Le voyage de Takoumi

Saison 3

Waitukubuli, terre des Kalinago

… Ou les derniers indiens caraibes.

Depuis Saint-Pierre de Martinique, c’est une belle journée de navigation qui nous mène à la Dominique … Belle mais musclée tout de même dans le « chanel » entre les deux îles. Et nous goûtons avec plaisir la protection de l’île, au moins jusqu’au dévent quasi total qui nous oblige à conclure les derniers milles aux moteur.

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Fidèle au guide « Patuelli », la bible des petites Antilles, nous avons choisi de confier notre amarrage aux bons soins de l’ami Pancho, de « Pancho Services ». Alors, c’est bien simple, l’équipement d’amarrage fait vraiment grise mine en comparaison de ceux qui l’entourent, mais le gars est si accueillant et si sympathique qu’il n’est pas question de snober le vieil amarrage un peu pourri qu’il nous propose. Inspection faite, les deux vieux bidons en guise de bouée sont reliées à un corps mort conséquent dont l’attache est de toute évidence entretenue et régulièrement changée. Au moins, le bateau ne se détachera pas ce coup là. Et quand bien même, le mouillage se trouve dans l’axe de sa maison et Pancho le « couve » de sa surveillance et de celle de ses amis.

Nous allons donc en ville, à Roseau, pour découvrir le cœur de la capitale et faire nos formalités. L’après midi découverte est sympa, mais tous les magasins et les tavernes ferment à notre arrivée, nous n’apprendrons que deux jours plus tard que les horaires de fermeture sont aux alentours de 16h ici… Nous nous rabattons du coup sur l’hôtel « ultra hyper sélect » « Fort Youth » et ma foi, si cet environnement est dépourvu de couleurs locales, au moins, c’est ouvert ;-). Quant aux formalités, les horaires de bureaux s’appliquant à eux aussi, nous arrivons tard au bureau de douane qui se trouve tout au fond du quai des croisiériste, et bien entendu, il est fermé et introuvable. Par bonheur, un gardien du terminal des ferrys nous indique le chemin, récupère une clé au fond d’un tiroir, nous ouvre l’accès et nous accompagne jusqu’au bureau où nous y trouvons, dans une ambiance de gare fermée un douanier sûrement le plus accueillant et prévenant que nous ayons rencontré jusque-là. C’est un soulagement, nous n’aurons pas à revenir demain 😉
Le chemin qui mène en ville par contre révèle toute l’authenticité qui manque à l’hôtel, les habitants qui y résident nous saluent et nous sermonnent sévèrement quand nous ne marchons pas sur le trottoir … La route ne paraît pas sûre, et – de leurs réaction – nous comprenons qu’elle ne l’est vraiment pas.

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Des le lendemain matin, nous rejoignons la « plage » de bon matin pour retrouver l’ami Pancho qui nous a organisé une location de voiture (encore un charmant petit SUV, mais pas dernière génération cette fois … et de loin). En attendant le loueur, j’en profite
pour sonder notre hôte car je cherche à comprendre comment le « boat boy » le plus root de la plage peut être le « contact » incontournable d’un guide universellement reconnu … Je ne dévoilerai aucun secret d’alcôve, mais disons que l’on peut résumer cette étrangeté en trois mots, « il est cool ». Nous découvrons plus tard qu’il n’est pas que « cool », mais aussi prévenant, attentionné et que son attention dépasse la simple surveillance du bateau au mouillage, il charge Marlin, son ami de nous attendre le soir pour s’assurer de notre sécurité et de notre bon retour à bord, grâce à notre annexe qu’ils ont surveillée et même séchée après la pluie.

Mais revenons à notre journée de visites. Outre notre traditionnelle découverte à l’aventure, celles-ci commencent avec la rivière « Emerald Pool » que nous rejoignons après 20 minutes de marche dans la « rain forest » qui aujourd’hui porte particulièrement bien son nom car sous la pluie battante … comme tout notre séjour à la Dominique. Le but de l’expédition est quand même une magnifique cascade ou nous ne nous baignons pas eu égard aux conditions météo calamiteuses.

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L’autre objectif de la journée est le territoire amérindien autour du village de Salybia, Depuis quelques temps, les amérindiens ont rejeté l’appellation colonisatrice « indiens Caraïbes » pour plébisciter par suffrage « Kalinago » et renommer la Dominque – nom choisi par Christophe Colomb parce qu’il y arrivait un dimanche – Waitukubuli. Ces deux noms étant fidèles aux origines du peuplement de ces îles.
Nous découvrons au hasard de nos pérégrinations une route qui descend jusqu’à l’océan à l’endroit ou un cours d’eau se jette dans la mer. La place est magnifique, terriblement bien entretenue par la communauté, mais il faut pour y arriver contourner la nouvelle église, longer le cimetière, éviter les ruines de l’ancienne église et enfin, poursuivre le chemin qui petit à petit, perd son caractère « carrossable ».

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Cette découverte, dont nous parlerons entre beaucoup d’autres choses avec notre hôte locale de la cabane « authentique cuisine Kalinago » où nous déjeunons, nous vaut de grand yeux ronds de surprise … Je comprend de cet étonnement que peu de (voir aucun) touristes s’aventurent hors des « sentiers battus » et j’avoue éprouver un peu de fierté à m’en rendre compte.

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Bon, comme tout le monde, nous nous rendons quand même au village traditionnel reconstitué par la communauté et nous sommes enchantés par notre guide personnel qui prend soin de nous faire découvrir toutes les plantes aromatiques et les ressources naturelles aux alentours du camp. Certes, l’attaque de la noix de coco à la pierre lourde n’a pas porté ses fruits si j’ose dire, mais nous sentons bien que cette low-technologie est – de loin – fort moins productive que celle de la machette.

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Notre soif de connaissances historiques et culturelles étant étanchée, nous entreprenons le retour par les routes intérieures. Ou plutôt ce qu’il en reste, la Dominique a subie un cyclone l’année dernière et les dégâts sont encore bien visibles. La belle route espérée est défoncée et inondée par endroits et nous retrouvons même face à face avec un bulldozer chargé de la déblayer. C’est à ce moment là – la mâchoire ouverte par l’expression ahurie – que nous comprenons vraiment quels dégâts ont été portés à cette île dont la nature majestueuse révèle alors l’incroyable cruauté de son climat.

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Nous partons le lendemain vers les Saintes et une terre française, l’esprit chargé de souvenirs d’une île magnifique dont nous espérons qu’elle soignera vite ses plaies.

2 Commentaires

  1. Marco

    Wouaouh superbe ! Très jolies photos qui font rêver ceux qui bossent… Et les autres 😉
    Trop bien écrit, bravo pour la prose on aime !

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  2. Chantal

    Quel bel article ! Si l’étape semble avoir été un peu « mouillée » elle apparaît avoir été d’une richesse peu commune aussi bien en rencontres très sympas qu’en superbes paysages. Quels souvenirs !!!!
    Bises

    Répondre

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