bonne heure, la visite en annexe est organisée illico presto. Et nous voilà partis en direction d’une micro baie invisible d’où nous sommes et d’où nous avons vu partir un bateau promène-touristes.

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La découverte que nous y faisons est énorme … l’île déserte est habitée par une tribu de très nombreux iguanes de bonne taille qui se prélassent au soleil sur le sable chaud. Se promener seuls au milieu d’eux est magique …

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La plage est constellée d’une multitude de traces de pattes et de sillons laissés par leur queue traînante et Il en est même un plus curieux que les autres qui est venu surveiller notre annexe pendant notre absence !

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Au matin, nous sommes soulagés de repasser la passe par temps calme pour notre trajet vers Staniel Cay et Big Major Spot. Navigation sans histoire où Manuela pêche deux belles prises de chacune 70 centimètres. Un barracuda trop gros pour être mangé, ciguatera oblige, que nous relâchons et un magnifique thon qui n’aura pas cette chance … Il sera bien malgré lui l’invité des quatre prochains repas.

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L’objectif cette fois est la plage aux cochons de « Big Major Spot », mais nous ne l’atteindrons pas pour une fois. En échange, nous connaissons désormais la sonde limite de Takoumi … à 1.30 mètres, nous touchons le fond ! Sans conséquence heureusement et à moins de nous tromper en étalonnant notre sondeur, nous ne ferons jamais mieux.

Nous posons donc l’ancre sagement en face de la marina de Staniel Cay. Enfin presque sagement, il n’y a que deux mètres de profondeur, des morceaux d’épaves dans le fond, des bancs de sable dans trois directions et un fort courant de marée qui nous oblige à nous baigner avec un bout amarré au bateau !

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La découverte de Staniel Cay nous fait sillonner un village aux deux visages, village vacances organisé aux abords immédiat de la marina et village local avec boutiques chez l’habitant pour le reste. Plutôt sympa dans l’ensemble. Surtout quand se révèle une quantité de requins dormeurs ou nurse shark et de raies qu’il est possible d’observer depuis la plage ou les docks.

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Au niveau pratique, il n’y a pas de distributeur de billets sur cette île. C’est donc la marina qui se charge de nous vendre quelques dollars américains en échange de la commission la plus élevée que nous n’ayons jamais constatée, 15% … Tout à fait en accord avec le magasin d’alcool qui se trouve être … une laverie automatique dont nous ne profiterons pas mais dont la qualité semble indéniable.

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Pour le déjeuner, nous jèterons notre dévolu sur un restaurant très local, violet, face à la plage. Le plat de poisson frit est excellent bien que servi dans l’incontournable boîte de vente à emporter en polystyrène que l’on a retrouvé dans toutes les anciennes colonies anglaises jusqu’ici.
Mais nous ne nous arrêtons pas à ça, le restaurant est pourvu du seul wifi disponible sur l’île à l’heure où nous y sommes. Nous avons bien vu un homme monter en haut de l’immense tour de communication le matin, mais rien n’y fait, la connexion de la marina reste muette.

Avec ceci, nous organisons une promenade en annexe pour aller voir les cochons baigneurs de Major Big Spot que notre « tyran » d’eau nous a refusé. Mais hélas, nous faisons le tour de l’île sans en voir un seul alors que nous nous attendions à les voir nager en direction de notre embarcation. Ils semble que l’horaire pour les voir soit en fin de journée, avant le coucher du soleil et nous avons choisi le plein après-midi … l’heure de la sieste pour les cochons ! Nous sommes bien évidement déçus mais on ne peut pas gagner à tous les coups.

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Sur le retour, nous passons quand même à Thunderbolt cave qui est plus qu’un lot de consolation. La grotte sous marine où un « James Bond » a été tourné, n’est accessible qu’en snorkeling et les couleurs des quelques ouvertures de lumières ainsi que la tortue, une raie et le banc de poissons multicolores qui y séjournent en font une jolie excursion.

Le jour du départ, nous sommes presque retenus par un morceau d’épave dans laquelle est coincée notre chaîne, heureusement, la manœuvre de dégagement est vite trouvée.
Par contre, alors que nous attendions pétole, un bon vent du sud gonfle nos voiles, comme un rappel que nos dernières données météo ont 5 jours et commencent à être « un peu foireuses ». Mais nous ne comprendrons à quel point qu’en atteignant Shroud Cay, notre destination suivante.

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Retour à la civilisation

Le calme, la sérénité et la contemplation, c’est bien, mais un jour il faut bien revenir à des considérations bassement pratiques d’avitaillement, d’accès internet et de boissons locales. Du coup, nous mettons le cap sur la plus proche des grosses « tâches sombres » de nos cartes marines, la ville de Georgetown, sur l’île de Great Exuma.

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La ville est située sur un bras de mer derrière une première rangée d’îles, et l’accès commence donc par une longue passe au moteur pour les contourner. C’est très joli, mais peu profond … vraiment peu profond.

Comme de bien entendu, des deux routes conseillées, nous choisissons la mauvaise … et voilà Takoumi qui cherche son chemin dans 1.50 d’eau selon notre sondeur … un record pour nous qui sommes persuadé que le tirant d’eau est de 2 mètres et que le décalage du sondeur n’excède pas 3 dizaines de centimètres.
En tout cas, étalonnage du sondeur ou non, l’ambiance est électrique et l’exercice tourne à la haute tension, car dans ces profondeurs, les eaux cristallines laissent contempler les infimes détails du fond.
Heureusement, Manue excelle à la barre et nous ne perdons ni notre calme, ni notre flegme pour triompher souriants de cette épreuve sans avoir touché le fond !

De retour sur la route de second choix, nous atteignons le mouillage qui se révèle être une interminable brochette de bateaux alignés sur plusieurs miles et plusieurs files ! Là, nous comprenons que le sud des Bahamas est vide … Ils sont tous là ! Ceci dit, en nombre d’unités, le mouillage du Marin en Martinique reste gagnant haut la main, mais quand même, après tant de mouillages désespérément vides, c’est impressionnant.

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Comme nous arrivons de bonne heure, nous décidons de mouiller au plus proche de la ville, de la visiter et de faire nos emplettes pour ne revenir qu’en soirée apporter notre modeste contribution au record du plus long mouillage des Bahamas.

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Il y a cela de bien avec la concentration de plaisanciers que les services et infrastructures suivent, sans que l’on sache vraiment qui de la poule ou de l’œuf …
C’est donc en annexe que nous découvrons un grand dinghy dock caché dans un lagon accessible uniquement par une petite passe sous la route principale du village.
Le dock est presque assez grand pour tout le monde, raisonnablement entretenu et pourvu d’un robinet pour la distribution d’eau semble-t-il gratuite.
Nous sommes bluffés, surtout qu’il ne nous semble pas y avoir grand chose de gratuit aux Bahamas. D’ailleurs, le dépôt des déchets est payant lui auprès d’un petit camion sans personne, sacs dans la benne et billet par la fenêtre !

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Ceci nous amène au supermarché, terriblement bien achalandé mais hors de prix ! En même temps, c’est lui qui s’occupe du dock et de l’eau gratuite, il faut bien qu’il s’y retrouve, mais j’en suis sûr maintenant, les Bahamas sont plus chères que Saint-Barth.

Pour le reste, la ville conserve quelques airs des antilles, mélangés à une pas si lointaine culture américaine. On y trouve du bricolage, un genre de boat service, un caviste, une station essence, un office du tourisme, des salons de beauté, un unique restaurant curieusement sans table et au grand bonheur des marins, un tikki bar avec un bon wifi.

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Tout pour satisfaire le Québécois, car cela devient une évidence, la grande majorité des plaisanciers aux Bahamas est Canadienne francophone. En même temps, je les comprends, nous sommes en février et il ne doit pas faire bien chaud par chez eux en ce moment.

Seul bémol, ni le supermarché ni la banque n’acceptent nos cartes bleues. Heureusement qu’il nous reste assez de cash de ce que nous avions retiré à Great Inagua. Peut-être ont-ils négligé de réparer la connexion avec le reste du monde … C’est quand même encore un peu les antilles ici …

Contents de notre expédition, nous repartons au mouillage pour profiter d’un repos bien mérité et choisissons une place à une extrémité de la brochette de bateaux et de Stocking Island. Histoire d’être un peu à l’écart, nous nous sommes placés en bordure de réserve naturelle … ou peut-être dans la réserve … les cartes ne sont pas toutes d’accord sur ce point 😉

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Le soir venu, nous observons depuis notre situation privilégiée, la nuit constellée de feux de têtes de mats, spectacle démentiel quand on songe à la profondeur du mouillage. Puis, nous sombrons rapidement dans le sommeil, boudant même la fin du film que nous avons entrepris de visionner et que nous ne finissons que le lendemain.

Au matin, une nouvelle ballade en annexe nous mène dans la réserve naturelle, sur l’île d’Elizabeth Island où nous foulons un magnifique banc de sable mais où le snorkeling se révèle un poil décevant bien que quelques patates de coraux subsistent.

En fin d’après-midi de cette journée, nous avons la visite surprise de dauphins au mouillage ! C’est vraiment exceptionnel.

Enfin, notre dernier jour sur Great Exuma, qu’il est raisonnable de qualifier de « Off » est consacré à une nouvelle incursion dans la ville. Nos cartes bleues ne fonctionnent toujours pas mais le wifi du tikki bar est toujours aussi bon et nous pouvons enfin publier les articles du blog en retard.

Seul fait marquant de cette journée, un nouveau record est atteint ! 1.40 mètres au sondeur ! Mais où cela va-t-il s’arrêter ?

Poésie

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A l’heure où tu dormiras, je veillerai en mer. J’écouterai les vagues danser et parfois nous chambouler. Les drisses résonner et le mât trembler. La coque se déformer et le safran résister. Je surveillerai les nuages qui sont comme de mauvais présages, les verrai s’avancer et me dépêcherai d’enrouler. Et cérémonieusement je grimperai sur les sièges du cockpit pour scruter l’horizon à la va-vite.

À l’heure où tu dormiras je prendrai un café pour rester éveillée. À la surface et sous la voûte de la terre, la houle, les vagues et le vent seront mes seuls compagnons de route. Je brancherai le radar pour voir les grains se former et, un peu tard enfilerai ma veste de quart. Je repérerai les faibles lumières des cargos que je vais croiser et hésiterai longtemps à m’en dévier. Je regarderai la tâche blanche des bateaux de croisière avancer et grossir comme un lopin de terre. La barre ne cessera de tourner pilotée bruyamment de chaque côté, j’entendrai les rafales à mesure que l’hélice accélère. Et cérémonieusement je calculerai la distance qu’il me reste et surveillerai ma vitesse.

À l’heure où tu dormiras, je baillerai en regardant la mer et le scintillement du plancton sur les flancs du bateau. J’attendrai les dauphins en vain pour qu’ils me dessinent leur chemin. J’observerai les étoiles et la grande ourse tourner au fil de la nuit quand la lune s’éteindra me laissant seule dans le noir. À l’heure où tu dormiras, je ressentirai et t’écrirai ces lignes alors si tu te réveilles, aies une petite pensée pour moi qui suis à la veille.

La traversée du désert

Notre seconde destination dans cette région abandonnée des humains est un mouillage au milieu de nul part, au sein d’un anneau de corail perdu sur le chemin vers le nord : le « Hogsty reef ».

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Je m’attendais à devoir partager ce mouillage insolite avec au moins quelques autres aventuriers, mais seuls deux cargos échoués attendaient là leur lente décomposition.
A la décharge des absents, l’entrée est délicate et les bancs de coraux ne protègent pas suffisamment le lagon pour empêcher la houle de s’y engager, rendant improbable le mouillage en son sein.
Il n’empêche que la zone vaut le détour rien que pour l’impression d’être en pleine mer, encerclé par des vagues brisant sur 360°.

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Têtus, nous tentons un mouillage derrière la minuscule île qui borde l’entrée du lagon. C’est joli mais pas très confortable. Nous dînerons donc sur place avant de repartir pour une nuit de navigation. Au menu, un sushi de Thon pêché par Manuela dans la journée.

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A l’issue de cette nuit, nous approchons la baie « Bight of Acklins », toujours seuls, toujours isolés du monde. Mais le passage dans la baie est trop délicat pour nous y engager sereinement et nous préférons, encore une fois, abandonner toute idée de relâche pour repartir vers Long Island et Great Harbour, où nous atteindrons Clarence Town en début d’après midi.

Il est aux Bahamas des endroits similaires à des oasis. Des endroits calmes et sereins, havres de repos d’une grande beauté, peuplés de quelques rares irréductibles sédentarisés loin de tout et d’une poignée de voyageurs. Le mouillage de Sandy Point est de ceux là.

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Quelques temps après avoir posé l’ancre dans une eau turquoise ou se dévoilent les fonds sablonneux, un navigateur voisin viens nous saluer, discuter de tout et de rien. De son bateau, de nos voyages et nos trajectoires, des autres occupants du mouillage. Aussi. Juste pour faire connaissance en bon voisin. C’est un comportement typique des navigateurs américains, et je reconnais qu’il est très agréable d’avoir les informations locales de premières mains dès les premières de relâche.

D’ailleurs, nous n’irons jamais à terre à Clarence Town, l’accès parait difficile à moins de disposer d’une véritable annexe ou de se rendre à la marina. Et de toute façon, le bouche à oreille local nous informe qu’aucun commerce n’y est établi depuis l’avant dernier ouragan.
Nous préférons profiter de l’île déserte au sable fin où au détour d’une expedition découverte, un autre voyageur nous offre l’une des noix de coco qu’il viens de cueillir.

Nous pourrions rester un bon moment dans cet endroit idyllique, mais, emportés par nos découvertes pleines de promesses et nos besoins d’avitaillement, nous préférons poursuivre notre chemin et entreprendre une nouvelle nuit de navigation, baignée, enfin par une quasi pleine lune.

Les portes du désert

C’est une longue navigation de deux nuits (détour compris) qui nous amène à frapper aux portes des Bahamas ! Deux nuits, cela paraît long, mais comme nous n’avions pas la possibilité de partir tôt le matin et que nous souhaitons autant que possible éviter les arrivées de nuit désormais, le choix est vite fait.

Nous naviguons donc bien plus au nord que nécessaire avec en objectif le passage entre Great et Little Inagua qui doit être splendide quand on le passe de jour … Pour nous, c’est la nuit et déjà ce premier contact avec les Bahamas nous interpelle. Pas une lumière ne s’échappe, pas un seul signe d’activité humaine, rien ne trahit la présence de ces îles cachées dans l’insondable obscurité d’une nuit sans lune.
Ce n’est pourtant pas tout à fait exact, nous ressentons la présence de l’invisible Little Inagua dans le calme de la mer protégée d’un bon vent qui nous propulse dans une profonde sérénité.

Au matin, après avoir contourné Great Inagua, nous découvrons la côte de Matthewstown, le port d’entrée que nous avons choisi. Nous y voyons bien des bâtiments, mais pas un seul ponton n’est en état de nous accueillir, alors, bien que la profondeur y soit sujette à caution, il nous faut nous contraindre à entrer dans la marina, ou plutôt, la future marina qui n’est à l’heure actuelle qu’une trouée vaguement rectangulaire dans la côte pourvue d’un unique quai déjà délabré qui deviendra peut-être un jour la station d’essence.

L’accueil de la douane est vraiment sympa ici, ils viennent nous chercher en voiture officielle pour nous amener aux bureaux des douanes et de l’immigration. Ils sont souriants, affables et ne rechignent pas à engager la discussion avec nous. Il y aura même des sujets de plaisanteries et de cuisine avec la charmante préposée des douanes. Bon, c’est certain, le cruising permit à 300$ est hors de prix, mais au moins, eux, y mettent la manière.

Immédiatement après, laissés à nous-mêmes, nous prenons le chemin du retour par une route presque vide, version « antillaise » du désert d’un décors de film américain.

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Notre solitude ne dure pas, quelques minutes plus tard, pris en stop par le Captain Forks, qui aura à cœur de nous faire visiter la ville, nous trouver les commerces ouverts et du pain frais, enfin, nous montrer l’implantation de son projet de Bed & Breakfest face à la mer. Cet homme serviable et communicatif, dont l’espoir est que nous restions plusieurs jours pour animer son week-end, est un peu collant quand même et ce n’est qu’au deuxième tour de la ville quasi déserte que nous parvenons à le convaincre de nous ramener à notre bateau.

Il n’est point d’expédition sans histoire, et c’est au moment d’embarquer que notre quiétude tourne au chaos et à la panique.
À peine les pieds posés sur le pont de notre vaillant Takoumi que ce dernier se détache du quai et entreprend un demi-tour des plus malvenus dans l’espace réduit de la presque marina.
Finalement, tout se passe dans le cafouillage complet mais sans heurts, nous n’aurions pas perdu le bateau, mais il aurait pu y avoir de sérieuses conséquences à frayer le long des quais agressifs ou encore se poser dans une zone insuffisamment profonde. J’ai une nouvelle règle, quand un type collant cherche à aider dans une situation scabreuse, la première chose à faire est de s’en débarrasser. Nous serions restés bien plus calmes et efficaces si notre tandem avait agi seul.

Du coup, nous profitons de la situation pour déserter le port et nous diriger vers la grande baie de Man O War où nous trouverons un mouillage confortable et calme. Manuela reviendra de son premier bain aux Bahamas avec un sourire béat aux lèvres … « je n’ai jamais rien vu d’aussi joli » que ces fonds constellés de patates de corail.

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La République Dominicaine, le far west du plaisancier

La République Dominicaine « c’est le Far West » nous a-t-on dit au cours de la semaine que nous avons passée à Samana…Nous n’avons pas compris tout de suite, et pourtant, nous nous en sommes enfuis, un peu partagés entre le sentiment d’être accueillis chaleureusement à la mode latine, et malmenés par une bande de cowboys…

Samana est une ville sympathique et idéale en taille pour les plaisanciers, et pourtant, nous n’y étions pas bien accueillis et ne pourrions la recommander. Pour commencer, en arrivant de Puerto Rico dans la baie du Port Santa Barbara (de Samana), nous n’avons vu aucun moyen d’ancrer et aucun autre plaisancier. Nous avons tourné et fini par prendre une bouée libre sur les conseils d’un bateau local – bouée que nous paierons évidemment assez cher.

Samana et le « Bridge to nowhere »

PENTAX ImagePENTAX ImagePENTAX ImageDix minutes plus tard, 6 hommes plutôt costauds ont débarqué à bord de Takoumi – dont un seul armé en uniforme de militaire. En trois minutes et sans aucune présentations, ils m’ont assaillie de questions tout en grimpant à bord, me bousculant pour aller littéralement se vautrer dans mon cockpit! Heureusement que la lecture du guide que nous avions téléchargé nous y avait préparé ! Ca fait tout de même un peu peur sur le coup, mais nous sommes restés calmes et avons bien-entendu cédé à toutes leurs demandes avec le sourire – y compris d’être dédommagés pour leur déplacement : le fameux « propuesto » reviendra souvent, en particulier concernant tout ce qui a affaire au plaisancier! Bon, il y a un bon côté bien que la procédure soit désastreuse : nous venions de passer la nuit en mer, et ils nous ont autorisé à aller dormir plutôt que de nous rendre immédiatement au bureau de l’Immigration, repos bien apprécié !

Aussi, le lendemain nous avions repris des forces sans savoir qu’il nous en faudrait. Nous avons commençé par attacher notre dinghy – tout pourri peut-être mais méritant ces derniers mois – au « muelle » ou ponton du port. Mais nous ne sommes pas tranquilles : ce ponton dangereux est fait pour de grands bateaux, et ne nous permet pas de sécuriser ou cadenasser notre annexe. Les « officiels » de la veille nous ont pourtant vivement conseillé de ne surtout pas oublier de le cadenasser…En fin de compte, l’annexe ne sera ni volée ni abîmée… Quelqu’un de bienveillant l’aura même attachée par l’arrière pendant notre balade, ceci pour contrebalancer sa fâcheuse tendance – que vous connaissez – à se retourner! L’entretien avec la gentille dame de l’immigration s’est bien passé malgré la centaine de dollars que nous coûte la taxe gouvernementale.

Nous avons décidé d’être prudents le matin suivant, et d’oublier le hors-bord choisissant de ramer péniblement jusqu’au muelle… Notre dinghy est pitoyable mais il est fidèle! Prévoyants, nous avons demandé au « vigilante » – le garde de sécurité militaire – de le surveiller et de nous trouver un service de « taxi-boat » envisageant de dîner en ville un soir. C’est ainsi que nous avons rencontré Mingo avec qui nous avons sympathisé tout au long de la semaine. Il nous attendait sur le ponton à notre retour ce jour-là et ça tombait bien, puisque le vigilante était rentré chez lui, et que notre annexe était tout simplement crevée!
Bonne nouvelle pour Mingo dont la mission avait grossi d’un coup pour le reste de notre séjour…sans compter que quelques jours plus tard, en quittant le site de los Haites, une manœuvre notablement foireuse et mal préparée a propulsé notre annexe fraîchement réparée sur des moules saillantes du ponton d’accueil mal adapté…
Triplement crevée nous peinons encore à la faire durer…

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A noter aussi de ces deux jours en baie de San Lorenzo que chaque mouvement du bateau doit faire l’objet d’une démarche administrative auprès de la commandancia pour obtenir une autorisation de circulation appelée « despacho » est qui n’est délivrée qu’une demi heure maximum avant l’appareillage… Autant dire que si la destination est belle, ces démarches gênent drastiquement un simple allez-retour d’une vingtaine de miles.

Une après-midi, nous avons confié à Mingo la mission de nous organiser un tour en bateau de pêche pour nous approcher des baleines. C’est alors le « far west » jusqu’au lendemain matin, notre capitaine change trois fois en 24 heures et à 6h30 du matin, heure du RDV nous l’attendons une bonne heure. Je me suis alors heurtée avec le responsable (introuvable au départ) et j’ai demandé un dédommagement pour inverser quelque peu les rôles… Les discussions ont duré 48 heures et nous n’avons obtenu qu’une maigre excuse de la part du prestataire. Alors… le plus important était les baleines et elles sont fabuleuses bien que difficiles à approcher, même en puissant bateau de pêche!

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Le dernier jour a Samana, nous n’avions plus qu’à régler les formalités pour quitter la ville, l’inévitable despacho, nous connaissions donc la procédure – et tous les militaires de la Commandancia de Samana à ce stade. Même si nous avons été surpris de constater qu’un despacho de départ « sans retour » n’est remis qu’une fois à bord par le (ou les) représentant(s) de l’armée chargé(s) de nous raccompagner jusqu’au bateau…
Les choses auraient dû se passer simplement, mais au dernier moment, nous étions attendus sur le muelle par une autorité portuaire « surprise » pour nous piquer encore quelques dollars…Il s’agissait de payer le fait de nous être arrêtés dans ce port… en plus de la bouée, règle aléatoire et clairement remise en cause dans notre guide…

Heureusement que pour clore notre séjour, la douane, la cellule narcotique et les militaires de la Marina Oceanworld de Puerto Plata, notre comité d’arrivée et de départ, ont été courtois et respectueux, y compris pendant la fouille du bateau, et n’attendaient pas de propuesto, seulement 20 dollars pour un dernier despacho afin de pouvoir quitter l’île. Et malgré cette ultime expérience indolore, nous avons conclu que la jolie République Dominicaine n’est pas adaptée à la navigation du plaisancier – et qu’il vaut mieux la visiter par la terre.

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La République Dominicaine, grande île aux multiples reliefs

Nous avons choisi l’immense baie de Samana pour arriver au Nord Est de la RD et ainsi pu apercevoir quelques baleines lors de notre approche, magique… de n effet, c’est en la saison annuelle pendant laquelle elles viennent mettre bas – et nous ne voulions surtout pas rater ça!
Parvenus en ville, nous sommes immédiatement mis dans le bain, alpagués par le voisin de palier de l’immigration « Samuel » alias guide touristique motorisé, qui souhaitait nous cueillir tout frais pour nous véhiculer dans la région. Nous avons bien eu du mal à nous en débarrasser, de Samuel, et avons arpenté la ville au pas de course derrière lui, qui avait décidé – de lui-même – de nous faire une visite guidée de la petite ville – au lieu de simplement nous indiquer le marché…Pour quelques dollars, le fameux propuesto ou tip, le pourboire local. Ici, le propuesto est normal donc il convient parfaitement de nous adapter à ce qui est de la culture locale, juste, n’étant pas habitués, il faut s’accrocher pour refuser ces petits services incessants et accepter de payer ceux que tu ne réussis pas à éviter…Et j’ai vite pris conscience à quel point notre culture à nous, ne nous a pas armés pour refuser incessamment avec le ton performant, pour ne pas nous sentir harcelés. J’ai fini par le trouver – à la troisième tentative avec Samuel…peux mieux faire, vous en convenez!

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De bon matin, Samana avec son marché et ses ferreterias ressemble à un joyeux souk très vivant, bordélique et agréable. La ville toute entière grouille de motos (sans casque), de motos concho (taxis pour une où deux personnes) et de guaguas (bus locaux). Et le bon côté de notre rencontre avec Samuel est qu’à 11 heures, nous avions déjà visité la ville et n’avions plus qu’à choisir un bar « bureau wifi » – de référence jusqu’à la fin du séjour. Ce fût au hasard « Le café de Paris » 🙂 tenu par un couple franco-dominicain très intéressant…
De notre bureau, nous avons donc pu organiser les premiers jours dans la région que nous avons passés en bonne compagnie : avec Yves, le père de notre bon ami Raphaël, et Luc avec qui Olivier avait travaillé sur le tour de France il y a des années. Yves vit ici plusieurs mois par an et connaît bien le coin, qu’il nous fait découvrir : sa chouette maison à Las Terneras, les plages, les lolos, le village de pêcheurs de Sanchez et la grandiose chute « el Salto del Limon ». Nous avons rejoint ce site à dos de cheval avec Luc et bravé la baignade insolite et, un peu dangereuse, au pied de la cascade spectaculaire. À la descente de laquelle, affamés, nous avons goûté le traditionnel cochon grillé avec Yves au village Las Terneras. Pas mal le cochon!

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A propos de cette chevauchée, les ballades au Salto del Limon sont chaperonnées par de jeunes adolescents, qui nous jurent faire ce job en dehors des heures de classe. Première sensation que « on ne nous dit pas tout »…Le vendredi matin l’école est apparemment fermée jusqu’à lundi? J’ai d’abord cru qu’ils faisaient le « pont » ayant lu que le jeudi de la veille était un jour férié – mais après enquête, personne ne semblait connaître ou respecter cette fête nationale..Et, me croirez-vous si je vous dis que parvenus au lundi en question, tout était fermé – notamment l’école – parce que, eh bien oui, c’était un jour férié « décalé »?? L’explication qu’on nous a donnée est que le Président de la singulière République Dominicaine l’aura décrété « last minute » de façon à prolonger son WE par voie de presse et de bouche à oreille. Il paraît que c’est l’une de ses habitudes..Bref, on n’y comprend rien en République Dominicaine…

Quant aux enfants, je pense qu’ils travaillent dès qu’ils peuvent pour gagner quelques dollars et qu’on leur a appris à mentir aux étrangers afin de ne pas heurter nos valeurs de « Gringos » – alias touriste que l’on essore… les chevaux également nous ont parus bien jeunes pour travailler aussi dur sur les caillasses! Nous avons appris plus tard que l’école est d’un niveau très faible et perpétue l’illettrisme au sein de la population locale. Il paraît que le président – quand il n’est pas en WE – investit plutôt pour le développement des universités…

Ensuite, nous avons quitté Samana 24 heures pour visiter les grottes de los Haites plus au Nord. La baie de San Lorenzo était déserte et la région ressemble à une miniature de la baie d’Along. Ce mouillage au milieu de centaines d’oiseaux est magnifique, le sympathique gardien du temple s’est imposé comme guide du site – contre propuesto bien sûr…

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A ce stade, nous étions contents de changer de port en République Dominicaine et nous sommes partis passer deux jours à la Marina Oceanworld de Puerto Plata pour clore notre séjour. Le lieu ressemble à Cannes l’hiver avec Casino, boite de nuit et de nombreuses zones réservées à un Club très sélect de vacanciers, dont nous ne faisons pas partie. J’ai trouvé que c’était assez représentatif des deux « mondes » qui coexistent dans ce pays. La jolie ville de Puerto Plata était en travaux malheureusement, en friches plus exactement mais cette escale nous a permis de nous organiser à la marina qui offre un service de transport au supermarché, des douches – moyennes mais avec de l’eau chaude s’il-vous plaît ! – une laverie et de l’eau à quai pour le grand nettoyage de Takoumi, avant son départ en direction des Bahamas!

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Il est beau, il est chaud, il est DISPO !

Il apparaît notable en ce début de 21 siècle que l’humanité n’a jamais conservé autant de données sur un support aussi volatil que l’informatique. Par exemple, nous tenons pour certitude que les dessins des grottes de Lascaux ne seraient jamais parvenus jusqu’à nous s’ils avaient été peints sur un disque dur …

C’est la moindre des raisons pour laquelle aujourd’hui, nous sommes fiers de vous annoncer la publication de notre livre:

« Les aventures de Takoumi,

saison 1,

la traversée de l’Atlantique ».

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Vous pouvez d’ors et déjà le commander aux éditions « Edilivre » à l’adresse
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Il y a même un extrait en téléchargement disponible sur la page de commande !

Nous espérons que vous et vos amis y retrouverez ou découvrirez avec plaisir les articles du blog que nous avons obstinément écrits et mis en ligne depuis notre départ jusqu’à notre pause cyclonique dans un port de Guadeloupe.
Ce livre est l’incontournable support mémoriel que vous aimerez présenter à vos invités quand vous évoquerez notre odyssée.
Ce volume peut également se révéler très pratique pour caler une armoire.

Nous souhaitons vous prévenir qu’hormis la correction de quelques fautes d’orthographes et une sélection drastique des photos qui se révèlent de piètre qualité à l’impression, le contenu reprend sans ajouts ni bonus les articles du blog que vous pourriez avoir exhaustivement déjà lu.

… Nous vous l’accordons, notre contribution à l’art et à l’histoire est autrement plus modeste qu’un ensemble de peintures rupestres, nous espérons néanmoins que quelques uns des rares exemplaires vendus survivront aux inondations, aux bûchers de la prochaine inquisition et à l’inexorable altération par le temps pour en retrouver au moins un, au crépuscule de notre existence, au hasard d’un étal de brocante.