Le voyage de Takoumi

Saison 3

Archives par auteur: Olivier

Comment tourner 48h autour d’un rocher

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Dépourvus de prévision météo fiable, nous avions perçu les prémisses d’un évènement à Staniel Cay alors que Manue réalisait un départ « au poil » et que nombre de bateaux se massaient dans un chenal étroit protégé du Sud-Ouest et pourtant vide la veille. Si nous avons besoin de plus de signes, les appels radio incessants des navigateurs aux marinas confirment qu’ils sont nombreux à chercher à se réfugier dans les ports. Quoique nous doutions de la bonne idée de rechercher la proximité d’un ponton dans une marina exposée justement dans l’axe du vent.

Nous apprécions la première partie du trajet, car pour une fois, la zone où nous naviguons (le sound) est sous le vent des iles, protégée de la houle, confortable en somme. Au moins jusqu’à ce que notre route rejoigne le « exuma bank » en passant par une longue, longue … très longue passe, vent et vagues de face que Manue négocie comme une chef !
Parlons d’une longue navigation côté banc justement, quand le vent d’ouest soulève de belles vagues par seulement 5 à 7 mètres au dessus du fond, il convient de débrancher les signaux d’alarme qui clignotent furieusement au fond de son esprit pour affronter 15 milles d’incertitude, d’inquiétude et d’excitation mélangées.

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C’est quand même avec soulagement que nous atteignons tardivement « Shroud Cay », où nous trouvons une zone de mouillage ballotée par le vent, pas un endroit à l’abri… ni ici, ni proche … 🙁 Quand l’ouest souffle, tous les mouillages idylliques des Bahamas se transforment en « mouillage pourri » où le tirant d’eau se révèle de plus en plus handicapant. Finalement, nous faisons le choix d’un mouillage vaguement (oui, oui, c’est un jeu de mot) protégé par Elbow Cay pour la nuit… choix que nous partageons avec un maxi yacht qui, une fois n’est pas coutume, n’a pas vraiment l’air d’être plus confortable que nous. Le seul autre occupant du plan d’eau est un autre voilier qui choisit de prendre une bouée dans l’endroit le pire qu’il puisse y avoir dans cette baie par ce vent, sans protection face au vagues et dos à la côte… Il faut vraiment avoir confiance pour s’installer là… la sale nuit qu’il a du passer !

Le lendemain matin, enfin, nous captons une météo locale par vhf… verdict : ouest puis nord ouest puis nord seulement dans la nuit… en gros c’est la loose… mais bien ancrés avec de la place, nous persévérons malgré l’inconfort. Les rares mouillages protégés de l’ouest et du nord nous semblent inaccessibles avec notre tirant d’eau … Notre « yacht copain » cherche à se placer mieux, mais touche les fonds et finalement se barre, vaincu par les éléments .. nous, nous restons en mode shaker jusqu’au soir quand, le vent tournant, nous passons derrière l’île pour une seconde nuit agitée …

La soirée n’est pas beaucoup plus agréable que la journée qui l’a précédée, mais au réveil, mer belle et vent du bon côté … nous rejoignions donc illico presto un bon mouillage confortable, sur bouée, à quelques brasses de l’île pour profiter comme il se doit de cette nouvelle étape.

L’île est habitée

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Nous poursuivons notre chemin aux îles Exumas en fonction d’un guide touristique offert en téléchargement par Navtour, un loueur de bateaux. Nous avons donc concocté un parcours jalonné de notre meilleure sélection de mouillages naturels commençant par l’île de « Leaf Cay », juste au nord de Lee Stocking Island.

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Depuis Long Island, nous prenons petit à petit conscience que nous pourrons aller presque partout aux Bahamas avec notre tirant d’eau vérifié de 1,75 mètres, mais que ce sera au prix de quelques moments intenses de concentration et de doutes tellement le fond est proche de la surface de la mer.
Toutefois, c’est plus facile à dire qu’à faire et nous n’en menons pas large au moment d’aborder la passe qui mène à Leaf Cay. Cette dernière semble redoutable aujourd’hui, les limites de la passe sont cachées juste sous la surface, la mer soulevée par le vent brise sur des rochers à peine éloignés et Takoumi est emporté au milieu de ce maelström surfant sur la crête des vagues …
Et ça passe bien finalement … Bien que nous nous demandons comment cela va se passer demain, pour le match retour. La navigation se termine dans un magnifique lagon protégé, slalomant dans un dédale de bancs de sables et de coraux.

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Le mouillage solitaire est, encore une fois, un bonheur, bien que le fort courant l’emporte sur le vent et nous prive de la protection de la capote rigide. Mouiller par l’avant dos au vent est une expérience qui nous échappait encore jusque là …

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Tant qu’à faire, puisque nous sommes arrivés de bonne heure, la visite en annexe est organisée illico presto. Et nous voilà partis en direction d’une micro baie invisible d’où nous sommes et d’où nous avons vu partir un bateau promène-touristes.

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La découverte que nous y faisons est énorme … l’île déserte est habitée par une tribu de très nombreux iguanes de bonne taille qui se prélassent au soleil sur le sable chaud. Se promener seuls au milieu d’eux est magique …

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La plage est constellée d’une multitude de traces de pattes et de sillons laissés par leur queue traînante et Il en est même un plus curieux que les autres qui est venu surveiller notre annexe pendant notre absence !

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Au matin, nous sommes soulagés de repasser la passe par temps calme pour notre trajet vers Staniel Cay et Big Major Spot. Navigation sans histoire où Manuela pêche deux belles prises de chacune 70 centimètres. Un barracuda trop gros pour être mangé, ciguatera oblige, que nous relâchons et un magnifique thon qui n’aura pas cette chance … Il sera bien malgré lui l’invité des quatre prochains repas.

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L’objectif cette fois est la plage aux cochons de « Big Major Spot », mais nous ne l’atteindrons pas pour une fois. En échange, nous connaissons désormais la sonde limite de Takoumi … à 1.30 mètres, nous touchons le fond ! Sans conséquence heureusement et à moins de nous tromper en étalonnant notre sondeur, nous ne ferons jamais mieux.

Nous posons donc l’ancre sagement en face de la marina de Staniel Cay. Enfin presque sagement, il n’y a que deux mètres de profondeur, des morceaux d’épaves dans le fond, des bancs de sable dans trois directions et un fort courant de marée qui nous oblige à nous baigner avec un bout amarré au bateau !

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La découverte de Staniel Cay nous fait sillonner un village aux deux visages, village vacances organisé aux abords immédiat de la marina et village local avec boutiques chez l’habitant pour le reste. Plutôt sympa dans l’ensemble. Surtout quand se révèle une quantité de requins dormeurs ou nurse shark et de raies qu’il est possible d’observer depuis la plage ou les docks.

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Au niveau pratique, il n’y a pas de distributeur de billets sur cette île. C’est donc la marina qui se charge de nous vendre quelques dollars américains en échange de la commission la plus élevée que nous n’ayons jamais constatée, 15% … Tout à fait en accord avec le magasin d’alcool qui se trouve être … une laverie automatique dont nous ne profiterons pas mais dont la qualité semble indéniable.

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Pour le déjeuner, nous jèterons notre dévolu sur un restaurant très local, violet, face à la plage. Le plat de poisson frit est excellent bien que servi dans l’incontournable boîte de vente à emporter en polystyrène que l’on a retrouvé dans toutes les anciennes colonies anglaises jusqu’ici.
Mais nous ne nous arrêtons pas à ça, le restaurant est pourvu du seul wifi disponible sur l’île à l’heure où nous y sommes. Nous avons bien vu un homme monter en haut de l’immense tour de communication le matin, mais rien n’y fait, la connexion de la marina reste muette.

Avec ceci, nous organisons une promenade en annexe pour aller voir les cochons baigneurs de Major Big Spot que notre « tyran » d’eau nous a refusé. Mais hélas, nous faisons le tour de l’île sans en voir un seul alors que nous nous attendions à les voir nager en direction de notre embarcation. Ils semble que l’horaire pour les voir soit en fin de journée, avant le coucher du soleil et nous avons choisi le plein après-midi … l’heure de la sieste pour les cochons ! Nous sommes bien évidement déçus mais on ne peut pas gagner à tous les coups.

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Sur le retour, nous passons quand même à Thunderbolt cave qui est plus qu’un lot de consolation. La grotte sous marine où un « James Bond » a été tourné, n’est accessible qu’en snorkeling et les couleurs des quelques ouvertures de lumières ainsi que la tortue, une raie et le banc de poissons multicolores qui y séjournent en font une jolie excursion.

Le jour du départ, nous sommes presque retenus par un morceau d’épave dans laquelle est coincée notre chaîne, heureusement, la manœuvre de dégagement est vite trouvée.
Par contre, alors que nous attendions pétole, un bon vent du sud gonfle nos voiles, comme un rappel que nos dernières données météo ont 5 jours et commencent à être « un peu foireuses ». Mais nous ne comprendrons à quel point qu’en atteignant Shroud Cay, notre destination suivante.

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Retour à la civilisation

Le calme, la sérénité et la contemplation, c’est bien, mais un jour il faut bien revenir à des considérations bassement pratiques d’avitaillement, d’accès internet et de boissons locales. Du coup, nous mettons le cap sur la plus proche des grosses « tâches sombres » de nos cartes marines, la ville de Georgetown, sur l’île de Great Exuma.

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La ville est située sur un bras de mer derrière une première rangée d’îles, et l’accès commence donc par une longue passe au moteur pour les contourner. C’est très joli, mais peu profond … vraiment peu profond.

Comme de bien entendu, des deux routes conseillées, nous choisissons la mauvaise … et voilà Takoumi qui cherche son chemin dans 1.50 d’eau selon notre sondeur … un record pour nous qui sommes persuadé que le tirant d’eau est de 2 mètres et que le décalage du sondeur n’excède pas 3 dizaines de centimètres.
En tout cas, étalonnage du sondeur ou non, l’ambiance est électrique et l’exercice tourne à la haute tension, car dans ces profondeurs, les eaux cristallines laissent contempler les infimes détails du fond.
Heureusement, Manue excelle à la barre et nous ne perdons ni notre calme, ni notre flegme pour triompher souriants de cette épreuve sans avoir touché le fond !

De retour sur la route de second choix, nous atteignons le mouillage qui se révèle être une interminable brochette de bateaux alignés sur plusieurs miles et plusieurs files ! Là, nous comprenons que le sud des Bahamas est vide … Ils sont tous là ! Ceci dit, en nombre d’unités, le mouillage du Marin en Martinique reste gagnant haut la main, mais quand même, après tant de mouillages désespérément vides, c’est impressionnant.

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Comme nous arrivons de bonne heure, nous décidons de mouiller au plus proche de la ville, de la visiter et de faire nos emplettes pour ne revenir qu’en soirée apporter notre modeste contribution au record du plus long mouillage des Bahamas.

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Il y a cela de bien avec la concentration de plaisanciers que les services et infrastructures suivent, sans que l’on sache vraiment qui de la poule ou de l’œuf …
C’est donc en annexe que nous découvrons un grand dinghy dock caché dans un lagon accessible uniquement par une petite passe sous la route principale du village.
Le dock est presque assez grand pour tout le monde, raisonnablement entretenu et pourvu d’un robinet pour la distribution d’eau semble-t-il gratuite.
Nous sommes bluffés, surtout qu’il ne nous semble pas y avoir grand chose de gratuit aux Bahamas. D’ailleurs, le dépôt des déchets est payant lui auprès d’un petit camion sans personne, sacs dans la benne et billet par la fenêtre !

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Ceci nous amène au supermarché, terriblement bien achalandé mais hors de prix ! En même temps, c’est lui qui s’occupe du dock et de l’eau gratuite, il faut bien qu’il s’y retrouve, mais j’en suis sûr maintenant, les Bahamas sont plus chères que Saint-Barth.

Pour le reste, la ville conserve quelques airs des antilles, mélangés à une pas si lointaine culture américaine. On y trouve du bricolage, un genre de boat service, un caviste, une station essence, un office du tourisme, des salons de beauté, un unique restaurant curieusement sans table et au grand bonheur des marins, un tikki bar avec un bon wifi.

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Tout pour satisfaire le Québécois, car cela devient une évidence, la grande majorité des plaisanciers aux Bahamas est Canadienne francophone. En même temps, je les comprends, nous sommes en février et il ne doit pas faire bien chaud par chez eux en ce moment.

Seul bémol, ni le supermarché ni la banque n’acceptent nos cartes bleues. Heureusement qu’il nous reste assez de cash de ce que nous avions retiré à Great Inagua. Peut-être ont-ils négligé de réparer la connexion avec le reste du monde … C’est quand même encore un peu les antilles ici …

Contents de notre expédition, nous repartons au mouillage pour profiter d’un repos bien mérité et choisissons une place à une extrémité de la brochette de bateaux et de Stocking Island. Histoire d’être un peu à l’écart, nous nous sommes placés en bordure de réserve naturelle … ou peut-être dans la réserve … les cartes ne sont pas toutes d’accord sur ce point 😉

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Le soir venu, nous observons depuis notre situation privilégiée, la nuit constellée de feux de têtes de mats, spectacle démentiel quand on songe à la profondeur du mouillage. Puis, nous sombrons rapidement dans le sommeil, boudant même la fin du film que nous avons entrepris de visionner et que nous ne finissons que le lendemain.

Au matin, une nouvelle ballade en annexe nous mène dans la réserve naturelle, sur l’île d’Elizabeth Island où nous foulons un magnifique banc de sable mais où le snorkeling se révèle un poil décevant bien que quelques patates de coraux subsistent.

En fin d’après-midi de cette journée, nous avons la visite surprise de dauphins au mouillage ! C’est vraiment exceptionnel.

Enfin, notre dernier jour sur Great Exuma, qu’il est raisonnable de qualifier de « Off » est consacré à une nouvelle incursion dans la ville. Nos cartes bleues ne fonctionnent toujours pas mais le wifi du tikki bar est toujours aussi bon et nous pouvons enfin publier les articles du blog en retard.

Seul fait marquant de cette journée, un nouveau record est atteint ! 1.40 mètres au sondeur ! Mais où cela va-t-il s’arrêter ?

La traversée du désert

Notre seconde destination dans cette région abandonnée des humains est un mouillage au milieu de nul part, au sein d’un anneau de corail perdu sur le chemin vers le nord : le « Hogsty reef ».

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Je m’attendais à devoir partager ce mouillage insolite avec au moins quelques autres aventuriers, mais seuls deux cargos échoués attendaient là leur lente décomposition.
A la décharge des absents, l’entrée est délicate et les bancs de coraux ne protègent pas suffisamment le lagon pour empêcher la houle de s’y engager, rendant improbable le mouillage en son sein.
Il n’empêche que la zone vaut le détour rien que pour l’impression d’être en pleine mer, encerclé par des vagues brisant sur 360°.

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Têtus, nous tentons un mouillage derrière la minuscule île qui borde l’entrée du lagon. C’est joli mais pas très confortable. Nous dînerons donc sur place avant de repartir pour une nuit de navigation. Au menu, un sushi de Thon pêché par Manuela dans la journée.

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A l’issue de cette nuit, nous approchons la baie « Bight of Acklins », toujours seuls, toujours isolés du monde. Mais le passage dans la baie est trop délicat pour nous y engager sereinement et nous préférons, encore une fois, abandonner toute idée de relâche pour repartir vers Long Island et Great Harbour, où nous atteindrons Clarence Town en début d’après midi.

Il est aux Bahamas des endroits similaires à des oasis. Des endroits calmes et sereins, havres de repos d’une grande beauté, peuplés de quelques rares irréductibles sédentarisés loin de tout et d’une poignée de voyageurs. Le mouillage de Sandy Point est de ceux là.

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Quelques temps après avoir posé l’ancre dans une eau turquoise ou se dévoilent les fonds sablonneux, un navigateur voisin viens nous saluer, discuter de tout et de rien. De son bateau, de nos voyages et nos trajectoires, des autres occupants du mouillage. Aussi. Juste pour faire connaissance en bon voisin. C’est un comportement typique des navigateurs américains, et je reconnais qu’il est très agréable d’avoir les informations locales de premières mains dès les premières de relâche.

D’ailleurs, nous n’irons jamais à terre à Clarence Town, l’accès parait difficile à moins de disposer d’une véritable annexe ou de se rendre à la marina. Et de toute façon, le bouche à oreille local nous informe qu’aucun commerce n’y est établi depuis l’avant dernier ouragan.
Nous préférons profiter de l’île déserte au sable fin où au détour d’une expedition découverte, un autre voyageur nous offre l’une des noix de coco qu’il viens de cueillir.

Nous pourrions rester un bon moment dans cet endroit idyllique, mais, emportés par nos découvertes pleines de promesses et nos besoins d’avitaillement, nous préférons poursuivre notre chemin et entreprendre une nouvelle nuit de navigation, baignée, enfin par une quasi pleine lune.

Les portes du désert

C’est une longue navigation de deux nuits (détour compris) qui nous amène à frapper aux portes des Bahamas ! Deux nuits, cela paraît long, mais comme nous n’avions pas la possibilité de partir tôt le matin et que nous souhaitons autant que possible éviter les arrivées de nuit désormais, le choix est vite fait.

Nous naviguons donc bien plus au nord que nécessaire avec en objectif le passage entre Great et Little Inagua qui doit être splendide quand on le passe de jour … Pour nous, c’est la nuit et déjà ce premier contact avec les Bahamas nous interpelle. Pas une lumière ne s’échappe, pas un seul signe d’activité humaine, rien ne trahit la présence de ces îles cachées dans l’insondable obscurité d’une nuit sans lune.
Ce n’est pourtant pas tout à fait exact, nous ressentons la présence de l’invisible Little Inagua dans le calme de la mer protégée d’un bon vent qui nous propulse dans une profonde sérénité.

Au matin, après avoir contourné Great Inagua, nous découvrons la côte de Matthewstown, le port d’entrée que nous avons choisi. Nous y voyons bien des bâtiments, mais pas un seul ponton n’est en état de nous accueillir, alors, bien que la profondeur y soit sujette à caution, il nous faut nous contraindre à entrer dans la marina, ou plutôt, la future marina qui n’est à l’heure actuelle qu’une trouée vaguement rectangulaire dans la côte pourvue d’un unique quai déjà délabré qui deviendra peut-être un jour la station d’essence.

L’accueil de la douane est vraiment sympa ici, ils viennent nous chercher en voiture officielle pour nous amener aux bureaux des douanes et de l’immigration. Ils sont souriants, affables et ne rechignent pas à engager la discussion avec nous. Il y aura même des sujets de plaisanteries et de cuisine avec la charmante préposée des douanes. Bon, c’est certain, le cruising permit à 300$ est hors de prix, mais au moins, eux, y mettent la manière.

Immédiatement après, laissés à nous-mêmes, nous prenons le chemin du retour par une route presque vide, version « antillaise » du désert d’un décors de film américain.

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Notre solitude ne dure pas, quelques minutes plus tard, pris en stop par le Captain Forks, qui aura à cœur de nous faire visiter la ville, nous trouver les commerces ouverts et du pain frais, enfin, nous montrer l’implantation de son projet de Bed & Breakfest face à la mer. Cet homme serviable et communicatif, dont l’espoir est que nous restions plusieurs jours pour animer son week-end, est un peu collant quand même et ce n’est qu’au deuxième tour de la ville quasi déserte que nous parvenons à le convaincre de nous ramener à notre bateau.

Il n’est point d’expédition sans histoire, et c’est au moment d’embarquer que notre quiétude tourne au chaos et à la panique.
À peine les pieds posés sur le pont de notre vaillant Takoumi que ce dernier se détache du quai et entreprend un demi-tour des plus malvenus dans l’espace réduit de la presque marina.
Finalement, tout se passe dans le cafouillage complet mais sans heurts, nous n’aurions pas perdu le bateau, mais il aurait pu y avoir de sérieuses conséquences à frayer le long des quais agressifs ou encore se poser dans une zone insuffisamment profonde. J’ai une nouvelle règle, quand un type collant cherche à aider dans une situation scabreuse, la première chose à faire est de s’en débarrasser. Nous serions restés bien plus calmes et efficaces si notre tandem avait agi seul.

Du coup, nous profitons de la situation pour déserter le port et nous diriger vers la grande baie de Man O War où nous trouverons un mouillage confortable et calme. Manuela reviendra de son premier bain aux Bahamas avec un sourire béat aux lèvres … « je n’ai jamais rien vu d’aussi joli » que ces fonds constellés de patates de corail.

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Une histoire du côté Ouest des Antilles.

Belle journée de navigation vers l’Ouest depuis Vieques pour rejoindre le Sud de la bien chantée « Puerto Rico, You lovely island  »

De cette journée, nous retenons depuis la mer une partie orientale particulièrement verte et naturelle qui, peu à peu, laisse place à des pentes plus arides et sèches aux pieds desquelles s’installent de grandes zones industrielles et leurs immenses cheminées.
De fait, c’est un soulagement de découvrir notre destination, ensenada Salinas, nichée au cœur d’une riche et luxuriante mangrove au sein d’une côte protégée par de nombreux îlets et leurs récifs. Quel magnifique écrin pour les nombreux pélicans et, grande première pour nous, les Manatees (lamentins en français) dont l’un d’entre eux, que nous avons sans doute dérangé dans sa paisible traversée du chenal, nous salue vivement de sa queue en essayant d’éclabousser une Manuela-sur-le-pont hilare.

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Alors bien que le mouillage de Salinas soit surpeuplé par les nombreux bateaux locaux réfugiés dans ce trou à cyclone et que l’accès se révèle « un peu » incertain en une occasion (1.9m au sondeur pour nos 2m de tirant d’eau), nous sommes bienheureux d’y plonger notre pioche. Impression renforcée par la petite marina et son accueil.

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Notre première excursion hors des murs de la marina est une expédition « courroies » car depuis quelques jours, nous en utilisons une mal adaptée suite à l’usure ultra-précoce de la dernière valable bêtement gâchée par un défaut de tension indépendant de notre volonté. Le plan au stylo de Miguel est sans nul doute insuffisant, mais dessiné de bon cœur et nous nous lançons plein d’entrain à l’aventure … rattrapés avant même le portail par Keith qui nous propose de nous emmener en voiture. Vu le plan et la distance, nous ne refusons pas cette bonne fortune, d’autant plus que le premier magasin auto dispose de courroies adaptées. L’influence des Etats-Unis est bien plus implantée ici, et l’urbanisation pro-voiture y correspond bien. Nous en profitons tout de même pour rentrer par nos propres moyens (pieds et jambes donc) et découvrir le village de Salinas. Certainement charmant en pleine saison, mais radicalement vide et désœuvré en cette période calme. Nous passerons le reste de la journée sur la terrasse de la marina à profiter du meilleur wifi disponible depuis bien longtemps.

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Dès lors qu’il est entendu que la place est confortable et équipée, notre programme d’excursion connaît un essor fulgurant et, sans quitter la marina, nous louons une voiture le lendemain matin pour partir à la découverte de San Juan, au Nord de l’Ile.
Merveilleuse surprise, un « léger » surclassement nous évite pour une fois le pot de yaourt insalubre dont nous sommes coutumiers depuis Grenade. Revers de la médaille, nous sommes irrémédiablement assimilés à des touristes américains affublés de notre Jeep verte.

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Le trajet presque entièrement autoroutier se passe bien, hormis un léger cafouillage aux premiers péages automatiques dont ceci dit, nous n’avons toujours aucune idée à ce jour de comment et de combien ils nous seront facturés. Aux abords de la vielle Ville de San Juan, par contre, la situation se complique vite avec les embouteillages générés par l’organisation d’une énorme fête pour le lendemain, nous nous réfugions donc dans le premier parking venu (le meilleur choix qu’il ait été de faire).

Dans l’enchevêtrement de rues bariolées de la capitale, nous discutons avec un couple d’artisans dont nous aimons beaucoup les tableaux (enfin … certains tableaux) et dégustons la spécialité locale, le mafongo, avant de nous rendre à la forteresse qui protégeait l’entrée de la baie de la ville.

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Située à la pointe de l’isthme, au delà d’une grande prairie, la forteresse est très bien entretenue et très visitée par les touristes qui font défaut au Sud de l’île et nous nous amusons beaucoup à passer et repasser à plusieurs reprises dans les mêmes escaliers circulaires et/ou triangulaires.

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A l’issue de la visite, nous retournons récupérer notre carrosse pour une procédure d’exfiltration magistrale à destination de la forêt et du retour par les petites routes de l’Est. Le détour est inutile, hormis la cascade du « Bosque de Junca », le reste du parcours est effectué de nuit et ne fera que confirmer l’influence de la culture d’Amérique du Nord représentée par un fast food, principalement Burger King, tous les 3 ou 4 kilomètres.

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Culture qui nous est infiniment plaisante le lendemain quant il s’agit de faire des provisions dans un supermarché de type « continental ». L’après midi étant réservé à une promenade dans les montagnes par la route « touristique » qui n’a finalement que peu d’attrait. Je retiens tout de même de cette promenade l’implantation d’entreprises technologiques qui semblent de bon niveau sur l’île.

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Après une bonne nuit de repos, nous partons pour Ponce, qui se trouve être cette fois-ci une affreuse déception. Bord de mer laid et repoussant comme pas possible, marina sans mouillage et chère.
Bien que notre nouveau guide indique cette ville comme étape de premier choix, nous nous enfuyons vite fait bien fait pour un mouillage idyllique comme nous les aimons sous le vent de l’île « Cayo de los Muertos », où la nature reprend ses droits. Notamment celui de nous faire découvrir des ailerons sans doute de petits requins qui n’effraient pas Manuela qui se précipite pour une baignade mais ne parviendras pas à les rejoindre.

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Dès le petit matin, nous partirons pour notre ultime mouillage à Puerto Rico. Après, avoir contourné la pointe de l’île, nous découvrons « Boqueron » la dernière baie de ce pays comme nous avons trouvé la première … entre deux récifs 😉
Nous n’y resterons qu’une journée pleine, mais nous apprécions l’accueil chaleureux des habitants de ce village balnéaire, la simplicité des restaurateurs ambulants (mais sédentaires) qui nous préparent « Bacalaocitos » (galette fritte à la morue) « Almedras » et « ostras » (clams et huîtres).

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Les formalités de sortie sont effectuées à 30 kilomètre de là, à Mayagez, en taxi, le matin du départ pour la République Dominicaine et nous quittons une nouvelle île à regret mais heureux de ne pas l’avoir survolé malgré nos quelques jours de retard sur le planning.

Menu complet aux « Spanish Virgin Islands »

Notre documentation s’arrêtant aux îles vierges, nous tergiversons, ou discutons longtemps c’est selon, au moment de choisir quelle île de « Culebra » ou de « Vieques » doit être notre halte sur le chemin de Puerto Rico.

Vieques était encore récemment une île de garnison et nos cartes pourtant à jour font état de nombreuses zones d’entraînement, de dépôts et d’interdictions diverses qui n’ont plus lieu d’être (sauf les zones dangereuses pour cause de munitions perdues peut-être ?) Mais comme nous n’en avons aucune confirmation, nous choisissons de nous arrêter à Culebra.

La météo annonce un peu de vent du nord et nous souhaitons repartir dès le lendemain pour nous cacher derrière l’Ile principale de Puerto Rico.

Le mouillage officiel de Culebra, ensenada Honda, est une profonde anse dont l’entrée est gardée par deux récifs à fleur d’eau ne laissant qu’un passage assez étroit, comme s’il n’avait été ouvert que pour permettre l’accès aux navigateurs les plus téméraires ou, à tout le moins, les plus avides de repos.
Que l’entrée soit belle est une chose, le fond de l’anse par contre, est plus quelconque, un peu encombré mais pas trop, mangrove d’une part, village de l’autre et magnifique pont levant repeint de frais mais hors d’usage, et surtout, tout comme à St-Thomas, le vent y est plus fort qu’à l’extérieur … sans doute à cause du vent du nord de ces jours-ci, qui n’est pas dominant normalement ici, mais tout de même, cela commence à bien faire !

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Comme le temps nous est compté avant la fermeture du bureau de douanes (CBP), nous descendons promptement l’annexe et nous retrouvons devant l’embarras du choix … la rive de la baie est constellée de pontons … dont 9 sur 10 sont privatifs, et seul le ballet incessant de petits avions de tourisme nous donne une vague idée de la localisation de notre objectif administratif. Nous dédaignons le « town dock » et optons donc pour une approche efficace et multi-usage, le « dinghy bar » dont le dock s’étend le long de sa terrasse et où nous trouvons renseignements, conseils et rafraîchissements. Là, commence une nouvelle part hispanophone de notre voyage. D’ailleurs, sur le chemin du CBP de l’aéroport, nous découvrons avec plaisir une ambiance plus amérique latine que nordique, et ceci malgré les innombrables Jeep de location bleues, rouges ou vertes, qui sillonnent inlassablement les deux seules routes principales de la petite île.

Enfin rendus à l’aéroport, l’accueil est très bon, affable et précis pour l’officier du CBP, sympathique et souriant pour les autres. Les indicateurs sont au beau fixe, mais c’est sans compter la procédure … Il aurait fallu téléphoner au bureau central avant pour initialiser notre dossier de « cruising permit » ! Car, bien que Manuela et moi sommes officiellement entrés aux États Unis depuis plusieurs jours, ce n’est pas le cas de « Takoumi » … Rien de grave, ils ont l’habitude que les USVI ne s’en chargent pas, mais il faut quand même téléphoner séance tenante et revenir demain pour obtenir le fameux sésame. Le coup de fil est vite réglé, les officiels ayant même eu la gentillesse de s’arranger entre eux, toutefois … « pas de problème pour le permis, revenez demain ! » … Voilà comment on fait pour se faire coincer par un petit vent du nord bien frais à un endroit où on n’avait pas prévu de rester plus que nécessaire.

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Ceci entendu, nous ne nous faisons pas prier pour aller visiter l’unique village de l’île, malheureusement vide d’animation mais gaiement coloré, et aussi pour faire halte au Dinghy Bar où nous avons repéré une excellente connexion wifi que nous ne retrouverons pas sur le bateau même après nous être approchés.

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Le lendemain, permis en poche, nous investissons la place avec ordinateurs, tablettes et téléphones pour une longue séance « de bureau ». Le vent monte, la température chute et les nuages s’accumulent. Pas trop de motivation pour le tourisme en somme. Par contre nous découvrons à quelques centimètres du ponton d’énormes poissons – des tarpons – qui nous feraient presque craindre pour l’annexe. Voilà pour la journée de perdue.

Ce n’est que le surlendemain de notre arrivée que nous nous lançons malgré le vent insistant dans une expédition en annexe qui nous mènera de nouveau au village (où d’autre ?) et dans un restaurant caché dans la mangrove pour découvrir la spécialité locale.

Enfin, après une dernière nuit, malgré un vent un peu moins fort (mais à peine) que la veille, nous partons enfin pour … Vieques, seul l’annonce du mauvais temps nous obligeait à choisir, maintenant qu’il est derrière nous … c’est fromage et dessert !

Et pour ce dessert, nous choisissons, ensenada Sun Bay, une belle et large baie bordée d’une immense plage où nous pouvons enfin nous baigner, accompagné s’il vous plaît de magnifiques raies léopard. Et de tout cela, nous profiterons seuls en soirée, car les plaisanciers d’ici ressemblent à ceux de l’Italie et se précipitent dans les zones peuplées avant la nuit tombée.

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Noël à St-Barth

« J’ai passé Noël à St-Barth et toi ? » – Rien que l’articulation de cette phrase dans ma tête fait résonner en moi l’insupportable insouciance égocentrique et mégalomane d’une société arrivée (souvent avant d’être partie) que l’on croise dans les lieux les plus riches de la planète … Et pourtant, j’y étais !..

A l’origine de cette étape, nous avons tout de même un peu de mal à partir de Guadeloupe car le tour d’Antigua a laissé quelques séquelles, notamment en terme de fatigue et en un mot comme en cents, nous manquons de patate pour affronter une météo agitée. Par contre, après un bref repos bien mérité (il me semble), la fenêtre s’ouvre et nous partons pour une journée et une nuit qui nous conduisent directement à « St-Barthelemy » via un crochet par « Montserrat ». Parce que bon, nous avons assez fréquenté « Antigua » pour cette année.
Cependant, il doit exister une tension inconsciente entre nous et l’île de « Monserrat », car notre trajet ne prévoit pas de nous y arrêter. Cette fois, nous croisons sous son vent, afin d’y découvrir les ruines de « Plymouth » et les cicatrices de la montagne, qui même à belle distance, témoignent de la férocité du volcan. Ce léger détour vaut à cette île le titre de « bout de terre dont nous avons le plus fait le tour sans jamais y avoir posé le pied bien que nous l’aurions bien voulu ».

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Au final, nous aurions sans doute pu au moins y établir un mouillage histoire de gaspiller les quelques heures d’avance qui nous pèsent cruellement quand nous arrivons avant notre prévision, et surtout avant le lever du jour … Il est presque impossible de décrire une arrivée de nuit à Gustavia la semaine de Noël … la côte est surpeuplée de Mega-Yachts aux projecteurs éblouissants et le mouillage encombré d’embarcations invisibles dépourvues de signalisation …
Entre lumière et ténèbres, nous trouvons notre salut dans une fuite bienvenue vers le véritable but de cette étape, le mouillage du Colombier … Et au diable les formalités d’entrée, nous les ferons à pied !
Le mouillage, que nous avons plaisir à retrouver, est presque vide, et cela nous autorise à choisir la meilleure bouée possible pour les quelques jours que nous prévoyons d’y séjourner, loin de la faune exubérante et bruyante de Gustavia.

Après quelques heures de sommeil, nous engageons promptement la mission « formalités par la terre », puisque nous n’avons pas pu nous arrêter à Gustavia pour accomplir notre devoir administratif, ni accomplir les quelques indispensables achats nécessaires à un réveillon décemment pourvu en nourriture terrestre.
Bien malgré nous, cette mission est promptement rebaptisée en « expédition » quand les premières difficultés se font sentir.
En premier lieu, la dame de nage tribord de notre toujours aussi insupportable annexe décide de reprendre son indépendance lors de l’accès à la plage. Exactement comme son homologue bâbord lors de notre précédent passage dans cette même baie ! J’en soupçonnerais presque cette annexe d’une irrationnelle incompatibilité avec cet endroit, même si en fin de compte, il s’agit surtout d’une exceptionnelle incompatibilité avec l’usage auquel elle est pourtant destinée.
Ensuite, l’unique sentier d’accès à la plage remonte abruptement vers ce qui nous semble être le point culminant de l’île. Au moins, la vue est-elle fort jolie. Au terme de cette harassante grimpette, nous arrivons non pas au centre d’un village animé, mais dans une zone résidentielle oubliée de tous, et surtout des transports en commun (y en a-t-il sur cette île ?) … la coupe est pleine quand nous trouvons refuge à l’accueil d’un hôtel climatisé dont les charmantes hôtesses nous prédisent une bonne heure de marche pour rejoindre le port de Gustavia.

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Imaginez-nous au retour (éloignement, sentier de montagne à redescendre et annexe sans rame) avec les bras chargés de victuailles et vous comprendrez notre soudaine faiblesse … nous poursuivons l’expédition en taxi !
A partir de ce moment là, tout s’enchaîne bien, Gustavia, le port, les formalités, les courses de Noël et bien entendu l’indispensable arrêt au « café de l’oubli », autant pour l’accès internet que pour la pause salvatrice.
Bien entendu, cette illusion de confort ne nous a pas épargné le retour par la montagne ni le retour en annexe estropiée, mais au moins, le terme expédition prenait-il une toute autre signification … de celles où le sourire est de mise à leur simple évocation.img_2472img_2477

Pour le reste de notre séjour au Colombier, le programme quotidien est sympathique, réveil sans réveil, promenade aquatique (je n’aime toujours pas les palmes, mais qu’est-ce que c’est efficace), un bricolage pour la forme (nos nouveaux tauds de soleils sont finis) et … beaucoup de repos et de lecture.

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Nous passons aussi un bon moment de « Christmas Spirit » le soir du réveillon au son de l’album de Noël de Michael Bubblé. Saumon, fois gras et champagne composent notre menu léger mais de circonstance.

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Bien entendu, avec tout ça et une météo pas franchement engageante, notre départ pour Sint-Marteen prend encore un peu de retard, d’autant plus qu’à notre première tentative, des rafales de plus de 30 nœuds de vent nous accueillent à la sortie de la baie et que nous préférons rebrousser chemin pour le confort d’une nuit supplémentaire … et cet ajournement est bien vu dans la mesure où c’est justement le moment choisi par le disjoncteur des instruments de navigation pour disjoncter une dernière fois, terrassé par un bouton de plastique trentenaire qu’il n’est plus possible d’enclencher … le bricolage sommaire est facile et vite réalisé, mais il promet une belle partie de plaisir pour retrouver un disjoncteur de remplacement antédiluvien.

Ce n’est donc que le lendemain que nous partons de St-Barth, où nous avons « passé Noël » pour un tarif fort appréciable de 80 centimes d’euros par jour et par personne (qui dit mieux ?).

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Et cette journée supplémentaire nous permet de voir arriver les tortues qui nous avaient mystérieusement snobés cette semaine … J’aime voir un bon présage dans le fait d’être salué par une tortue au départ d’une navigation.

Takoumi prend l’air à Antigua

Notre première semaine après notre départ n’est pas une sinécure car nous avons comme objectif de rejoindre le chantier de Jolly Harbour d’Antigua pour sacrifier au rituel du carénage.

Pourquoi Antigua ? Parce que la très redoutable efficacité des chantiers de Point-a-Pitre est bien incapable, malgré un tarif très supérieur, d’égaler le professionnalisme de celui de Jolly Harbour. Impossible d’organiser quoi que ce soit avec les chantiers de Guadeloupe, même après deux semaines d’échanges du type « quelle couleur l’antifooling bleu ? » … En moins d’une demi journée, l’affaire était entendue avec Jolly Harbour: devis téléphoniques confirmés par email, dates et heures réservées. Avec le chantier comme avec le prestataire conseillé … Une efficace idée du service en somme. Il est même convenu que nous fournissons la peinture nous mêmes pour s’assurer de la pleine compatibilité du produit avec les reliefs de l’ancien … et notre portefeuille, car la seule chose sur lesquels ils ne sont pas très compétitifs est bien le prix des fournitures. Nous avons quand même économisé un peu plus de cinq cents euros en achetant notre antifooling en pot « taille professionnelle » au très sympathique Uship de Jarry qui devient de fait notre shipchandler de référence en Guadeloupe après l’accueil bien morne que nous avait réservé celui de Rivière-Sens.

Notre trajet Deshaies – Jolly Harbour est bien lent. Affectés d’une dérive impressionnante, nous cheminons « en crabe » onze heures durant, preuve est faite, s’il en était encore besoin, que le carénage est devenu une nécessité après quatre mois d’immobilité en marina. Ce n’est qu’après l’heure de fermeture du bureau des douanes que nous mouillons enfin pour deux jours de repos bien mérités dans la baie d’accès à Jolly Harbour, qui se révèle être un programme immobilier type « cité lacustre à l’antill’anglaise » avec terrasses face au bras de mer et pontons privés. Un luxe à moins de 400.000 $ us qui peut faire réfléchir avant d’investir dans un deux pièces cabine sur la côte d’azur pour les vacances.

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La marina, elle, se situe tout au fond de cet entrelacs d’hôtels et de maisons privées. Elle est accueillante et propose ses nombreux services à une clientèle un peu plus huppée qu’ailleurs-et âgée-et qui se déplace en voiturette de golf. Les places de pontons sont gigantesques et peuvent accueillir de bon gros catamarans malgré l’usage de « ducs d’albe » dont je n’ai pas retenu le nom local.

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Toujours est-il que nous nous pointons deux jours plus tard à l’heure convenue face au chantier et qu’ils nous prennent en charge immédiatement. C’est au tour de Manuela de présider aux manœuvres de port et elle effectue une belle manœuvre pour nous insérer dans la -mal nommée en la circonstance- cale de mise à l’eau. Heureusement que nous avions débarrassé l’hélice de sa faune et de sa flore sur les conseils de Thierry, notre cher voisin de ponton de Riviere-Sens. Au moins, même sans être manœuvrant, Takoumi est manœuvrable.

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Une fois proprement amarré dans la cale, nous faisons la connaissance de Ralph, le chef de chantier, de Mario et de Cliff. Ils nous font patienter jusqu’à l’arrivée du grutier qui dirige depuis sa télécommande un magnifique « travel lift » qui n’a aucune difficulté à extirper notre fier canot de son élément. Ils ont même prévenu Jesse, le prestataire que nous avons retenu pour s’occuper de la coque, qui vient nous saluer, constater l’ampleur de la tâche et régler les derniers détails. Pour ma part, si j’admets que plus un seul centimètre carré de la coque n’est visible, au moins conviendrez-vous avec moi que l’on reconnaît encore la forme 😉

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Petit aparté, la sortie de l’eau d’un bateau est toujours un moment impressionnant pour ses propriétaires, qui à cette seule occasion peuvent prendre la véritable démesure de l’énormité de l’objet que, le reste du temps, ils considèrent souvent comme bien petit 😉

L’heure du déjeuner approchant, il nous faut patienter jusqu’au milieu de l’après midi pour reprendre pieds sur notre bateau, fermement calé sur de grandes échasses qui portent son pont et donc notre lieu de vie à l’altitude de quelques mètres, assez perturbante quand on a l’habitude d’y vivre, pour ainsi dire, au ras de l’eau. La première journée aura donc été l’objet d’une longue attente, de la découverte du chantier … et d’aucun bricolage.

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Le chantier justement, est plutôt agréable et aéré, les bateaux stationnés se disputent les places de « bord de mer » sur du béton ou une verdoyante pelouse. Nous sommes pour notre part entre ces deux univers … sur de la terre :-/ On ne peut gagner à tous les coups 😉 Mais nous n’avons pas tout perdu, nous sommes en face de la sortie, de la guérite du garde et du restaurant-snacks de Linda qui trois jours durant nous régale de ses plats maison pour le café et le déjeuner. Le courant est bien passé avec elle, et le dernier matin, alors que je viens seul chercher les cafés « immediat-post-réveil », cette dernière me demande avec un grand sourire « Elle est où ma copine ? »

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Nous jèterons un voile pudique sur les sanitaires du chantier pour préférer ceux, très fréquentables, de la marina après que Manuela eut à souffrir de partager sa douche avec quelques blattes. De fait, nous évitons de confier notre linge à la laverie qui se trouve de l’autre côté de la cloison.

Là encore, nous ferons des rencontres, Michel et Marianne de « Sherbro » sont nos voisins de chantier, et nous avons pris beaucoup de plaisir à ponctuer nos « tâches de chantier » de discussions intéressantes. Originaires de Suisse et grands voyageurs, ils ont une très bonne connaissance d’Antigua, du chantier et regorgent de contacts locaux.

Au deuxième jour, les choses sérieuses commencent, Jesse ponce, ponce et ponce encore toute la matinée, le résultat est honorable, mais ce n’est qu’en fin de journée avec la première couche de peinture que les fruits de son travail crèvent les yeux … Au moins, là, c’est propre et nous sommes très satisfait de la qualité du travail fourni. Il y reviendra le lendemain matin pour déposer une troisième couche avec le reste de peinture et s’occuper de l’hélice que nous lui avons demandé de nettoyer et recouvrir d’un autre produit.

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Pour notre part, la journée ne se limite pas à regarder les autres travailler, ce que font pourtant bon nombre de propriétaires ici.
Tout d’abord, nous rencontrons Ruth, la belle fille de Mario, à qui nous souhaitons confier un gros travail de couture … pensez-donc, 34 mètres d’ourlet sur le tissus que nous avons acheté pour faire de nouveaux tauds de soleil (et de pluie). Nous avions tenté de les faire coudre en Guadeloupe, mais la vielle couturière de Basse-Terre nous avait asséné après moult discussion un laconique « pas avant Noël » qui nous avait laissé pantois et démunis. Ruth réalisera cette tâche en moins de 24 heures, recherche du fil adéquat compris. La pauvre n’a d’ailleurs pas fermé l’œil de la nuit de peur que nous refusions de la payer pour une erreur de coupe qu’elle a pourtant très bien rattrapée d’une solide couture. Heureusement, ce n’est pas notre genre de martyriser les gens qui acceptent de travailler pour nous … mais à tout bien réfléchir, c’est peut-être celui des gens qui nous entourent.
Les deux autres gros postes de la journée sont le démontage/remontage complet du pilote automatique qui enfin ne fuit plus et le remplacement de l’abominable tuyaux de pompe de cale qui elle, pompe enfin … comme un vrais shadock !
Dans le même temps, Manuela remplace le joint bien fatigué de la cabine avant qui sera bientôt occupée par une invitée que nous aurions aimé conserver au sec.
Et pour terminer cette journée bien remplie, de menus bricolages viendront dans les semaines qui viennent, je l’espère, ajouter à notre confort.
… Et dire qu’il y en a qui appellent ça des vacances !

Au troisième jour, l’attente commence pour la remise à l’eau, paiement de la facture sans grosse surprise, devis respectés par tous les intervenants. Fin des travaux et ultimes retouches, rendez-vous à 10h30 avec la grue et mise à l’eau avant midi … comme sur du velours quoi …

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Emportés par l’enthousiasme et les belles performances retrouvées, nous décidons de mouiller à Hemingway Bay … mais nous renonçons car le vent s’oriente suffisamment mal pour rendre la baie sinon insalubre, au moins inconfortable. Qu’importe, nous y reviendrons la semaine prochaine.
J’en profite pour rappeler à nos amis que la construction du programme immobilier de « East Point » n’est pas entamée et qu’il doit être encore possible de réserver le bel emplacement sur la plage quasiment privative qui les avait fait rêver…

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Le trajet retour à Deshaies le lendemain pour revenir chercher notre invitée est promptement parcouru, si promptement que nous en avons percuté notre premier objet flottant non identifié … que nous identifions plus tard comme le gréement d’un dériveur léger flottant entre deux eaux … Pas grand mal sur ce coup là, si ce n’est un petit éclat sur la peinture de notre hélice qui n’aura pas été magnifique bien longtemps :-/

Quoi qu’il en soit, Takoumi a retrouver les performances de sa lointaine jeunesse et est de nouveau en pleine forme … Nous aussi 😉

Dure reprise et « Saintes » journées

Depuis notre retour, travail, repos et visites conjuguent notre quotidien et un beau matin, alors que le bateau est prêt, l’envie de bouger est plus forte et il est temps pour nous de reprendre nos marques sur la mer.

Pas une grosse traversée pour la reprise, non, une petite escapade de « week-end » pour retrouver le mouillage « du bois joli » aux Saintes que nous apprécions particulièrement et qui nous semble une destination idéale, éloignée de dix miles à peine, pour nous remettre le pied à l’étrier. Mais voilà, « l’étrier » est un terme d’équitation, pas de marine …

Le jour J, nous sommes levés dès potron-minet, comme tous les jours depuis notre retour car nous veillons à conserver le bénéfice du décalage horaire pour travailler le matin dans une fraîcheur toute relative … A la « presque fraîche » donc, je me lance dans le redémarrage du moteur d’annexe, histoire de finir au plus tôt pour nous garantir un départ avant midi. Mais voilà, le capricieux moteur refuse tout service avant 11 heure, et surtout avant de m’avoir « arraché » les bras à longueur de tentatives de démarrage. Qu’à cela ne tienne, le mouillage convoité est proche et comme nous sommes exténués, nous décidons de déjeuner dans un endroit où nous n’aurons ni cuisine ni vaisselle à faire avant de partir … pas une mauvaise idée en soi, mais à notre retour, il nous reste encore toutes les amarres du quai que nous ne pouvons laisser en vrac et qu’il nous faut dénouer et ranger si nous souhaitons conserver notre image bon teint de voisin soigneux … une demi heure de lutte avec quatre nœuds tous récalcitrants et voilà notre repos « dejeunatoire » consommé et oublié juste avant de partir …
A ce moment là, nous avons un doute, il est quinze heures et le soleil se couche vers dix-sept heures trente, ça va faire juste, mais c’est jouable et nous avons tellement envie de partir que eh bien … nous partons … certes éreintés, mais heureux et confiants de notre coup … au pire, nous arriverons juste après le crépuscule … Ben voyons ! Ce n’est pas comme si nous en étions à notre première erreur d’appréciation, mais nous arrivons au mouillage à près de vingt heures, soit trois heures après nos meilleures estimations et plus du double de temps de navigation.

L’exécrable précision de nos estimations trouve bien entendu son origine dans notre infaillible optimisme, c’est certain, mais pas que … après quatre mois de stationnement dans les mers chaudes, la carène de Takoumi ferait pâlir de jalousie les jardiniers chargés d’entretenir les murs végétaux qui égayent la place de la Nation. Du coup, en plus d’une lourdeur dans les manœuvres de port, nous redécouvrons un bateau devenu asthmatique … pas plus de trois nœuds là où nous en attendions cinq au même régime moteur, bien aidé il est vrai par un vent et une mer contraires, mais quand même … il va y avoir du boulot au prochain carénage !

A ce moment là, nous devrions mettre les voiles (ou la « patate Perkins ») en sortant du port pour gagner quelques dixièmes de nœuds … c’était sans compter sur les hasards de la mécanique et de l’électricité. Au chapitre des absents à l’appel, nous trouvons le loch (ou compteur de vitesse) et le … pilote-auto. Nous commençons par nous mordre les doigts de ne pas avoir fait de tests avant le départ et comme cela ne nous fait aucun bien, nous préférons les utiliser pour réparer.
Dans un premier temps, le pilote, car il nous semble que le « relais auto » est à nouveau en cause … une bonne demi-heure de recherche alternée pour retrouver cette fichue pièce de rechange et deux minutes pour la remplacer, vous y croyez vous ? Parce que nous nous y croyons, et pour du beurre en plus, car le vilain pilote refuse toujours de reprendre du service.
Bon, « tant pis », nous passons au loch, au moins pour connaître la vélocité à laquelle nous n’avançons pas. Un petit fil rebranché plus tard et nouvelle déception … toujours inanimé … à ce moment là, nous savons que nous ne serons jamais avant la nuit au mouillage et qu’au troisième « machin qui pète » nous pourrions passer d’une situation risible à inconfortable.
Plutôt que de rebrousser chemin, nous persévérons quand même dans la recherche de la faille qui nous crève les yeux … et effectivement, l’énormité du gros branchement électrique débranché n’aurait jamais dû nous échapper.
Une fois la faille comblée, nouvel appel et « oh! », miracle, le pilote accepte de reprendre son activité longtemps abandonnée. Par contre, le loch a un comportement curieusement curieux qui n’est résolu qu’une fois le fameux petit fil à nouveau débranché. Comme quoi, parfois, il est tentant de « réparer » ce qui ne devrait pas l’être et il est facile de se faire promener par un circuit électrique « un peu » vieillot.

Enhardis par notre équipement retrouvé, nous décidons enfin de mettre les voiles. Sacreubleu ! Nous ne sommes pas là pour nous tourner les pouces !
À cause de nos vacances prolongées qui nous ont quelque peu rouillés, nous décidons de prendre un ris dans la grand voile, histoire de conserver un chouïa de marge quand nous arriverons dans le « canal des Saintes à la Guadeloupe » et de ne pas nous faire surprendre comme des poussins frais sortis de couveuse …
Et bien les poussins auraient mieux fait de mieux préparer leur sortie !
A la première levée, la voile a une allure bizarre … en forme de sac de patates mal tendu … pourtant, nous les avons serrés à bloc ? Comprend pas … l’étude de nos prises de ris révèle la cruelle vérité, nous les avions si scrupuleusement préparés au port que nous n’avons même pas remarqué que nous les prenions dans les mauvais œillets … Et quand les poussins doivent passer vingt minutes sur un pont balloté par la houle pour défaire sa propre bêtise, refaire les choses bien ou presque, eh bien, les poussins râlent …

Et oublient vite, puisqu’une fois le bon ordre et l’équilibre général retrouvé, nous retrouvons la sérénité et la plénitude de la navigation à voile le temps d’un long bord de près qui nous emmène sinon à la vitesse espérée, sinon là où nous souhaitons, au moins dans la bonne direction 😉

A moins d’une demi-poignée de milles de la première île, nous préférons éviter de louvoyer et affalons les voiles aux derniers moments du crépuscule pour relancer le moteur et finir notre périple autant que possible sur le bon chemin. Bien nous en prît, car nous finissons ce petit trajet de reprise sous des trombes d’eau dans une atmosphère chargée de pluie qui nous cache les abords de l’île pourtant à quelques longueurs de là.

C’est donc à l’aveugle et à un train de sénateur en déambulateur que nous entrons au cœur de l’archipel des Saintes, où les vents mollissants balaient les derniers nuages de pluie pour nous garantir un atterrissage confortable et une prise de bouée effectuée dans les meilleures règles de l’art. Au moins profitons nous de la douceur du mouillage avant de nous coucher.

De là au moment où je vous écris, il n’y a plus que le bonheur d’être au mouillage et de n’avoir rien d’autre à faire que de s’y reposer ! Farniente, promenade en tuba et lecture au menu, nous nous remettons proprement de notre petite reprise 😉

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