Le voyage de Takoumi

Saison 3

Tobago Cays, perle des Grenadines.

C’est une toute petite navigation qui nous mène de Mayreau aux mythiques Tobago Cays. Les passes sont étroites et peu profondes, mais le décor « carte postale » vaut bien la peine de s’y risquer un peu et ce sont deux tortues qui saluent notre arrivée dans un grand mouillage au sud de l’Ile Baradal, à quelques brasses du « sanctuaire » des tortues et protégé par une grande barrière de corail.

La place est connue et nous n’y sommes pas seuls, nombreux voiliers sur ancre, catamarans avancés jusqu’aux limites du fond de sable et day-charter en pagaille. Mais comme notre conscience écolo nous pousse à prendre une bouée ou personne ne s’attache pour ne pas avoir à les payer, nous n’y seront pas dérangés, assez à l’écart du troupeau et assez proche de l’îlot et du reef pour avoir une vue dégagée.

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Les bouées sont ici un service du parc naturel et ce sont donc des Rangers qui nous rejoignent pour percevoir la taxe du parc et la location de l’amarrage. Nous discuterons avec eux du parc, des conditions de mouillage sur l’ancre, de l’état du récif, enfin bref, de leurs efforts quoi … du coup, quand la note tombe avec une erreur en notre faveur, ils choisissent de laisser courir et de nous offrir une nuit sur les deux que nous comptons passer ici et eux, repartent avec une paire de lunettes de soleil pour leur nouvel équipier, pas équipé du tout, qui ferait bien de se trouver un chapeau aussi.

Une fois installés, nous entreprenons une longue, très longue, et exténuante nage jusqu’à la barrière de corail qui nous révèle ses coraux, plantes et milliers « d’habitants » colorés. Nous croisons même une raie chemin faisant.

Au soir de notre arrivée, nous subissons une heure de moteur comme nous en faisons désormais deux fois par jour afin de maintenir les batteries chargées. En plus, cette fois, ce ne sera pas du luxe vu le faible niveau de charge constaté. Quelques minutes plus tard, c’est Manuela qui en découvre la raison: l’alternateur de service ne charge plus … Branle-bas de bricolage et nous voilà dans l’obscurité à nous lancer dans la mécanique. Heureusement, la coupable est vite trouvée. Il s’agit d’un nouvel épisode de bris de courroie, celle-là même qui nous avait donnée tant de mal et de peine avant notre départ de France. Mais nous en avons deux neuves en stock cette fois, et je n’ai « presque » pas oublié les gestes salvateurs. L’avarie est circonscrite en moins d’une demi heure et la charge peut reprendre, comme le cours de notre soirée et de notre périple aux Grenadines.

Au réveil, Manuela s’est absentée pendant mon sommeil … Pas inquiet pour un sou, je sais où elle est partie et la rejoins aussi sec, si je puis dire, pour une baignade dans le sanctuaire des tortues. Elle en verra des pelletées, moi quelques unes seulement, mais c’est toujours un plaisir de voir évoluer ces animaux dans un espace naturel.
Le temps étant mitigé ce matin, nous attendons jusqu’après le déjeuner pour lancer une grande exploration sur l’île Baradal que nous surnommerons à cette occasion l’île aux iguanes. Les représentants de cette espèce y étant assez nombreux et Manuela plutôt douée pour les repérer malgré leurs techniques de camouflage. La fin de journée sera utilisée pour une ultime baignade sur la barrière de corail, mais avec l’aide de l’annexe cette fois.

Le lendemain matin, dernière baignade matinale avant le départ et nous apercevons le Ranger mal équipé qui porte toujours ses nouvelles lunettes et enfin … un nouveau chapeau ! Toujours est-il que nous quittons les Tobago Cays par une passe nord qu’aucun guide ne décrit mais qui se révèle plus large et praticable que l’entrée entre les deux îles.

Ceci fait, la navigation jusqu’à Bequia se passe fort bien, et comme tout est plus facile quant on connaît déjà un endroit, nous sommes ultra-efficaces pour nos occuper de tous les besoins du bord et retrouvons donc de bonne heure et avec plaisir Sheryl et son restaurant où nous dînons. Toutefois, la nuit est agitée, vent et houle du nord rendent le mouillage rouleur. Comme la pluie s’en mêle et que les conditions de navigations sont plutôt défavorables, nous décidons de rester une journée et une nuit supplémentaire.
En attendant, nous nous occupons avec les quelques bricolages en souffrance, dont de multiples vidanges du moteur hors-bord qui n’a pas, mais alors pas du tout, apprécié sont bain forcé et dont l’huile présente depuis quelques jours, les stigmates d’une contamination à l’eau.
La dernière journée est consacrée à une ultime expédition pratique à terre comprenant une visite du marché local où nous achèterons un petit quelque chose à presque tous les stands, déjeuner au Figtree, formalités douanières et derniers achats à la supérette.

Le jour du départ, nous nous levons dés potron-minet pour quitter le mouillage et profitons une heure après avoir quitté l’abri de la visite d’une belle troupe de dauphins. Nous trouvons notre confort dans un long bord de près, tantôt grisant, tantôt calme, qui nous mène à Sainte-Lucie où nous prévoyons de nous arrêter cette fois !

Proche de l’arrivée, dans le dévent de l’île, le pilote perd le sens du vent et vire de bord inopportunément. Gonflant le malheureux génois à contre. Ce dernier ne résiste pas à cette erreur et se déchire à quelques centimètres de la balafre laissée par la couture transatlantique. Mais c’est un peu plus grand cette fois, disons, deux fois plus grand 😉
Nous rejoignons donc le mouillage des « deux pitons » au moteur, vent debout et face à un fort courant inattendu. La réparation, rondement menée est du type grosse réparation du génois au scotch spécial, mais sans couture cette fois-ci.
Pour nous consoler, nous nous disons que cette déchirure survient comme pour nous conforter d’avoir commandé un nouveau génois que nous espérons récupérer dans quelques jours seulement.

Une fois tout rangé, nous goûtons enfin au calme des « deux pitons », mouillage encore dans un parc naturel mais aménagé avec dix bouées seulement. Les deux pitons sont majestueux et surplombent la baie de leur masse imposante. 800 mètres de haut ? Vraiment ? On ne dirait pas tant l’endroit est équilibré. Seule une poignée de maisons luxueuses se font discrètes et nous sommes au plus loin de l’hôtel qu’il est possible. D’ailleurs, si nous n’avions pas lu qu’il s’agissait d’un hôtel, nous ne le saurions pas. Un bon souvenir que cette escale à Sainte-Lucie.

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Ultime navigation de cette boucle Grenadine, le retour vers Le Marin est houleux. Après le manque de vent nous faisons un beau bord de près tout dessus pour longer Sainte-Lucie.

Puis nous entamons la traversée pour la Martinique avec une belle houle de face, un ris et génois enroulé pour un près rapide mais à la dérive calamiteuse qui nous conduit encore une fois à toucher les côtes Martiniquaises au niveau du rocher du diamant et à tirer des bords toute l’après midi pour remonter vers Saint-Anne et Le Marin… Des bords pas terribles s’il en est, 3 nds, 50° du cap sur un bord 6 nds, 90° sur l’autre … Obstinés dans l’adversité, nous n’abandonnerons que le dernier bord au moteur, histoire d’arriver à l’anse Caritan avant la nuit où nous y retrouvons la quiétude que nous lui connaissons.

3 Commentaires

  1. Chantal

    Des nouvelles !!! Quelles magnifiques paysages paradisiaques ! Quelles couleurs !
    Manue, tu veux bien prévenir Olivier quand tu t’en vas que ce soit pour nager avec les tortues ou pêcher des langoustes , même si il dort tu lui mets un mot. Si Olivier n’est pas inquiet, moi je le suis.
    Quand il avait 4 ans, un jour qu’il regardait un documentaire sur les îles à la télé, il s’était écrié émerveillé » tu as vu, il plonge dans la lagune  » eh bien, vous êtes en train de le faire.
    On vous embrasse.

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  2. sylvie

    Super
    Des bisous casamancais

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  3. Cécile

    Coucou à tous les deux ! Pas souvent le temps de commenter vos articles, mais nous les suivons tout de même de près 🙂 Bises ! Cécile et Corentin

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