Le voyage de Takoumi

Saison 3

Archives par auteur: Manuela

La rentrée

Fut difficile…et les conteurs que nous sommes étaient en pleine panne d’inspiration! Que dire de ces longs mois qui se sont écoulés, pendant lesquels nous avons repris racine en France, grandement soutenus par la famille et les amis!?

Nous nous sommes d’abord installés à La Rochelle près du plus grand port ou dortoir de bateaux de la côte ouest, prêts à changer de vie et de métiers – pour « être de la partie » comme on dit…

Et bien que nous ayons suivi quelques pistes sérieuses, et certaines un peu moins allant même jusqu’à postuler comme « Maître de port » à Bourcefranc-le-Chapus (non non, c’est vrai…) s’avérant dédié principalement à l’ostréiculture (en effet, je n’y connaissais pas grand chose:) , nous n’avons pas vraiment rencontré l’opportunité de nos rêves!

Avons-nous tout essayé? Non, sans aucun doute, toujours est-il que nous sommes repartis sans regrets et plutôt déçus de la petite, très petite, bourgade de province humide et isolée au beau milieu de kilomètres de cultures aussi longilignes et plates qu’ennuyeuses et monotones! Cela malgré le plaisir infini de déguster des huîtres en chaleureuse compagnie assez régulièrement au bord de l’océan et de la Charente! 

Durant ces longs mois de vagabondage spirituel voire existentiel, mon beau Takoumi, lui, a trouvé un nouveau propriétaire: une femme américaine et son compagnon, sans aucune expérience de la voile, prêts à lui refaire peau neuve et à se projeter dans le rêve…Ce rêve que nous avons eu la même volonté et grande chance de vivre qui pour nous est à présent réalisé…Je leur souhaite de beaux moments d’aventure dans leur navire que vous savez capricieux mais exemplaire. 
Mais, j’en profite pour mettre le doigt sur l’exact problème du retour de notre voyage: lorsque vous venez d’accomplir un si grand rêve dessiné depuis plusieurs années, qui par bien des côtés n’est pas tout à fait achevé, comment nourrir de nouveaux projets??? En fin de compte, j’ai conscience aujourd’hui que nous n’avions jamais planifié notre retour. Sans doute parce-que si nous l’avions fait, nous ne serions pas partis – et à grand tort vous serez tous d’accord!!! 

Certains de nos amis lecteurs ne l’avaient pas prévu non plus d’ailleurs, aussi auprès d’eux, nous vous demandons sincèrement pardon d’être rentrés. Ce faisant j’ai le sentiment que nous avons perdu beaucoup de temps les premiers mois, à chercher de nouveaux projets tout en profitant de notre nouvelle mobilité pour traverser la France quelques fois déjà.

Les moments formidables: les weekends et Noël en famille, le ski malgré un vrai manque de savoir-faire et des douleurs musculaires inconnues des marins, l’ULM et la super-tyrolienne, les soirées et barbecues avec les copains, la montagne, les bonnes tables et les marchés bien achalandés, le cinéma en VO et en VF, les sorties « Surprise » sur le lac Léman et une belle partie de pêche en Méditerranée…

Les moments « bof »: l’hiver humide, la solitude, la pauvreté, la misère urbaine, les nouvelles normes d’agressivité, l’individualisme, le « moi d’abord », la fermeture d’esprit, l’absence d’écoute et tout ce brouhaha ! Le métro, le vis-à-vis, la disparition du silence et du ciel, le manque cruel d’horizon…Non, le retour est une épreuve et la bataille intérieure que je mènerai toujours est de continuer à regarder le ciel, garder l’esprit et le regard ouverts, ne jamais baisser les yeux pour refuser de voir tout cela, tout en reprenant une routine citadine infiniment pratique et confortable. Le voyage m’a permis de croire que tout est possible, qu’il y a de la beauté et que les équilibres parfois pernicieux sont présents partout. La société elle-même en est un très bel exemple mais voilà un tout autre sujet à l’ordre d’un autre jour!

Donc, je racontais…plutôt confus et plein de réflexion, débordés par l’abondance à la fois de contraintes et de choix que nous avions, Olivier et moi avons d’abord tenté l’expérience Rochelaise plusieurs mois. Et depuis Janvier nous avons élu domicile à Paris d’où nous pouvons rayonner toute la France. La recherche de nouveaux projets s’est peu à peu transformée en recherche d’activité et plus simplement de travail tout court. Il n’y a pas beaucoup de rêve dans tout ça et c’est bien normal, l’ambition nouvelle n’est-elle pas simplement de nous réinstaller dans cette routine terrienne, entourés de ceux avec qui nous l’avons un temps partagée ? Voilà, le voyage est bel et bien fini en ce qui me concerne mais je ne me résous toujours pas à ne pas penser, à ne pas rajouter « pour l’instant »! 

Virée d’honneur, nez dans le moteur

Le jour suivant la signature avec le broker et de notre « engagement » dans la mise en vente du bateau, de bon matin, un peu maussades en buvant notre café, Olivier me dit soudain:

« Et si on faisait un dernier voyage??? ». Je n’ai pas hésité ! Et le lendemain, nous levions l’ancre et prenions la direction de l’océan, impatients de profiter du Gulf Stream – ce courant important qui remonte toute la côte vers le nord – dans le sens favorable contrairement à l’année dernière.

Nous avons navigué deux jours pleins, le vent et le courant nous accompagnant, le cœur léger.  Pour parfaire le tableau, j’ai pêché un magnifique maquereau espagnol!

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Nous sommes très heureux de bientôt retrouver Harbour Town Marina à Fort Pierce où nous nous étions arrêtés en 2017 pendant un mois…Mais les objectifs de nos contrées se font parfois mériter: à notre arrivée dans l’entrée de la Marina, nous talonnons! En effet, la marée est en train de remonter mais pas encore tout-à-fait assez…et nous contraint à rebrousser chemin. De nombreux voiliers nous attendent au mouillage de l’entrée de ce chenal où nous posons l’ancre. Il nous faudra attendre quelques heures avant de nous risquer de nouveau et enfin pénétrer ce havre de paix bien protégé, pour quelques jours TRÈS orageux et TRÈS pluvieux!

A l’accueil nous retrouvons Glen venu attraper nos amarres – perdu de vue depuis le passage du canal du Panamá ensemble l’année passée. C’est toujours sympathique de retrouver des amis et nous avons beaucoup de choses à nous raconter sur cette aventure unique à bord du bateau d’Andrea, aujourd’hui quelque part dans le pacifique.

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Après « una cervecita » encsemble à bord de Takoumi, nous filons au « D-dock » retrouver Laura et Vince prévenus de notre prochaine arrivée. C’est avec eux que nous passions nos soirées l’an passé sur ce fameux D-dock animé. Forts de ces retrouvailles- avec Glen et Laura en tous cas, nous nous promettons de nous voir « plus tard ».

Et là je dois vous dire : les gens sont parfois surprenants…je le craignais mais j’espérais vraiment me tromper…mais nous n’avons plus entendu parler de nos amis de tout notre séjour malgré nos invitations! Ils semblaient bien trop pris par leur routine et leurs vies bien organisées, parfois compliquées.

Je ne peux m’empêcher d’être un peu déçue mais malgré ce petit pincement au cœur, je conclus que l’amitié n’attend rien de l’autre et que nous avons eu de la chance de passer quelques minutes avec eux. Nous les avons contactés après notre départ en leur réitérant que s’ils venaient un jour en France nous serions ravis de les accueillir – qui sait, ce serait l’occasion de leur montrer ce qu’est notre notion des retrouvailles et peut-être de confirmer quelqu’une de ces amitiés.

Mais cette expérience n’est pas la première….et je dois l’avouer, j’hésitais pour ma part à revenir sur mes pas sachant très bien que parfois, les rencontres, les situations et moments vécus lors d’un voyage comme le nôtre, de notre passage sporadique dans tous ces lieux, notre parachutage dans le quotidien des autres sédentaires et enracinés…sont uniques et superficiels pour la plupart. Nous ne faisons qu’effleurer la terre comme la surface de la mer. Et lorsque nous avons le privilège d’entrer dans la vie de quelqu’un ou de partager des expériences exceptionnelles nous devons l’apprécier et n’attendre rien d’autre. Nous ne nous changeons pas, nous continuerons de profiter des occasions de retrouver ceux qui nous ont touchés sachant très bien que nous ne scellerons que quelques-unes de ces nouveaux pactes de relations. Quel est l’intérêt sinon?

 

Trêve de parenthèse, où en étais-je ? Ah oui, à Fort Pierce! Eh bien nous avons profité des fortes pluies pour nettoyer l’annexe et le bateau ! Trempés pour trempés….il était quand même temps depuis Key West… Et profité de nos soirées, de l’électricité en continu pour regarder des films. Nous sommes sortis que brièvement au tikki bar de la Marina pour son concert hebdomadaire de « live country music » particulièrement fréquenté par tous les habitants retraités de la Marina :)))…Il faut dire aussi qu’il a fait un temps de chien, vraiment, même si nous n’avons pas dû allumer le chauffage comme l’année dernière…décidément nous n’aurons jamais eu beau temps dans cette partie de la Floride!?

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Nous sommes repartis – à marée haute – de bon matin décidés à « rentrer » à Fort Lauderdale, tranquillement par les canaux intérieurs, les ICW. Et bien sûr, il n’est pas de dernier voyage sans dernière surprise ou…avarie en ce qui concerne mon cher Takoumi!!!

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En effet, en passant sous l’un des nombreux nombreux ponts de notre parcours, nous nous rendons compte – grâce à la nouvelle pompe automatique montée par Olivier il y a quelques jours – qu’il y a une fuite dans la cale moteur! Ni une ni deux, nous repérons le mouillage le plus proche et jetons l’ancre dans une baie reculée mais à portée d’annexe de la ville de North Lake Worth. Quelle chance quand même parce que nous trouvons aussi le ship chandler West Marine dans lequel nous finirons bien par dénicher la pièce à changer: le tuyau d’échappement! (enfin, les 25 centimètres de tuyau souple qui relient le moteur au waterlock).

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Mais avant de nous y résigner nous ferons la rencontre d’un couple Français vivant à bord d’un modèle un peu plus grand de Takoumi, un Amel Maramu! Et si le tuyau prêté est un peu petit, le soutien et l’invitation à bord nous ont apporté un peu de chaleur et d’humanité durant cette dernière épreuve. Ce fut un challenge plutôt, que je trouve que nous avons accompli assez facilement forts de l’expérience que nous avons aujourd’hui acquise. J’ai alors pris conscience que cette épopée nous a apporté tant d’occasions de nous sortir de situations similaires, de problématiques diverses, avec des moyens toujours différents, nous poussant à la créativité autant qu’à la maîtrise des éléments – ainsi que de nos émotions!

Et qu’il est bon de vivre une dernière fois cette solidarité entre marins, entre humains, sur des bateaux de plaisance parfois semblables à des îlots solitaires…

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De cette baie nous nous sommes enfuis au bout de deux jours, sous les orages épars et une brume menaçante qui au loin nous cachait les ponts baissés….Ne voyant rien, nous avons failli nous arrêter plusieurs fois quand soudain la brume se dissipait et nous autorisait un ultime pont à la recherche d’un mouillage suffisamment profond. Ce fut la plus longue journée de navigation de notre dernier voyage – même le gardien du dernier pont nous a conseillés de nous mettre à l’abri, seuls sur les Waterways tard dans la nuit. Épuisés nous avons posé l’ancre dans une petite anse juste assez profonde pour nous reposer un peu avant le lever du jour. C’est à ce moment-là que le dernier « invité » à bord de Takoumi s’est annoncé ! Eh oui, une grenouille a partagé notre repas à l’abri sous la super tente de cockpit, fort pratique par si mauvais temps!!!

 

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Le lendemain nous rejoignions le mouillage de Las Olas à Fort Lauderdale, repus et prêts à affronter la suite, la véritable fin de notre périple.

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It’s not a lot

Quelle était la question déjà ? Ah oui, pourquoi nous sommes-nous rendus à Fort Lauderdale en Floride ??

Eh bien parce qu’ils s’y retrouvent des bateaux du monde entier en vue de leur achat-vente, à l’occasion notamment de l’International Boat Show du mois de Novembre.
Nous en avions parlé il y a quelques mois et l’heure était venue d’envisager de vendre notre cher et fidèle voilier, notre compagnon d’aventure! Au delà du fait que la signature de l’accord avec le vendeur local est l’expérience la plus pénible et triste de notre voyage, l’épopée de la mise en vente de son navire aux Etats-Unis vaut un article à elle toute seule. C’est aussi à regrets que nous sommes contraints de dessaisir du dossier Jean-Claude, notre french broker préféré.
Nous avons donc commencé par rechercher un courtier sur le sol Américain pour nous casser le nez à maintes et maintes reprises. En effet, sur ces canaux, les plus grands bateaux du monde, essentiellement à moteur nous faisaient de l’ombre du haut de leurs 4 étages. Il s’est avéré difficile de trouver un « Yacht Broker » intéressé par notre petite unité de moins de 100 000 dollars ! Mais en visant juste nous avons fini par en convaincre deux de venir à bord estimer notre bien:

  • XXXXX Yacht Brokers, le plus important courtier de la côte – envergure et moyens.
  • YYYYYY Yachts spécialiste de la vente des « luxury sail yachts » notamment des « blue water » c’est-à-dire les bateaux dits « de voyage ». Notre Takoumi étant un fier navire de la marque Amel, bien connue par les Américains comme une marque de « luxe » entrait parfaitement dans les critères de ce dernier.

Les deux visites se sont passées très distinctement : le représentant de XXXXX avait une approche bien rodée mais ne s’intéressait que peu aux détails du bateau qu’il s’engageait pourtant à vendre. Celui de YYYYYY était très sympathique, très curieux du bateau mais n’avait pas encore vendu beaucoup de bateaux en soi, et encore moins un bateau étranger. La raison a emporté notre choix en confiant la procédure – complexe- au plus expérimenté et présent sur le marché. Marché où nous découvrons à cette occasion que pour bien vendre un bateau d’occasion aux Etats-Unis, il faut qu’il soit neuf, d’où un nombre impressionnant de « suggestions » de réparations aussi diverses que mesquines et dispendieuses, même si chacune est considérée par ceux que ne la paient pas comme « it’s not a lot » – LA phrase que nous avons entendue le plus souvent à Fort Lauderdale 🙂 !

La procédure le fut, complexe, et pour ceux qui envisagent de vendre leur bateau Français aux Etats-Unis, vous serez heureux de tomber sur un résumé que j’espère précis, que nous n’avons pas trouvé malgré des mois de recherche. Les étapes requises sont les suivantes :

1. Importer le bateau en Floride:
• Faire expertiser le bateau par un « marine surveyor » – 500 $
Le rapport établi stipule la valeur du bateau sur le marché (« Mkt value ») communément sous-évaluée de 30% à 50%, pour le calcul des taxes d’importation (« Customs duty fees »)
• Formalités d’importation du CBP – à faire en direct ou par l’intermédiaire d’un transitaire (« Licensed Customs broker ») – coût total < 3,3 % de la « Mkt value »
Notez que légalement, tant que le bateau n’est pas ainsi importé, il ne peut être annoncé à la vente sans une mention spéciale, et ne saurait être visité par un résident des Etats-Unis (peut-être un « undercover CBP officer »….) sous peine d’amende! Et un courtier/broker nécessite une license de l’Etat de Floride pour vendre votre bateau.

2. Mettre le bateau en vente: soi-même sur Craig’s list ou par le biais d’un courtier/broker

3. Laisser le bateau sur un dock: cette étape est un réel business en Floride mais s’avère incontournable si vous souhaitez rentrer en confiant la vente à quelqu’un sur place. Voici les solutions évoquées pour un monocoque de 12m (de la – chère à la + chère):

  • Dock privé « chez l’habitant » dans un canal souvent reculé de l’ICW bien protégé des ouragans mais avec l’interdiction de vivre à bord – $550/mois + 2 mois d’avance à prévoir à la location = 1 mois de garantie (remboursable) et le dernier mois (dû)
  • Dock privé chez l’habitant avec possibilité de vivre à bord – environ le double du prix > 1000$ par mois
  • Marinas : prix fonction de la durée, elles sont encore un petit peu plus cher…

Trouver un dock privé peut être compliqué – le broker s’en charge pour vous mais attention à votre tirant d’eau et au prix. Pour notre part, nous avons dû changer deux fois d’emplacement et l’accueil des riverains ne vous est pas toujours favorable. Il y a beaucoup de règles et tout cela à vos frais ! Notre broker a fini par faire appel à une société qui s’occupe de trouver des docks – surprise? – que nous avons payée $200 pour le service….

4. Maintenance du bateau: il s’agit de choisir un contact local pour surveiller votre bateau (« Boat maintenance » service). Le broker nous a mis en relation avec :
• un indépendant (le moins cher à $100 par mois) qui finalement ne faisait que des bêtises et ne connaissait rien aux bateaux !
• une petite société (environ $150 par mois).
Cependant, le contact n’intervient qu’en première instance si bien que tous travaux effectués après notre départ de Floride nous étaient presque doublement facturés – par les intervenants (grand minimum $100/h) ; et par la personne de la société chargée de les surveiller ($60/h).

5. En cas d’ouragan….il faut prévoir la marche à suivre en cas d’ouragan et il s’agira de payer un forfait mensuel plus cher si vous souhaitez que la société de maintenance l’inclut dans ses services. Pour notre part, nous avions un arrangement avec le propriétaire du dock qui serait intervenu pour sécuriser des taquets et amarres supplémentaires pour un « small fee (sic) » de $150 seulement.

6. Vendre le bateau: les étapes se succèdent :

  • signer le compromis (« Purchase & Sales Agreement ») en convenant du prix et de la date de l’expertise du bateau (systématique, financée par l’acquéreur).
  • Expertise – notez qu’en votre absence le bateau devra être piloté par un «Captain» professionnel à vos frais ($300 à $500/jour).
  • Signature du compromis aux conditions finales.
  • Défranciser le navire de son port d’attache en France en contactant le service de douanes et en leur apportant toutes les pièces du dossier. Notez qu’à postériori, nous vous conseillons de demander aux douanes d’établir les bons de « libre circulation des biens et du navire » AVANT votre départ en voyage – de France – pour simplifier cette procédure déjà complexe à votre retour.
  • Signature de la vente finale: cette procédure légale est un peu complexe, très administrative. La notarisation des documents de vente par un notaire assermenté aux Etats-Unis peut se faire en ligne (NotaryCam.com) ou à l’Ambassade des E-U (Paris ou délégué en région à certaines dates après prise de RDV) – $200 à $300.

7. Bancaire: ouvrir un compte aux Etats-Unis nous a paru cher et compliqué. Nous avons opté pour l’option internationale CB pour payer en $ à moindre frais. Attention aux virements, les informations bancaires ont des formats différents en Europe et aucun des pays ne s’adapte à l’autre. L’utilisation d’un service ex. « Transferwise » peut être utile et plus rapide.

Somme toute, nous avons passé plus d’un mois à organiser tout cela, payer les uns et payer les autres, contraints à déménager du bateau – et à déménager l’intégralité de son contenu ! Mais avant cela…..un tout petit dernier chapitre s’est inscrit au voyage que nous tenions à vous conter !

La remontée de New River, passage sous l’autoroute I-95

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Les docks privés

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Les iguanes s’intéressent à Takoumi….et aux souliers d’Olivier!

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Le déménagement

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Comment bien commencer la journée: discussion avec le canard et un bon p’tit dej

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Et pendant le « weekend »

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Notre ami de fin de journée

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Fort Lauderdale ou le mouillage le plus cher du monde

Quand nous arrivons nous nous jetons littéralement à terre, pour découvrir Fort Lauderdale mais surtout pour retrouver un peu de civilisation. C’est surprenant comme ce réflexe est constant. Et je me suis souvent demandée pourquoi nous réagissons ainsi au cours du voyage – que ce soit après quelques jours ou après une semaine en mer, la soif de la « terre » est la même? Ça m’amuse d’observer ce réflexe chez notre ami Flavien qui lui ne navigue que depuis une semaine…Donc cela ne semble n’avoir aucun rapport avec la durée du voyage!? Bon, cela tient peut-être au fait que la cambuse est vide d’aliments frais à ce jour, mais qui n’adore pas les cannellonis en boîte, je vous le demande??

Ainsi, nous découvrons Las Olas, le quartier le plus cher de Fort Lauderdale en bord de plage à l’Est, jonchée de bars et de restaurants que nous testons. La plage est belle, longue et … publique ce qui vaut d’être mentionné. A l’ouest le Las Olas boulevard est animé de boutiques luxueuses, bars latinos et restaurants de cuisines du monde jusqu’à la vielle ville .

 

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Sur les indications de Christel, notre amie depuis les Canaries, nous rencontrons Fabrice, Laurence et leurs enfants très sympas qui tiennent une boulangerie « Chez Nanou » derrière la Marina : première quiche et croissant aux amandes depuis longtemps, quel délice ! Et je ne parle même pas du sandwich provencal et de ses saveurs de France jusqu’ici oubliées.

J’apprécie beaucoup les « vieilles bâtisses et la promenade le long du canal du centre historique de Fort Lauderdale. La ville, traversée en son centre par le New River qui croise nombre de canaux et donne sur les ICW, est surnommée « la Venise de l’Amérique » ! En marchant le long de la rivière nous ne savons pas encore que nous viendrons ici avec Takoumi dans quelques semaines…

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Pour l’heure, notre copain Flavien se prépare à nous quitter … mais non sans nous faire profiter d’un « WE à la mer ». En effet, après une rude semaine à bord, nous partageons une nuit dans un hôtel Beach resort – a dix minutes de marche de Takoumi! Nous en avons profité : lit confortable, douche, piscine, plage, piscine, piscine, douche, douche et mega petit dej avant de nous quitter.

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Alors….pourquoi le mouillage le plus cher du monde?? Parce qu’a Fort Lauderdale, les associations de riverains de cette petite Venise ne souhaitent pas voir de bateaux à l’ancre devant chez eux pour peu qu’ils soient mal entretenus…Alors elles ont obtenu des interdictions presque partout et il y a encore moins d’options pour ensuite rejoindre la terre en annexe! Conclusion le mouillage sur bouées très très coûteux (à 40 $ par jour) de Las Olas City Marina est de loin le moins cher de la ville. La seule alternative un chouïa plus économique est de jeter l’ancre de l’autre côté du pont, le Las Olas bascule bridge et vous pouvez utiliser le dinghy dock et services de ladite Marina pour 20$ par jour – mais de 8h à 16h30 seulement !! Mais alors, pourquoi sommes-nous venus à Fort Lauderdale ??? Voilà la vraie question !

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Sharkis aux Caïmans !

 

Au terme de cette belle traversée nous arrivons à Grand Cayman. L’accueil des autorités pour accomplir les formalités d’entrée – gratuites – est alors exemplaire et le plus chaleureux et sociable que nous ayons expérimenté jusqu’ici. C’est donc dans la bonne humeur que nous rejoignons une bouée devant la capitale George Town pour quelques jours de repos.

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Pour commencer il nous tarde de revoir notre copain Bruno rencontré l’année dernière, donc nous regonflons l’annexe et partons à terre et au restaurant qu’il gère, le Guy Harvey. Nous trouvons l’endroit inhabituellement bondé ce qui nous fait tout drôle en atterrissant après cinq jours plutôt solitaires…donc après quelques hésitations, nous nous installons au bar. Aucune trace de Bruno…quand soudain Maria, l’une des serveuses nous reconnaît « You’re Bruno’s friends ! ». Elle nous apprend que Bruno a quitté le restaurant il y a longtemps et qu’il doit être en France en ce moment. Déçue, je profite quand même du réseau wifi pour lui envoyer un message et nous partons rejoindre Takoumi pour entamer notre programme de repos!

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A peine une heure après, attablés à bord de Takoumi, nos voisins Français viennent nous saluer. En effet, nous avions bien remarqué leur bateau en arrivant étant donné que c’est le même que nous, un Amel Sharki! Le leur s’appelle Peter Pan et William et Aurélie voyagent depuis 2015 comme nous. Nous les invitons à venir prendre un verre à bord le lendemain.

Entre temps j’ai reçu des nouvelles de Bruno, il rentre dimanche ! Nous espérions partir après le week-end mais au premier regard de la dernière météo, nous ne sommes pas convaincus de bouger ! Un front d’orages se prépare et nous l’aurions devancé seulement sans nous arrêter…Mais voilà qui est déjà fait ! Et la possibilité de revoir notre ami nous console de ce fâcheux contre-temps.

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Le lendemain, l’apéritif avec nos voisins est riche d’échanges sur nos parcours, nos vies et….nos bateaux 🙂 Nous convenons de nous retrouver le lendemain pour aller à un shipchandler à l’est de George Town, au sud de l’île au milieu de nulle-part. De bonne heure, nous partons à la recherche d’un bus local …mais Grand Cayman est une toute petite île donc chacun des habitants que nous croisons cherche à nous aiguiller ! Ainsi le bus est vite repéré et il nous dépose à un kilomètre du magasin cible, Harbour Town Marine…un kilomètre à pied sous un soleil de plomb… ça n’use pas que les souliers…

Nous passons un bon moment dans ce magasin, raisonnablement achalandé mais dont le personnel nous suggère d’aller chez un concurrent près de l’aéroport…pour les pièces manquantes, à vrai dire, toutes les pièces que nous recherchons.! Nos bateaux sont de 1980/81, pas toujours facile de dénicher ce qu’il nous faut.

Bredouilles, nous sortons du magasin toujours au milieu de nulle-part. Déjà légèrement déshydratés, nous n’avons vraiment pas envie de refaire le kilomètre retour donc nous demandons à un couple en 4×4 s’ils peuvent nous rapprocher de l’aéroport et du second shipchandler (ou magasin d’accastillage en Français)…Un peu contraints par notre insistance polie, le couple accepte enfin de nous prendre et la discussion est entamée pendant le trajet. Nous devons soit leur paraître sympas, ou totalement désœuvrés parce qu’ils font le détour pour nous amener au pied du magasin Scott’s Marine ! Comme l’a commenté William nous avons un peu forcé le destin sur ce coup-là …Nous ne sommes quand bien même pas plus avancés car le second shipchandler ne nous donne pas plus de réussite dans la quête de nos pièces ! Mais à ce stade, assoiffés, nous profitons de la proximité du Club de pêche, le « Barcadero » et de son restaurant-piscine-terrasse pour nous abreuver.

Le retour à George Town se solde à pied, quelques kilomètres encore en passant par le magasin de bricolage « Parkers », assez intéressant où une courroie pour Peter Pan est quand même dénichée! Ce fut une belle ballade pour découvrir cette île très américanisée en ce qui concerne les zones commerciales , diamétralement opposée à la Colombie que nous venons de quitter…

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Le lendemain soir, nous retrouvons avec grand plaisir notre copain Bruno et ses deux garçons Emanuel et Étienne au « Da Fish », le restaurant que nous avons élu nouveau « bureau » – en boudant le Guy Harvey sachant que Bruno n’y travaille plus. Il nous demande s’il peut nous aider pour quoique ce soit se doutant des difficultés des voyageurs en escale…Et en effet, il y a bien quelque chose… nous devons laver notre linge et ne trouvons pas de laverie sur cette île. Les seules qui pourraient exister sont à des kilomètres donc Bruno nous propose de venir chez lui le lendemain! Nous apprécions grandement ce service et profitons de sa machine à laver et de son wifi toute la matinée . L’apéro retour chez nos voisins en Sharki termine cette journée très chaleureusement.

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Nous somme au mouillage en face du Wharf bar & grill qui possède un quai pour les dinghys, et un autre pour alimenter les tarpons…Vous nous connaissez il me semble, nous nous y sommes rendus assez vite pour découvrir cette autre lieu sympathique de George Town, et un jeune Français travaillant comme barman, Johan que nous avons trouvé très aventureux et courageux de s’être expatrié de Chartres, sa ville natale. Je pense que nos quelques visites et mes nombreuses questions plutôt personnelles lui ont fait plaisir, d’ailleurs une des serveuses du restaurant a fini par me demander si nous étions ses parents :))

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Et comme il n’y a pas grand chose d’autre à faire sur cette île nous nous sommes lancés sur une plongée avec le centre du Lobster Pot, à côté du dock publique de George Town alias le dinghy dock pour les plaisanciers.

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Olivier fera une plongée de 45 min à travers une épave le Kittiwake, attraction souhaitée et créée par le gouvernement Caymanien après l’achat de ce vieux bateau auparavant consacré à la recherche. Et moi??? C’est une longue histoire mais pour résumer, j’ai également plongé – mais seule, afin de rattraper le groupe mais ne les ai jamais retrouvés.
En fait j’avais perdu tout mon souffle au moment du départ, pour une affaire de palmes trop étroites…croyant que j’abandonnais, le groupe est parti sans moi, mais 5 minutes plus tard j’avais récupéré donc la monitrice à bord m’a dit de les rejoindre ..Et c’est ainsi que j’ai plongé seule pour la première fois de ma vie. Je suis même allée jusqu’à l’épave à 18m de fond, j’ai même pourchassé et rattrapé un homme, effaré, sous l’eau le confondant avec mon moniteur ! Mais pas tranquille à ce stade, je suis repartie doucement rejoindre le bateau de plongée sans pépin !
Je n’ai donc pas plongé dans l’épave mais me console vite en faisant de nombreuses ballades aquatiques autour de Takoumi, au mouillage, entouré de récifs de coraux et poissons tropicaux!

Nos quelques jours se sont soldés en plus d’une semaine à George Town pour cause de mauvais temps. Et si ce séjour fût onéreux – l’île a le taux de change le plus cher que nous connaissons-nous sommes repartis à nouveau plein de bons souvenirs, avec de nouvelles connaissances – et bien achalandés de pulled pork et de crevettes fraîches!

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Faux départ

Nous sommes partis de Carthagène un peu trop tôt….nous avions fait les formalités onéreuses sonnant le départ un jeudi. Nous sommes donc partis de bon matin et avons parcouru péniblement les 20 premiers milles contre des vagues de plus de 3m. Quand une vague est venue se briser sur Takoumi nous avons retenu notre souffle et trempés, fait le point sur les prochaines 24h. Et malgré une vitesse moyenne impressionnante de plus de 7 nœuds, nous n’allions pas assez vite pour dépasser la zone de vent fort pendant la nuit. Nous avons décidé de faire demi-tour à temps pour « rentrer » à Carthagène avant la nuit. Le départ est reprogrammé samedi sur la base d’une nouvelle météo et des vagues de 2m50 s’atténuant.

Nous ne regretterons jamais ce faux-départ parce que chemin de la Colombie aux îles Caïmans fut des plus paisibles passées les premières 24h de mer que nous attendions.

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Six-sept cent milles au près en communion avec la mer, le néant le vide, la mer à perte de vue. Tellement vide qu’un oiseau particulièrement sans gêne a squatté à bord, avec une nette préférence pour l’intérieur dont nous avions grand peine à le chasser !

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Quel bonheur aussi de nous baigner le bateau à la dérive lorsque le vent tombe et que nous naviguons quelques heures au moteur. Nous sommes arrivés presque reposés par cette nav’ de cinq jours jusqu’à Grand Cayman que nous retrouvons.

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Colombia roadtrip !

En route pour la campagne! Nous avons envie de montagne et d’expérimenter la Colombie. Nous partons à 4 heures de Cartagena à Santa Marta une petite ville dont tout le monde nous a chanté les louanges.

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À mi-chemin nous nous arrêtons déjeuner à Baranquilla qui est une ville industrielle. Conduire en Colombie est plutôt rocambolesque – pire qu’à Paris où nous avons eu nos permis de conduire tous les deux ! Ainsi lorsqu’en tant que copilote je mène Olivier tout droit à travers le gigantesque marché grouillant de Baranquilla croyez bien que nous avons des sueurs froides ! Mais quelle animation ! Sur le bord de la route en travaux, entre les files de voitures qui klaxonnent des personnes cherchent à nous vendre de l’eau, des chicles (chewing-gums) ou des beignets…

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Nous ne sommes pas malheureux de se sortir en un seul morceau de ce cafarneum pour continuer notre route vers Santa Marta…

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Santa Marta est une petit ville côtière. Nous apprécions la piscine de l’hôtel climatisé où nous nous reposons – en effet, Cartagena est une ville géniale mais nous avions rarement eu aussi chaud et retrouver un peu de fraîcheur nous requinque ! Chaque soir nous découvrons des petites rues animées et dînons en terrasse en écoutant les divers groupes de musique qui s’y attardent.

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Mais si nous sommes venus à Santa Marta c’est pour rejoindre le parc de Tayrona et nous promener dans les terres. Aussi le second jour nous filons, non sans mal, de Santa Marta à l’entrée du parc !

Nous nous rendons très vite compte que le parc est très grand et que nous ne pourrons qu’en faire une toute petite partie. Et dans l’espoir d’aller plus vite et d’en faire plus…nous montons à cheval pour la première partie du chemin….une heure et demi de montées et de descentes dans les cailloux ….je ne suis pas prête de remonter sur un cheval!!!!

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En descendant du mien, c’est à peine si je parviens à marcher ! Fort heureusement ça en valait la peine. L’endroit, Cabo San Juan, est très beau et me permet de me baigner et d’oublier très vite cet épisode. Nous avons prévu le casse-croûte et déjeunons sur la plage avant de repartir dans la forêt.

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Nous essayons de rejoindre le village des indiens, Pueblito,  mais l’heure tourne et c’est encore très loin. Le retour qui plus est, va nous prendre 3 heures, rien que de là où nous sommes ! Enfin, à la troisième personne que nous croisons, qui nous dit que « c’est encore très loin! », nous abandonnons et rebroussons chemin.

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En route, des jeunes nous proposent de nous conduire au village à cheval. Nous avons tout juste le temps d’y monter et de revenir ….Olivier et moi hésitons longuement si bien que les jeunes baissent le prix de 10, de 20, de 50% – eh oui, parfois la meilleure manière de négocier c’est juste d’hésiter 🙂 Mais je finis par refuser parce que la journée est trop avancée et nous ne pourrions rester que très peu de temps avec les indiens…mais aussi, remonter sur un cheval aujourd’hui me paraît impossible, d’un coup je n’ai plus très envie d’aller visiter ce village….

Nous ne regretterons pas. La randonnée de retour est merveilleuse alternant jungle et bord de mer. Tout du long à l’aller comme au retour Olivier et moi nous plaignons d’une chose c’est que nous ne voyons aucun animal (à part les chevaux bien sur !). Nous somme donc ravis lorsque nous croisons une famille de singes à la cime des arbres qui nous balancent tout ce qui leur tombe sous la main! Nous resterons un bon moment à les regarder en évitant les branches avant de finir notre chemin et retrouver la voiture.

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Le lendemain il nous faut repartir …retrouver Takoumi 🙂 Mais non sans faire un dernier détour à Minca, un beau village de petite montagne traversé par une grande rivière au bord de laquelle nous nous rafraîchissons. En déjeunant nous observons un iguane et écoutons les dizaines d’oiseaux qui chantent mais ne se laissent pas regarder…

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Ce fut une belle journée et une sympathique pause, des vacances en somme et nous rentrons à Cartagena avec de jolis souvenirs .

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Carthagène des Indes

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Une fois ne devrait pourtant pas être coutume, nous arrivons trop tôt, de nuit en Colombie et choisissons de faire quelques ronds dans l’eau avant de pénétrer la large baie de Cartagena. Cette magnifique cité nous accueille au petit jour, par l’entrée nord appelée «Escollera», une digue sous-marine impressionnante, houleuse et étriquée, la passe ne faisant que 30m de large par 2-3m de fond . Elle fut construite par les Espagnols pendant la « Colonía » au XVIII ème siècle pour pousser les navires à passer par l’entrée sud de Bicachica. Ensuite, Il nous faut une bonne heure pour rejoindre un chenal à bâbord et accéder enfin au mouillage principal des plaisanciers. C’est aussi celui des paquebots et des cargos venus charger et décharge – les uns leurs hordes de touristes, les autres leurs containers colorés…Nous nous trouvons entre eux et le Club Nautico de Cartagena, assez proches du centre historique qu’il nous tarde d’arpenter !

Mais avant de l’envisager nous avons conscience de nos problèmes d’énergie et cherchons à rejoindre une place à quai pour brancher Takoumi. De plus, nous souhaitons laisser le bateau en sécurité afin de le quitter et nous balader en Colombie, notre dernière escale en terre inconnue avant de clore ce beau chapitre de notre vie. Nous comptons donc bien en profiter dans le petit laps de temps qui nous reste!

Mais malheureusement malgré nos appels à la VHF, le Club Nautico ne répond pas. Plus tard nous apprendrons qu’il est en travaux et n’offre que peu de places au ponton plutôt mal protégé. Il y a bien une autre Marina réputée hors de prix tout au fond de la baie. C’est le « Club de Pesca » aux abords du centre historique, mais on nous la vivement déconseillée aussi nous finissons par jeter l’ancre en face du Club Nautico – il se trouve, derrière Le catamaran d’Alex et Sergio déjà rencontrés au Panamá !

Pour l’heure, le mouillage qui se réveille, est surpeuplé, bruyant, parcouru par presque tout ce qui flotte à fond les gamelles! Il est également splendide, au milieu de tous ces gratte-ciel et au large de la vieille ville et de ses quelques forts et palais. Nous y serons bien jusqu’à ce que nous trouvions une place au port je pense…

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Les premiers jours sont comblés de découverte du quartier résidentiel de la Marina et du centre historique. La cité est magnifique et archi-touristique. Notre quartier est familial et animé. Nous trouvons les colombiens très accueillants et le niveau de vie nous paraît meilleur ici qu’ailleurs. Mais je découvrirai qu’il y a encore beaucoup d’écarts de valeur entre les services qui se développent et ceux de la vie courante des Colombiens.

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Il y a deux vitesses dans ce pays et nous passons la semaine à côtoyer les deux juste aux abords de la Marina. Un bon exemple est le prix de la nourriture qui dans un restaurant local parfois chez l’habitant coûte moins de cinq euros pour un repas complet et copieux.

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Par ailleurs nous trouvons des adresses presque aux prix européens et pas particulièrement touristiques. Nous fréquentons régulièrement la Marina où des hommes traînent à l’affût de n’importe quel travail ou service à rendre aux plus riches plaisanciers qui y circulent – porter vos courses, polisher votre coque, tout pour quelques billets « a la orden », à votre service!
Mais malheureusement aucun électricien ne nous aborde et nous en avons cruellement besoin ! Depuis plusieurs jours déjà nous sommes contraints d’éteindre jusqu’au réfrigérateur afin de préserver nos batteries -si « sauvables » elles étaient….Aussi nous croisons Alex qui nous dit connaître une société de confiance, qui nous a également été conseillée par la Marina. En effet le chargé de clientèle Gonzalo, venu d’Espagne sur un voilier lui aussi, nous paraît honnête et efficace. Il nous met en relation avec son expert électricien Yerkis qui est également engagé dans l’armée.
Ce que nous ne pouvions pas prévoir c’est que les élections ont lieu au moment de l’engager, et qu’il nous fera faux-bond deux fois. En effet il est quotidiennement réquisitionné par l’armée pour intervenir en cas de problème au cours du vote dans les quartiers de Carthagène !
Heureusement nous mettons à profit ces jours d’attente pour découvrir un autre quartier de Carthagène, Getsemaní, que nous aimons beaucoup notamment le soir pour ses spectacles de rues et son street food démoniaque ! Nous y retournerons régulièrement pendant notre escale à Carthagène.

Nous allons nous promener à Bocagrande, le quartier entre la baie et l’océan qui abrite les plages et les hôtels luxueux. Nous montons au dernier étage du Hyatt Regency boire un jus de fruit dont la Colombie regorge et apprécions la vue spectaculaire.

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Et malgré nos batteries toujours à plat ou presque, nous gardons le moral le soir de notre anniversaire de mariage en dînant en face de la basilique. Nous terminons la soirée en buvant un cocktail au roof top bar avec vue sur la place de l’horloge, l’entrée du centre historique!

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Yerkis finira par venir à bord le lendemain de nos festivités. Il nous propose alors de tout changer et ses services pour une durée rédhibitoire de 20 jours !? Sachant qu’il ne travaille que lorsqu’il a terminé sa journée pour l’armée et qu’il nous a déjà fait faux-bond…Quand bien même, nous doutons de son diagnostic alarmant et refusons son offre. Nous préférons vérifier le diagnostic par nous-mêmes. Olivier s’improvise électricien et nous mettons Pierrick à contribution à distance du Panamá…à raison car les tests sont concluants : les fils sont en bon état et il faut seulement changer les batteries. En effet elles n’ont probablement pas supporté les températures et l’humidité du Panamá durant 6 mois à terre !
Nous avançons mais entre-temps, nous avons rencontré Pedro un peintre du port….qui nous a présenté Kiko, le maître de port du Club Nautico! Et après plusieurs amabilités il nous propose une place que nous nous empressons d’occuper. Cela change la donne car Takoumi est branché donc rien ne presse pour changer les batteries. Qu’à cela ne tienne, nous louons une voiture, réservons un hôtel et partons au Nord de Carthagène en laissant tout cela en stand-by !

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La rencontre des San Blas

Partir vers de nouvelles contrées inexplorées nous met d’excellente humeur, à l’aube, impatients de reprendre enfin la mer, le voyage, l’expédition et la découverte … Takoumi vogue à fière allure, 5 nœuds en moyenne à revers des alizés grâce à sa carène fraîchement repeinte. Nous arrivons à Chichime, l’une des premières îles à l’ouest des îles San Blas localement appelées «Guna Yala». Cet archipel de plus de 360 iles au Panamá est un territoire autonome, habité et régi par une communauté d’indigènes nommés les « Gunas » prononcé Kunas. Ce sont eux qui font la réputation de ce bout de mer protégé par de grandes barrières de corail et des bancs de sable à perte de vue jusqu’à la frontière Colombienne.

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À notre arrivée nous entrons dans une carte postale et profitons enfin de pouvoir nous jeter à l’eau dès l’ancre posée au cœur d’un mouillage presque paradisiaque: sable fin, lagon, cocotiers – mais pas d’habitants Kunas et de très nombreux voiliers encombrant une anse finalement très étroite… Ainsi Olivier et moi ne nous ruons pas à terre cette fois, heureux de retrouver le calme des eaux turquoises et notre intimité à bord du bateau.

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Sans même gonfler notre récente et irréprochable annexe, nous repartirons dès le lendemain rejoindre les îles Carti au sud, villages habités cette fois, où se tient la fête annuelle de la commémoration de la révolution des Kunas de 1925. Ce peuple profondément pacifique s’était alors battu contre les autorités Panaméennes afin de faire respecter leur culture tribale et matriarcale, ce qui leur valût leur autonomie – non sans mal et avec un petit coup de pouce des Américains paraît-il…
La route vers les îles Carti se fait au portant en quelques heures que nous trouvons très confortables…après tant de navigation au près plutôt serré! D’ailleurs, nous passerons la semaine qui vient à zigzaguer d’îles en îles , alternant le près et le portant tout en progressant confortablement vers l’est et la Colombie, notre prochaine destination.

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Pour l’heure, en arrivant devant las islas Carti, nous n’avons pas le temps de jeter l’ancre que nous sommes abordés par une habitante vendant ces fameux « Molas » – que nous ne connaissons pas.

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Les Molas sont des sculptures uniques sur tissu, très colorées, en deux rectangles portés en tunique par les femmes Kunas que je trouve magnifiques.

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En attendant…abordés…nous le sommes littéralement quand ce petit bout de femme arrive, à la rame dans son « ulu », canoë minuscule ou « dugout canoe » en anglais, qu’elle enjambe notre plage arrière, passe sous la bôme d’artimon et s’affale dans notre carré !

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Malheureusement, ce premier contact nous laissera indécis suite à l’insistance plaintive et agressive de notre « hôte » . Nous jouons le jeu en lui achetant notre premier mola -que nous trouvons cher-et payons le bracelet qu’elle s’est empressée d’entourer autour de ma cheville. Celui-ci servira d’anecdote lors de nos prochaines rencontres et me vaudra quelques moqueries tant l’œuvre était ridiculement insignifiante pour les élégantes Kunas dont les bras et les mollets en sont entièrement décorés!

Islas Carti :

Jamais deux sans trois, en route pour de nouvelles aventures!

Le 7 Janvier 2018 après quelques faux-départs, notre humble équipage de 2 s’envola pour Panamá retrouver notre bien-aimé Takoumi, un Amel Sharki de 1980. Pour commencer, désireux de lui offrir une carène toute propre nous avons prévu de rester quelques jours à Panamá City afin de trouver de la peinture antifouling adaptée – produit dangereux que nous n’avons pas pu mettre dans la valise pourtant remplie de pièces de rechange pour le bateau. Cet objectif simple se solde en belle partie de chasse au trésor Calzada de Amador, la longue route bordée de l’océan qui relie le continent et 4 petites îles de Panamá City. Et ce n’est qu’après la visite de tous les magasins sensés nous la vendre que la « peinture » est- mal- négociée sur les restes d’un ouvrier du chantier naval de la marina Flamenco : nous n’aurons pas mis longtemps à nous replonger dans le bain local de l’isthme americano-latino-central !?

Le Vautour – symbole du Casco Viejo de Panamá City et le Marché aux Poissons

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Papayas !

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Il était grand temps de quitter le Pacifique et de rejoindre la ville de Colón qui se trouve de l’autre côté de l’impressionnant canal de Panamá en Atlantique. Takoumi est resté 6 mois à la marina Shelter Bay, au beau milieu de la jungle et nous le retrouvons plutôt en forme malgré la saison passée d’orages et de pluies diluviennes. C’est un climat équatorial et pour illustrer notre ressenti, au bout de quelques jours Olivier décrit tout comme « Panamá dry  » c’est à dire ayant l’air sec mais ne l’étant jamais vraiment !
Et comme il est difficile d’œuvrer 20 pieds au-dessus du sol nous avons fait vite de remettre le bateau à l’eau et de nous réinstaller, coque repeinte bien sûr ! Cela malgré quelques sueurs dues aux effets combinés du décalage – horaire, saisonnier et pondéral! La reprise en main du bateau est toujours une période charnière et nous sommes fiers d’avoir alors effectué nombreux travaux, maintenance et rénovation avant le départ pour ce troisième volet de nos aventures à bord de Takoumi.

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La marina Shelter Bay est aussi un endroit clé entre une croisière aux Caraïbes et une grande traversée ou retour en Atlantique. C’est une sorte d’isthme également, entre la ville et la jungle toutes deux réputées dangereuses aussi nous y avons toujours vécu des moments forts et rencontres inoubliables. Je retiens filet de bœuf au barbecue d’Eric, les échanges avec Jean-Marie sur Antistress qui complète son tour du monde au départ de la Réunion – où nous espérons bien lui rendre visite un jour, Molly et Bryce sur Abracadabra avec qui nous expérimentons la zone libre hors taxe de Colón, et la rencontre du crocodile de la marina à plusieurs reprises !

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Et le clou spectacle nous l’avons partagé avec Sam et Jean-Felix invités par Eric à visiter le chantier du pont majestueux en construction à Colón la veille de notre départ : quel privilège et fantastique épopée !!!

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Le Canal de Panamá avec le nouveau canal tout-automatique sur la gauche pour les méga-cargos :

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Nous sommes partis le 3 Février de Shelter bay pour Linton bay 30 milles à l’est. Première navigation vent de face au moteur puis en zigzag. Et après mûre réflexion voici le trajet que nous avons prévu dorénavant : Îles San Blas – Carthagène Colombie (fin Février début Mars) – retour à Miami par les Caïmans (mi-fin Mars) et les Keys aux États-Unis (Avril).