Le voyage de Takoumi

Saison 3

Archives par auteur: Manuela

La République Dominicaine, grande île aux multiples reliefs

Nous avons choisi l’immense baie de Samana pour arriver au Nord Est de la RD et ainsi pu apercevoir quelques baleines lors de notre approche, magique… de n effet, c’est en la saison annuelle pendant laquelle elles viennent mettre bas – et nous ne voulions surtout pas rater ça!
Parvenus en ville, nous sommes immédiatement mis dans le bain, alpagués par le voisin de palier de l’immigration « Samuel » alias guide touristique motorisé, qui souhaitait nous cueillir tout frais pour nous véhiculer dans la région. Nous avons bien eu du mal à nous en débarrasser, de Samuel, et avons arpenté la ville au pas de course derrière lui, qui avait décidé – de lui-même – de nous faire une visite guidée de la petite ville – au lieu de simplement nous indiquer le marché…Pour quelques dollars, le fameux propuesto ou tip, le pourboire local. Ici, le propuesto est normal donc il convient parfaitement de nous adapter à ce qui est de la culture locale, juste, n’étant pas habitués, il faut s’accrocher pour refuser ces petits services incessants et accepter de payer ceux que tu ne réussis pas à éviter…Et j’ai vite pris conscience à quel point notre culture à nous, ne nous a pas armés pour refuser incessamment avec le ton performant, pour ne pas nous sentir harcelés. J’ai fini par le trouver – à la troisième tentative avec Samuel…peux mieux faire, vous en convenez!

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De bon matin, Samana avec son marché et ses ferreterias ressemble à un joyeux souk très vivant, bordélique et agréable. La ville toute entière grouille de motos (sans casque), de motos concho (taxis pour une où deux personnes) et de guaguas (bus locaux). Et le bon côté de notre rencontre avec Samuel est qu’à 11 heures, nous avions déjà visité la ville et n’avions plus qu’à choisir un bar « bureau wifi » – de référence jusqu’à la fin du séjour. Ce fût au hasard « Le café de Paris » 🙂 tenu par un couple franco-dominicain très intéressant…
De notre bureau, nous avons donc pu organiser les premiers jours dans la région que nous avons passés en bonne compagnie : avec Yves, le père de notre bon ami Raphaël, et Luc avec qui Olivier avait travaillé sur le tour de France il y a des années. Yves vit ici plusieurs mois par an et connaît bien le coin, qu’il nous fait découvrir : sa chouette maison à Las Terneras, les plages, les lolos, le village de pêcheurs de Sanchez et la grandiose chute « el Salto del Limon ». Nous avons rejoint ce site à dos de cheval avec Luc et bravé la baignade insolite et, un peu dangereuse, au pied de la cascade spectaculaire. À la descente de laquelle, affamés, nous avons goûté le traditionnel cochon grillé avec Yves au village Las Terneras. Pas mal le cochon!

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A propos de cette chevauchée, les ballades au Salto del Limon sont chaperonnées par de jeunes adolescents, qui nous jurent faire ce job en dehors des heures de classe. Première sensation que « on ne nous dit pas tout »…Le vendredi matin l’école est apparemment fermée jusqu’à lundi? J’ai d’abord cru qu’ils faisaient le « pont » ayant lu que le jeudi de la veille était un jour férié – mais après enquête, personne ne semblait connaître ou respecter cette fête nationale..Et, me croirez-vous si je vous dis que parvenus au lundi en question, tout était fermé – notamment l’école – parce que, eh bien oui, c’était un jour férié « décalé »?? L’explication qu’on nous a donnée est que le Président de la singulière République Dominicaine l’aura décrété « last minute » de façon à prolonger son WE par voie de presse et de bouche à oreille. Il paraît que c’est l’une de ses habitudes..Bref, on n’y comprend rien en République Dominicaine…

Quant aux enfants, je pense qu’ils travaillent dès qu’ils peuvent pour gagner quelques dollars et qu’on leur a appris à mentir aux étrangers afin de ne pas heurter nos valeurs de « Gringos » – alias touriste que l’on essore… les chevaux également nous ont parus bien jeunes pour travailler aussi dur sur les caillasses! Nous avons appris plus tard que l’école est d’un niveau très faible et perpétue l’illettrisme au sein de la population locale. Il paraît que le président – quand il n’est pas en WE – investit plutôt pour le développement des universités…

Ensuite, nous avons quitté Samana 24 heures pour visiter les grottes de los Haites plus au Nord. La baie de San Lorenzo était déserte et la région ressemble à une miniature de la baie d’Along. Ce mouillage au milieu de centaines d’oiseaux est magnifique, le sympathique gardien du temple s’est imposé comme guide du site – contre propuesto bien sûr…

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A ce stade, nous étions contents de changer de port en République Dominicaine et nous sommes partis passer deux jours à la Marina Oceanworld de Puerto Plata pour clore notre séjour. Le lieu ressemble à Cannes l’hiver avec Casino, boite de nuit et de nombreuses zones réservées à un Club très sélect de vacanciers, dont nous ne faisons pas partie. J’ai trouvé que c’était assez représentatif des deux « mondes » qui coexistent dans ce pays. La jolie ville de Puerto Plata était en travaux malheureusement, en friches plus exactement mais cette escale nous a permis de nous organiser à la marina qui offre un service de transport au supermarché, des douches – moyennes mais avec de l’eau chaude s’il-vous plaît ! – une laverie et de l’eau à quai pour le grand nettoyage de Takoumi, avant son départ en direction des Bahamas!

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Virgin highlights de Tortola à St Thomas

Le mouillage de Soper’s hole à la pointe ouest de Tortola, bien que joli, s’est avéré encombré et très cher…seulement pratique pour la sortie des BVI avec un ponton pour dinghys attenant aux services concernés.


Sur l’île de Saint John, c’est une autre histoire! Le mouillage de Cruz Bay (seul « port » d’entrée et sortie) est essentiellement réservé aux bateaux locaux sur bouées, encombré, et nous peinons à y trouver une place à l’ancre. C’est pourtant prévu et possible d’ancrer maximum 3 heures au N-O du chenal, seulement il y peu de fond et peu de places. Nous galérons franchement une bonne demi-heure en chercher une solution et finissons par rebrousser chemin – lorsqu’un bateau américain tout juste sorti du chenal fait demi-tour pour nous rejoindre et nous propose d’utiliser sa bouée ! Je retrouve avec plaisir l’accueil et le pragmatisme des américains!
Nous nous présentons donc – pour la première fois – au CBP, soit le Customs and Border Protection pour faire tamponner nos visas B1/B2 (obtenus à Paris l’été dernier) et entrons aux États-Unis en deux temps trois mouvements. Nous pouvons y circuler 6 mois librement à présent, mais concernant le bateau, c’est une autre histoire…Note pour les navigateurs, on ne nous l’a pas proposé mais si possible, je conseille de faire faire une « Cruising Permit » pour le bateau aux USVI pour être débarrassé le plus vite possible des clearances en personne.

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En attendant, nous découvrons avec joie la petite ville colorée de Cruz Bay (pointe ouest) quelques heures et partons dormir au Sud ouest de l’île à Rendez-Vous bay. Nous sommes seulement 2 bateaux voyageurs dans cette immense baie très bien protégée du vent et de la houle du N-E. l’endroit est magique, nous nageons avec les tortues et donnons à manger aux bébés requins dormeurs qui se plaisent à se gratter sous la coque.

Nous aimerions rester dans ce havre de quiétude, mais il nous faut avancer si nous souhaitons rejoindre le « mainland » de Puerto Rico avant un coup de vent annoncé qui risque fort de nous bloquer quelques jours…
Nous rejoignons vite Charlotte Amalie à Saint Thomas Harbour au milieu de la côte sud de l’île St Thomas.

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Cette ville s’organise autour de la baie où nous partageons le plan d’eau avec hydravions et Gros Croiseurs! L’architecture de St Thomas est « ancienne », restaurée et très joliment mise en en valeur. La ville est très aérée également par de nombreux passages piétons où trônent toujours un tiki bar ou l’autre. Notre dernière expérience des USVI se passera dans l’un d’entre-eux investi pour moitié par des semi-locaux et pour l’autre, par des Panaméens venus arroser amplement leur vacances en famille. Comme à notre habitude nous nous sommes laissés vivre ce moment en bonne compagnie avant de repartir, avec une peu de retard vers les Grandes Antilles!

Plan d’eau de Saint Thomas

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Des Saints aux Vierges, arrivée à Virgin Gorda

La traversée nocturne jusqu’à la première des îles vierges s’est fort bien passée, bien que houleuse et – une fois encore – trop rapide…Si bien que nous sommes obligés de perdre deux bonnes heures devant la passe de Round Rock qui permet d’accéder à Virgin Gorda en appelant le lever du jour de nos vœux. Pas d’ultra-performances, erreur de routage de notre part cette fois…Nous n’avions pas mesuré la distance jusque la passe en prévoyant la route, mais jusqu’à destination…trop bêtes!

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Mais nous voilà enfin arrivés à Saint Thomas Bay, en face du Virgin Gorda Yacht Harbour vers 8h. Nous dormons deux heures et partons bonhomme allant faire les formalités…houleuses également, parce que j’ai oublié de prendre un stylo pour remplir les formulaires en triple exemplaires, et que deux des officiels en charge refusent de me prêter le leur. En quémandant au troisième, il me répète le même discours, à ce stade, comme un disque rayé dans mes oreilles agacées :  » I only have ONE pen and it is my personal pen that I brought from my house  » en brandissant son stylo tout droit en l’air devant mes yeux…Mon énervement se ressent (bien que je le déconseille…) et ce dernier consent à me le prêter tant qu’aucun autre client n’approche son guichet que nous surveillons donc nerveusement. Et lorsqu’enfin, nous finissons de remplir les papiers, rendons le stylo sacré, la dame de l’immigration trouve le moyen de me signaler que j’ai oublié de remplir l’une des cinquantaine de cases – en me tendant le formulaire pour le compléter….La coupe est pleine, stoïque je lui répond que soit elle me prête son (satané) stylo – hors de question que je redemande aux deux autres – soit elle la corrige elle-même – avec calme cette fois ce qui semble mieux marcher….Il semblerait même qu’elle ait trouvé la solution en allant piquer le stylo de son collègue en pause – le plus renfrogné hihihihi ?.
Conclusion : ne plus jamais oublier son stylo en allant faire les formalités ! Mais nous y sommes et n’y retournons plus, en tous cas pas ici…Nous allons pouvoir profiter de ce plan d’eau étonnant pendant les jours qui viennent.
En effet, Nous avons navigué de Virgin Gorda à Tortola (les BVI, îles vierges britanniques) à Saint John et Saint Thomas (les USVI, îles vierges américaines) pendant cinq jours et comprenons sans mal l’intérêt – essentiellement des américains – de louer un catamaran pour une à deux semaines de vacances! Le plan d’eau est agréable et magnifique : il y a des îles, des îlots, des mouillages et des petites marinas partout que l’on rejoint facilement en une demi-journée tout au plus.

Pour l’heure, nous quittons le bureau des formalités, faisons un rapide tour aux alentours assez déserts et peu animés par le « cosy » Yacht Harbour où nous nous désaltérons, pour reprendre immédiatement le chemin du site des Baths à une embouchure de là. Les Baths sont très beaux et nous offrent une ballade au travers de labyrinthes de rochers ressemblant aux menhirs d’Obelix entrelacés de rives de sable blanc et mer turquoise. Nous rentrons à la nage du Devil’s cave au bout de l’île et nageons avec raies et tortues au milieu de ces rochers sus et sous-marins impressionnants. Pour une raison que l’on ignore et ne questionnons surtout pas, tous les bateaux ont quitté le site vers 18h pour nous laisser dormir seuls sur ce site insolite…Nuit réparatrice après la veille en mer et avant de rejoindre l’île de Tortola demain.

La Saint Sylvestre à Sint-Marteen

« Mais qu’est-ce qu’ils racontent les Takoumies ? Ils y sont déjà allé l’année dernière à St-Martin ! », eh bien oui, et honnêtement, bien que nous ayons apprécié la baie de « Grand Case », nous n’avons pas vraiment envie d’y retourner … surtout pas pour le jour de l’an. Toutefois, comme St-Martin est un peu plus qu’un peu moins un arrêt indispensable avant de se lancer vers les îles vierges, nous jetons notre dévolu sur la partie hollandaise de l’île … et nous découvrons avec bonheur une toute autre facette de cette terre partagée.

Nous posons l’ancre dans Groot’s Bay à Philipsburg, berceau du tourisme de masse grâce à son superbe Cruise ship dock, dont nous adorons observer le manège quotidien. Cette moitié d’île s’avère un vrai melting-pot! Elle grouille harmonieusement de multiples langues et de cultures qui travaillent dur pendant la haute saison.

En mission pour équiper et bricoler le bateau, nous partons en bus à Cole bay au centre du Simpson bay lagoon. Tous les coups sont permis pour le conducteur de ce mini-van afin d’éviter les embouteillages et les feux d’artifices de rue : chaussées, trottoirs, sens interdits…
Le lagon est vaste et protégé par deux ponts à bascule, d’un côté de la mer, et de l’autre…de la partie française! D’ailleurs, il paraît que du côté hollandais, on fait du « business » et de l’autre on profite de la vie – ou des Assédics 🙁 nous dit-on – ce discours nous est tenu des deux côtés qui plus est! Ayant vu la partie française en Avril nous comprenons néanmoins ce sentiment et le versant hollandais est très construit en comparaison. Le revers de ce constat : les gens galèrent un peu et nous demandent souvent au coin d’un ponton « do you have work for me? » J’avoue que personne dans la baie de de Marigot ne s’était proposé de nous aider la saison dernière malgré nos appels…

Mais je ne peux m’empêcher de penser qu’il doit exister un juste équilibre entre être payé au jour le jour, sans aucune garantie ou couverture santé – pour ne citer que ça – et être – parfois – au dépens d’une société où le travail s’amenuise avec la disponibilité des services… Saint Martin est une île intéressante de ce point de vue et nous rencontrerons pas mal de français qui y travaillent justement. Le fond du problème demeure, l’éducation – qui permettrait à bon nombre de locaux de mieux s’en sortir – bien qu’ils peuvent s’ils en ont la volonté ici – mais les places sont majoritairement attribuées à ceux venus d’ailleurs avec leurs précieux bagages, instruits en Europe, aux États Unis ou ailleurs. En réalité, nous avons adoré notre séjour à Sint Maarten, qui m’a laissé un sentiment très positif s’agissant d’offrir sa chance, sinon à tous, sans barrière culturelle, favorisant la tolérance et la mixité que nous avons réellement rencontrée à cette étape.

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Avantage irréfutable pour nous, nous trouvons rapidement tout ce que nous cherchons – ou presque – à Cole bay et à Philipsburg, même en période de fin d’année! Bon, pas de nouvelle annexe, sniifff…peut-être en Floride maintenant…mais nous avons bien bossé!!! Nous avons également fait une très belle rencontre – Éric et Sandra par le biais du shipchandler où Éric travaille. C’est un couple franco-néerlandais qui a bourlingué et s’est finalement installé sur cette île depuis plusieurs années. D’abord instructeurs de plongée, capitaine d’anciens bateaux de l’America’s Cup et tout récemment chefs d’une petite entreprise qui donne des formations de premiers secours que Sandra, ancienne infirmière, développe avec énormément de passion. Nous avons passé deux soirées très sympas ensemble, riches de conseils de leur part et de partage d’expérience.

Bateaux de l’America’s Cup et le Cruise Ship dock, derrière Takoumi au mouillage:

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Toutes les personnes que nous abordions à Philipsburg souhaitaient nous aider , même ceux qui ne savaient pas essayaient de nous indiquer une autre personne à consulter. C’est comme ça que nous nous sommes sentis accueillis et avons pu installer un contrôleur de batteries sur Takoumi, faire remplir nos bonbonnes de gaz par « King Gas » – qui s’occupe habituellement de grandes unités- faire laver notre linge par des chinois que nous ne comprenions pas…

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Et le dernier soir, nous avons rencontré Etna, « comme le volcan », une philippine qui nous a rappelé la particularité de ces îles en nous contant son parcours. Fin des années 70, elle vivait en Belgique alors qu’elle faisait partie d’un groupe de musique avec sa sœur, quand on leur proposât de donner un concert à l’étranger. Elle se rappelle avoir eu le choix entre Saint Martin et une autre destination mais opta pour la chaleur des Antilles. Seulement arrivées sur place, c’est le moment choisi par un ouragan pour tout dévaster, y compris le toit de la maison qu’elles louaient. Ils n’avaient pas d’eau potable et peu de vivres des semaines durant. L’aéroport détruit, plus de vols. A l’arrivée tardive d’un container, il a fallu se battre pour attraper des bouteilles… Elle dit et redit combien cette période était dure, et pourtant, sa sœur et elle ne sont jamais reparties de l’île après avoir participé à toute cette période de destruction – et de reconstruction. Aujourd’hui, une vingtaine de membres de leur famille habite à Saint Martin. Et pour sa part, elle préfère le côté français pour la qualité des vêtements 🙂 qui ne viennent pas d’Inde dit-elle!

Et quid de notre réveillon? Pour tout vous dire, nous avions bien fêté le 30 déjà, aussi le 31, nous avons tenu jusqu’à 22h après seulement l’entrée du succulent repas de fête prévu…Par chance, le feu d’artifice majestueux – et surtout tout près – nous a réveillés à minuit. C’est à l’avant du bateau, presque seuls au mouillage au fond de la baie, avec 20 nœuds de vent de face que nous avons assisté à ce beau spectacle. Bonne année à tous!!!

 

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Christmas winds…

Avant tout, j’aimerais remercier Sylvie pour son récit mais surtout, sa visite, son entrain et sa volonté qui nous ont vraiment ravis à bord et en navigation! Que de bons moments et souvenirs et je tiens à partager une dernière photo de toi, Sylvie, que j’adore et qui représente bien notre humeur durant cette semaine ensemble:

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Quant à nos derniers jours en Guadeloupe, en effet, un peu coincés par le mauvais temps à Deshaies – les rituels Christmas winds – nous avons eu le plaisir de rencontrer toute l’équipe sympathique de l’Amer Bar, que nous recommandons à tous les navigateurs en escale! Nous avons pu y passer de bons moments en plus d’y faire notre clearance et profiter de bien d’autres services, histoire de partir propres et guillerets de cette île magnifique – que nous ne devons pas revoir de sitôt.

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Hé hé hé qui l’eût cru, « la chenille part toujours à l’heure »

 

Eh bien oui, nous sommes partis de la Marina Rivière Sens le 1er Décembre comme prévu. Moi-même je n’arrive pas à y croire tant je me suis habituée aux « décalages » pour diverses raisons, toujours bonnes bien sûr, que ce soit parce que la météo nous contrarie ou parce que nous en avons envie, il y a longtemps que nous ne sommes pas partis le jour prévu…

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Bon, je vais être honnête : nous avions en fait prévu de partir la veille….mais c’était sans compter sur Thierry notre voisin et ami de ponton expert ès-Patagonie qui se pointe mardi avec une centaine de cartes de la région cible…à photocopier au format « grand aigle » bien sûr – inconnu de la plupart des imprimeurs aux alentours… Ce fut donc notre activité de la journée de retard…mais grâce à son aide (il nous avait ramené ces cartes de métropole exprès et nous a prêté sa voiture pour dénicher un imprimeur efficace – au centre de l’île – nous y avons passé quelques heures), nous avons les cartes principales d’Amérique du Sud et de Patagonie! Merci Thierry !!!

Mais avant cela, nous avons crapahuté aux quatre coins de l’île pour nous équiper, fait réparer le moteur d’annexe (ou presque), révisé le guindeau (qui sert à remonter l’ancre sans trop d’effort…), refait joints et vernis divers et j’en passe et des meilleures. Pas chômé ou à de rares exceptions pour parcourir les traces de quelques bassins merveilleux: le bassin bleu, le saut de Matouba et baignade dans la source chaude naturelle de Bouillante. J’aime vraiment la Basse Terre de la Guadeloupe. img_2362

 

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Et entre tout cela, nous avons également eu le plaisir de retrouver Jean-Michel et Adèle nos voisins d’ici, vraiment très sympas que nous reverrons je n’en doute pas, rencontré quelques nouvelles personnes et fait quelques plongées quand la météo nous le permettait…

La météo, justement, en cette période de transition cyclonique est assez étonnante, je pourrais vous en parler quelques minutes mais il faut vraiment l’expérimenter pour en prendre la mesure. Orages, au point de baisser la tête sous les – tout de même – rares éclairs dans le carré (le salon du bateau), suivis de pluies démentielles, suivies de beau temps paradisiaque, et tout ça qui danse dans un cycle assez régulier finalement….

Ce soir je vous écris de Deshaies à la pointe de la Guadeloupe, notre premier mouillage de ce second voyage qui s’annonce bien! Nous y sommes arrivés de nuit après des heures imprévues de navigation aussi avons-nous hâte de rejoindre l’île d’Antigua demain soir où nous sortirons le bateau pour lui refaire une santé.

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Horizons lointains

Nous venons de poser pied à terre après quatre jours empreints de liberté, de bonheur, de plaisir retrouvé de naviguer, de mouillages plus jolis les uns que les autres…et de sérieuses contrariétés concernant l’état du bateau…Mais avant de rentrer dans ces détails je me dis qu’il est temps de mettre fin au suspense concernant le plus grand projet qui nous anime depuis quelques mois: le second voyage de Takoumi…

Alors je vous le dis d’un trait sans tergiverser sachant que comme pour le saut de l’Atlantique nous avancerons pas à pas dans cette direction sans jamais nous contraindre à ne pas changer d’avis en cours de route!

Nous comptons quitter la marina de Rivière Sens vers le 1er Décembre pour remonter les Antilles en découvrant les îles vierges, une partie des grandes Antilles notamment la République Dominicaine, les Bahamas et la Floride. De là ou plus au Nord des Etats-Unis nous entamerons notre descente et traversée vers Cuba, Cancún au Mexique et descente du Golfe jusqu’à Panama. Nous espérons avoir traversé le canal de Panama en Avril afin de descendre les côtes Pacifiques de la Colombie, du Pérou et du Chili pour arriver à Valparaiso où nous équiperons Takoumi des derniers détails pour le passage des canaux de Patagonie en hiver 2017. Nous devrions passer un ou deux mois dans le canal de Beagle d’un petit bout du monde me semble-t-il…Ensuite nous remonterons les côtes Atlantiques de l’Argentine, l’Uruguay, le Brésil et la Guyane Française avant de rejoindre les petites Antilles fin Juillet 2018 au plus tard.

C’est un voyage qui nous paraît gigantesque, une fois et demie la route du premier, complexe, totalement différent et dépaysant, mais nous n’arrivons pas à nous projeter ailleurs, aussi nous allons tenter de vivre cette expérience jusqu’au bout…

Alors de retour d’un WE pépère aux Saintes il m’est facile de rêver et j’espère, de le partager un peu avec vous ce rêve… Cependant, je ne rêve pas, bien au contraire, et fais plutôt la liste – que je vous épargnerai à cet instant – des équipements « vitaux » sur lesquels nous devons absolument pouvoir compter et qu’il nous faut malheureusement réparer ou solutionner avant meme d’envisager un tel voyage! Le suspense demeure mais la route est tracée.

Qu’on ne se trompe pas!

Alors que d’importants changements ont été decidés dans la nuit, je voulais entamer ce second chapitre de notre périple qui a commencé il y a quinze jours, à notre retour de « métropole » comme ils disent ici, aux Antilles. Le frère d’un copain d’une connaissance est venu nous chercher à l’aéroport en nous laissant sa voiture en « prêt » – c’est à dire le système local de location de voiture à prix raisonnable – mais aussi d’entraide entre métros, locaux, rigolos de passage comme nous qui étions bien contents de trouver cette solution pour les premières semaines en Gwada. Une merveilleuse Xara dont l’état indescriptible aurait fait passer notre vaillante Renault 11 pour une voiture neuve….

Retour à Marina RIvière Sens près de Basseterre où nous entamons le ré habillage de notre beau bateau Takoumi retrouvé avec plaisir et rassurance après quatre mois… quatre longs mois sans effet sur son état général et sa capacité d’accueuil. Les sièges comfortables et véritable douche privative nous manquent un peu! Mais somme-toute la vie d’extérieur par 30 degrés, les pélicans, les poissons tropicaux, les agoulous (sandwichs très très complets) nous conviennent plutôt bien en revenant de Paris en plein automne. Après une semaine de sueur tant à cause de la chaleur orageuse que de quelques bricolages créatifs, nous sommes prêts à naviguer demain pour une première visite aux Saintes!

Nous avons beaucoup dormi depuis notre retour « sur mer », retrouvé des copains, plongé avec des araignées, des murènes léopards, des poissons lion – et déjà reperdu quelque kilo(s) – nous le pensons en tous cas!

L’heure n’est néanmoins pas encore au « count down » du second voyage de Takoumi que nous vous expliquerons et profilerons très bientôt. En attendant en ce jour d’élection américaine, je souhaitais partager qu’il y a autre chose ici bas que « les infos », la peur et la morosité ambiante. Il y a aussi le Vendée Globe, et surtout l’aventure, la volonté d’aboutir et de découvrir, ainsi que la chaleur des échanges familiaux et amicaux qui nous ont ressourcé ces derniers mois, et nous poussent à poursuivre ce récit dont vous faites partie.

St Kitts & Nevis, Montserrat

Malgré le départ retardé de St-Bart, nous partons pour St-Kitts tambours battants, dans une belle brise et des performances gratifiantes bien que nous soyons vite rattrapé et dépassé par Kalisea avec qui nous naviguons de conserve, et qui file une fois et demi plus vite que nous. En fin de soirée, nous rejoignons Kalisea à Charleston sur l’île de Nevis et non St Kitts. Les vents favorables ayant propulsés nos partenaires de navigation jusqu’à l’île suivante de bonne heure, nous en serons quitte pour une arrivée et une prise de la toute dernière bouée aux dernières lueurs du soleil.

St Kitts

Après des formalités d’entrée interminables et une visite de la ville un peu déserte – malgré qu’elle soit en fête , nous découvrons le « Turtle Time » en face du mouillage où nous passerons plus de temps qu’il n’en faut! Ce confortable tikki bar nous permet de nous reconnecter et même de débattre des derniers événements chaotiques en France, tout en nous questionnant sur notre futur retour avec un peu d’appréhension…Nul ne sait comment il ou elle réagira. L’un d’entre nous est rentré en France quelques jours récemment et nous rapporte un curieux ressenti à porter des chaussures de ville. Olivier y pense presque à chaque fois qu’il enfile ses tongs depuis 😉

De retour à bord nous observons les activités du dimanche des locaux en regardant passer le ferry devant le bord de mer, envahi par des dizaines de familles et jouant de la musique à fond – mais vraiment à fond – Pour tout vous dire, depuis le temps, nous pensons que les caribéens sont sourds.
Takoumi traîne deux jours de plus que les copains Kalisea – déjà partis – en attendant que le vent tourne à l’Est. En effet, redescendre les Antilles est autrement plus difficile que de les remonter! Le vent de sud-est nous refuse la route directe et faisable en une journée. Mais le vent ne tourne pas…pas comme prévu, aussi, rechignant à retourner voir les douanes et l’immigration afin de décaler notre départ, nous finissons par repartir vent de face…

Nevis

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Montserrat, ile dévastée par son volcan encore actif, n’est qu’à une trentaine de miles et sera notre dernière escale avant de rejoindre la Guadeloupe au début de la saison cyclonique. La navigation est houleuse et au moteur, un choix difficile et inconfortable mais qui nous permet d’arriver dans le tout petit mouillage désuet au nord ouest de l’île, avant la tombée de la nuit. Nous avons juste le temps de descendre à terre pour faire les formalités d’entrée avant la fermeture… dans l’honorable objectif de rétablir notre situation avec l’immigration locale …

Et … nous ne descendrons jamais à terre a Montserrat, fuyant une éventuelle rencontre avec les autorités portuaires au lever du jour, car les documents du bateau sont restés à … Nevis … mais ça c’est toute une histoire…

Montserrat

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Nomade’s Land

Voilà plus d’un mois que nous vivons au rythme des alizés, des vagues, des mouillages et des îles. Et notre silence sur le blog reflète bien la déconnexion quasi-permanente qui accompagne la vie de nomades que je qualifie enfin. Parce que j’ai bien le sentiment que quelque chose a changé dans notre quotidien durant ces dernières semaines : ce qui était une aventure jusque-là s’est muée en quotidien sans crier gare, une vie à part entière dont l’essence est le changement constant.

Ainsi depuis un mois nous vivons au rythme des escales, des procédures singulières de clearance, des différentes langues, monnaies, taux de change et taxation, des prix de la consommation, des services souvent rares et le plus passionnant : des diverses rencontres et récits d’aventure et de mésaventure de ceux devenus nos « voisins » de notre belle et grande résidence  » la mer des Caraïbes ». En réalité, celle-ci nous paraît de plus en plus petite au rythme de la fin de la saison et nous naviguons ensemble à plusieurs bateaux ou retrouvons les mêmes d’escale en escale. Cette co-navigation fut une excellente surprise au cours du voyage, que je n’avais pas prévue ni même imaginée. Mais il faut aussi le dire : nos voisins et violons s’accordent en admettant que la culture nous manque un peu et que la fraternelle solidarité des voyageurs de plaisance vient à point nous réchauffer le cœur à ce stade de notre périple.

Où en est-il d’ailleurs, ce périple me demanderez-vous?

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Eh bien nous avons d’abord quitté la France via Deshaies pour Antigua, ancienne colonie anglaise qui nous accueillit festivement pendant leur « Saling week ». Le mouillage de Freeman Bay nous a beaucoup plu d’où nous avons pu visiter Nelson’s dock Yard, un lieu unique et historiquement stratégique pour dissimuler les flottes en guerre et les entretenir.

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Le soir venant, nous avons pu profiter des stands de « Street food » montés pour l’événement. Nous avons partagé notre table et impressions avec Selena, une écossaise, Chef cuisinier sur un trois mats classique, nomade depuis 4 ans sur différents navires. Nous parlons évidemment cuisine et rions du début de la traversée alors qu’elle avouait devoir nourrir un équipage tout entier souffrant atrocement de mal de mer!?

Notre stand est une affaire de famille – Carol et Dinghy son beau frère s’alternent au barbecue et je me balade entre les grosses marmites pour apprendre leurs secrets créoles – riz parfumés, langouste, travers de porc grillės, « corn on the cob », poulet, steak haché et boules de pain sucrées considérées comme un parfait accompagnement….le courant passe chaleureusement avec Carol qui nous pose des tas de questions sur notre aventure. Et lorsque nous lui apprenons nonchalamment et plutôt fiers que nous n’avons plus de maison, Carol insiste pour nous offrir de quoi nous rassasier le lendemain – Olivier et moi sommes infiniment gėnés mais forcés d’accepter au risque de vexer notre nouvelle copine Antiguaise…
Nous quittons la fête pour la très jolie Green Island entourée de ses barrières de corail honteusement abîmées. Il n’y a rien à Green Island, ce qui nous plait assez pour y rester deux jours…

Mais la notion de « rien » prend pleinement son sens lorsque nous arrivons à Lower Bay à Barbuda, 25 miles au nord-est d’Antigua….c’est une plage de plus de dix kilomètres devant laquelle seuls 3-4 bateaux se sont aventurés épars. En fait, cette immense plage est une dune quasiment inhabitée qui sépare la mer d’un vaste lagon en face duquel le seul village, Codrington, au centre de l’île, se protège du rude climat tropical.
L’épreuve qui nous attend maintenant est d’y parvenir afin d’effectuer les formalités de sortie du territoire. Nous embrassons cette nouvelle aventure en rejoignant la plage à la rame en maillots de bain avec notre sac étanche dans l’éventualité de nous faire embarquer par les rouleaux dont la résonance et la blancheur de l’écume nous annoncent la difficulté…Stratégiques néanmoins, nous visons le centre de la plage où nous avons aperçu une construction isolée et un homme élaguant un palmier…Seule présence humaine dans ce lieu désert et envoûtant. Il s’agit de Clifford qui nous propose tout de suite ses services de taxi boat nous permettant de rejoindre Codrington. Clifford fera plus que ça en nous accompagnant dans les 3 lieux de formalités requis – l’office du tourisme, les douanes et l’immigration – aux 3 coins du village quadrillé tel un quartier typique de n’importe quelle agglomération des États-Unis – les cases en guise de demeures et sans panneaux de circulation. Notre hôte Barbudien nous apprend que l’île est peuplée essentiellement de très jeunes enfants de moins de 13 ans et que les parents ne trouvent pas beaucoup de travail. Ils vivent de salaires ridicules en travaillant 3 heures par jour pour 150 dollars EC par semaine (50 euros!). L’île est peuplée de 1200 habitants venus surtout des îles voisines. Il ne reste que 400 Barbudiens de souche, la plupart ayant émigré définitivement aux EU ou au Canada. Clifford apprécierait que son gouvernement simplifie l’accueil des plaisanciers comme nous – ce qui est peu probable selon lui.
Suite à ces formalités pas comme les autres, nous recherchons quelques produits d’avitaillement courant et l’aventure continue aux confins du village dont les routes ne sont plus qu’allées de terre sableuse et cuisante sous un soleil de plomb. Nous rentrons ainsi chez plusieurs habitants qui vendent chacun quelques bricoles dans leur case. Nous finissons par trouver ce que nous cherchons chez Lonette – dans son salon où elle a étalé riz, pâtes, café etc. Devant la maison nous sommes salués par toute la famille dont une grand mère assise tranquillement comme les autres, à ne rien faire, et qui fume – vous le croirez – un joint de hachich conséquent et odorant! Bel exemple de culture créole ?. Le mouillage est paradisiaque, mis à part d’étranges petites bêtes envahissantes et une odeur particulièrement forte et inexplicable au coucher du soleil. Cette étendue de sable nous ensorcelle et l’eau turquoise y est démoniaque de quiétude. Nous la quittons néanmoins péniblement en fin d’après-midi en direction de la prochaine île – française cette fois – Saint Barthélémy. Une belle nuit de navigation s’annonce pour y arriver au petit matin.

 

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