Le voyage de Takoumi

Saison 3

Archive mensuelles: février 2016

Mon île, paradis entre terre et ciel

Enfin saufs bien amarrés au Port du Marin, Amandine se met en quête d’une voiture de location pour que nous fassions un peu de tourisme. Après une vingtaine de coup de fils à TOUTES les agences de la Martininique, nous en réservons une à l’aéroport du Lamentin, la seule qu’il reste sur toute l’île!

Top départ à 18h en taxi (cher) pour aller chercher la très prisée Clio réservée. Arrivés à l’agence nous signons le contrat de location d’une Twingo mais arrivés au parking c’est finalement une Micra qui nous est octroyée…C’est pas grave, c’est comme ça en Martinique la location de voitures. Et cela nous a quand même pris 3 bonnes heures!

Le premier jour, passé les corvées habituelles de vie au port, linge, poste, internet au café l’Annexe…nous allons à la plage et au village de la Presqu’île de Sainte Anne. Nous faisons un petit détour par le Cap Chevalier afin de réserver un déjeuner « Chez Gracieuse » réputée pour sa langouste.

Un peu plus loin, la plage est bondée et nous trouvons un semblant de place au milieu des touristes et des cocotiers – voilà aussi pourquoi je préfère le bateau! En discutant avec les artisans de la plage, Amandine et moi apprenons sans surprise que tous les produits estampillés Martinique sont fabriqués à Bali qui monopolise le marché. Un peu décevant quand même. A croire que seul le punch coco et les boudins sont authentiques en Martinique aussi nous nous consolons en prenant l’apéritif en regardant le coucher de soleil à Sainte Anne.

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Motivés par notre toute nouvelle autonomie, le lendemain nous partons en direction de Nord Atlantique, l’extrémité Nord-Est de l’île. La route n’est pourtant pas longue mais encombrée et sinueuse au milieu de la jungle tropicale aussi nous n’atteindrons que le Centre et un tout petit bout du Nord Atlantique durant une journée bien remplie.

Nous commençons par nous arrêter à Vauclin pour voir le village de pêcheurs.

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Les pêcheurs nous apprennent des tas de choses. Par exemple, ils n’ont eu le droit de ramasser des oursins blancs (comestibles) que deux fois 6h depuis le début de l’année. En effet, les autorités contrôlent régulièrement les oursins pour déterminer les périodes de pêche. Et à en croire le récit de nos amis, c’est parce qu’ils peuvent être toxiques et rendre désagréablement malade toute une nuit….Je découvre également le poisson chirurgien de la même famille que le Marlin qui « donne beaucoup de tonus » d’après une habitant:

Les langoustes sont vendues 25 euros le kilo en ce moment mais les pêcheurs nous racontent qu’elles sont principalement réservées aux restaurants alors qu’il y a un mois , ils étaient obligés de les stocker tellement ils en ramassaient. La demande grimpe avec l’arrivée des touristes depuis. A part les làgoustes nous repérons des araignées, pas mal de murènes, des bourses et des vivaneaux au marché en bord de mer.

Ensuite nous nous promenons sur la belle plage de la Pointe Faula. Cette ballade nous offre une vue de rêve les pieds dans l’eau turquoise sur fonds de sable immaculé…

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Après moultes tergiversations nous nous arrêtons déjeuner au François, village sans intérêt et franchement laid…repus néanmoins le reste de l’après-midi est consacré à la découverte de l’Habitation Clément. Cette « habitation » regroupe la plantation de canne à sucre, la rhumerie (celle-ci n’est plus « fumante » c’est à dire que la distillation ne s’y fait plus aujourd’hui mais se visite comme un musée) et une maison créole d’époque (XVIIIème siècle). L’habitation Clément est très belle et entièrement ouverte vers l’extérieur culminant sur tout le domaine. Nous découvrons entre autres le système astucieux de volets des maisons créoles qui se passent ainsi de fenêtres. La plantation est parsemée de plantes et arbres tropicaux de toute la région des Antilles et d’Amérique du Sud. Et enfin, la fin de la visite est organisée en open bar nous permettant de déguster des ti’punchs et de vieux Rhums presque comparables à de vieux cognacs, sans vouloir offenser nos lecteurs connaisseurs.

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Dimanche arrive et nous avons réservé Chez Gracieuse au Cap Chevalier. Nous nous faisons une joie tant les témoignages sont unanimes sur la qualité de ce restaurant fréquentė par beaucoup de locaux. Mais nous sommes le 14 Février et l’établissement nous a concocté un menu de Saint-Valentin déterminé à séparer tous les couples! Bilan, trois heures d’attente, service désagréable et repas froid à un prix déraisonnable! Nous partons sans manger de dessert, notre choix de toutes façons épuisé en milieu d’après-midi….expérience que nous ne renouvellerons pas!!! Heureusement il y a le service sympathique de l’Annexe pour nous requinquer le soir-même où nous assistons à un concert « made in Martinique » :

Le lendemain nous repartons vers le Nord Caraïbe en traversant le village Saint Pierre. Avant, nous nous arrêtons pique-niquer sur la plage devant les cases créoles du Carbet – désuet. Nous reviendrons par l’intérieur en nous arrêtant au Domaine d’Emeraude en pleine forêt tropicale humide et à la cascade du Saut du Gendarme.

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Notre dernière journée avec Amandine nous permet de finir de découvrir les Anses d’Arlet que nous avions tant appréciées avec Takoumi. Le bourg de petite anse, notamment se montre fort sympathique, même si finalement, nous lui préférons Grande Anse pour le déjeuner et la baignade. Amandine a tout juste le temps de se dessaler, remplir son énorme sac curieusement moins rempli malgré les bouteilles de Rhum achetées chez Clément…et repartir prendre l’avion. Voilà, les vacances sont finies mais nous nous reverrons bientôt!

 

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Diabolo Grenadine

Non, « Grenadine » n’est pas une erreur d’orthographe, il est bien d’usage d’écrire « Les Grenadines ». Toutefois, à l’issue de notre quinzaine dans le sud des Antilles, il convient de reconnaître que Béquia, la plus nord des Grenadines de St-Vincent, est à ce jour, et restera jusqu’à notre prochaine expédition, celle que nous appelons désormais non sans humour « notre île Grenadine préférée ».

Pour mieux comprendre cette étrangeté, il nous faut revenir en arrière de quelques semaines, quand Amandine, notre invitée toute neuve et toute souriante, est récupérée en baie de Fort de France, fraîchement débarquée de l’avion.
Pour commencer, afin de rejoindre Takoumi, nous lui infligeons le supplice de l’annexe. Heureusement, entasser trois adultes et un sac plus gros et lourd que sa propriétaire dans notre ridicule annexe de plage tourne vite à la franche rigolade humide… Et puis on est content de la voir notre copine 😉

Le trajet prévu pour amariner notre nouvelle équipière est un peu audacieux puisque nous prévoyons de quitter Fort de France au matin après une bonne nuit au mouillage pour atterrir directement à Béquia au petit matin, après une nuit en mer, boudant ostensiblement Sainte Lucie et St-Vincent dont nous ne souhaitons pas vérifier la réputation avant d’avoir bien profité des décors majestueux des Grenadines.

Globalement, le trajet se passe bien, pas un pet de vent et des conditions de mer dignes d’une risée Perkins (la marque du moteur), nous dépassons peu à peu tous les points de chute que nous avons repérés comme refuge valide en cas d’inconfort maritime, Grande Anse, le mouillage de Ste-Anne, les deux Pitons de Ste-Lucie et le Lagon Bleu de St-Vincent… Rien à signaler, pas même notre nouveau mousse qui écrasera tout du long du sommeil du juste … Ou du voyageur fatigué par l’avion, c’est selon. Au moins profitera-t-elle d’une belle arrivée à la voile sur l’île. Pavillon de courtoisie et de douane envoyés sous les barres de flèches.

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Les premiers contacts sont sympathiques, nous prenons une bouée et attendons le « percepteur » avec lequel nous lierons des liens quotidiens les jours suivants. Nouvelle séance d’annexe pour rejoindre le rivage, et sans le sac, c’est déjà plus simple.
Les formalités sont ici de simples … formalités … Destinées sans doute à justifier la perception de taxes. Du coup, deux formulaires en triples exemplaires et 3 tampons de visa plus tard, nous partons à la découverte de l’île de Béquia.

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Sur cette île anglophone, Il faut d’ailleurs prononcer [bèqouè]… Et non pas comme moi se poser la première journée la question de savoir pourquoi les gens parlent tout le temps de « la rue de derrière » ou « backway » … Que j’ai pour ma part trouvée sans intérêt et plutôt vide en comparaison du front de mer.

Justement, le front de mer du mouillage de Port Elizabeth, puisque c’est ainsi qu’est nommé le bourg, est assez animé, les taxis proposent leurs services pour la découverte express de l’île et il y a du monde qui se promène le long des échoppes et des stands d’artisanat qui proposent des objets en bois, noix de coco ou os de baleines gravés … Car oui, ici ils pratiquent encore la chasse à la baleine …

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Alors, je rassure tout de suite les esprits de quelques uns que je sens déjà s’échauffer, lors de ces pêches traditionnelles, au vu de l’équipement sommaire et du faible nombre de prises, il me semble bien que ces nobles cétacés aient leurs chances.

Plus loin, mais pas beaucoup plus, les 400 mètres de « centre ville » laissent place à une promenade aménagée en bord de mer longée par de nombreux établissements où se restaurer ou boire un verre accessible également depuis le mouillage grâce à une suite de petit pontons à annexes. Notre premier choix est calamiteux, les menus sont tous plus ou moins « à l’anglaise », mais le concept même du « Fish and chips » à énormément souffert de l’interprétation locale.

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Sans doute pour ne pas rester sur cette vilaine impression, les filles organisent la suite de la visite à l’insu de ma volonté, et me voilà installé de nouveau dans un taxi collectif ici appelé « dollar bus », bien que la course en coûte deux … L’engin est vert paillettes, tuné comme une voiture de Fast and Furious », éructe de sons electro / heavy metal et est blindé de gamins qui rentrent de l’école. Hormis ça, le mode opératoire est curieusement identique à celui de Mindelo avec le chef qui conduit et le gamin qui entasse les voyageurs et empoche à la sortie. Cette fois, le pilote est tellement content d’avoir à côté de lui deux charmantes touristes, qu’il se muera en guide le temps d’une rotation, et c’est lui qui nous déposera dans un bar du quartier d’habitation en nous laissant à l’attention de … Toko.

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Et c’était une bien belle idée de nous laisser là, le maître des lieux, gabarit armoire à glace et tête de repris de justice, Toko donc, se révèle être un hôte agréable, intarissable d’excellents conseils sur les Grenadines et la navigation dans ces lieux.
Le Toko’s bar est face à la mer et le jardinet aménagé accueille une barque de pêche en réfection dont il nous semble que la mise à l’eau prochaine est compromise par la soif de rhum du charpentier qui ponce, qui ponce, qui pionce … 😉
Ensuite, de 100 dollars EC pour chacun une langouste, nous obtenons un menu au tarif négocié de 130 EC pour nous trois, et de la terrasse, nous voyons le cuisinier aller chercher notre langouste à même le vivier, de l’eau jusqu’aux genoux, au milieu de la crique qui borde le restaurant. Ce repas là fut excellent… La fricassée de langouste accompagnée de légumes préparés de manières variées est vraiment très bonne. A la nuit tombée, nous prenons congé de notre hôte et reprenons le « dollars bus » pour rentrer au mouillage ou nous attend une nuit de repos bien méritée.

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Nous restons encore une journée bonus sur Béquia, les lieux nous plaisent, le mouillage est confortable et nous rencontrons Sheryl, la tenancière du restaurant « Fig Tree ». La femme est sympathique et son établissement est proche du bateau, accueillant et pourvu d’un excellent « wifi »… Et ce qui ne gâche rien, les plats sont bons. Nous apprenons aussi qu’elle anime tous les matins une émission radio sur la VHF 68, météo, nouvelles de l’île, promotion des services du mouillage et du bourg, sans oublier les animations du jour. Une belle initiative qui sera je n’en doute pas érigée en « incontournable » de l’île sur tous les prochains guides de navigation. Ce serait vraiment un minimum pour cette belle personne qui s’implique tant dans la vie et développement de son île. La dernière surprise sera de la découvrir présidente du club de lecture pour enfant qu’elle accueille et anime dans son restaurant.

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Cette « dernière » journée sur Béquia est organisée autour d’une séance plage dont le point fort sera le retournement de l’annexe au moment du départ vers le café … Nous apprenons de cette aventure que beacher et quitter une plage avec des vagues n’est jamais exempt de risques, que le sac étanche où nous rangeons tout ce qui craint l’eau à chaque voyage n’est pas une précaution inutile, que l’eau mouille et que le ridicule ne tue pas. A part ça, ni peur, ni mal, l’annexe reste opérationnelle pour la pêche aux oursins que Manuela entreprend dans la foulée, mais dont les espoirs seront douchés après avoir goûté deux spécimens qui apparemment n’ont pas bon goût.

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Au lendemain, nous sommes fin prêts pour partir vers Cariacou, prochaine étape vers Grenade avant une remontée paisible des Grenadines.
Mais la mer est cruelle et Amandine ne se sent pas bien. Nous avions eu la chance qu’elle supporte plutôt bien la première partie du voyage, notamment parce qu’elle dormait profondément. Cette deuxième partie, plus courte et ne comptant qu’une navigation de jour, est effectuée par un bon vent de travers et les vagues qui vont avec. Rien d’exceptionnel, mais pas franchement adapté aux oreilles internes fragiles.

Oreilles fragiles ou pas, le phénomène est fulgurant et moins de 3 heures après l’appareillage, nous décidons de rebrousser chemin. D’une part, nous n’avons pas l’intention de faire subir 10 jours de martyr à notre amie et d’autre part, je soupçonne le mal de mer de n’être pas la cause exclusive de son état et très franchement, je préfère être en Martinique que devant « l’île fantastique » (« fantasy Island » en VO) si nous devons faire face à quelque chose de plus sérieux nécessitant un retour précipité en métropole. Pour l’heure, hors de question de refaire d’une traite le trajet jusqu’en Martinique, le cap est donc mis sur … Béquia … Et c’est ainsi que vous comprenez pourquoi cette île restera jusqu’à notre prochain passage notre Grenadine préférée. Nous sommes tous un peu tristes d’abandonner nos projets, même si nous n’excluons pas de repartir pour un parcours réaménagé « light », mais l’état d’Amandine s’améliore à peine le demi tour effectué, bien que nous soyons alors au près … ce qui nous conforte dans notre décision.

A Port Elizabeth, nous réorganisons la suite à la table de Sheryl. Pas une seule ligne directe entre Béquia et la Martinique. Amandine doit bel et bien subir le retour en terre française avec nous. Sur cet épisode, j’ai froid dans le dos en comprenant que si le cas avait été plus grave, nous aurions été loin de tout « parcours santé » à la française…

Du côté des douanes, à ma grande surprise, cela se passe bien et l’histoire « on est partis et puis, on est pas partis en fait » se résous sans formulaires ni taxes supplémentaires.

Puisque nous sommes à terre pour la journée, aidée de Sheryl et sur une boutade de ma part (parfois, je perds l’occasion de ma taire), Amandine va nous chercher une « rebouteuse » et nous trouver une … « homéopatheuse » ? Son rendez-vous est l’occasion pour Manuela et moi de découvrir les hauteurs de l’île, squattée par les maisons secondaires de riches anglais. Soyons francs, ils n’ont pas réquisitionné les quartiers les plus laids de l’île.

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Comme la journée n’est pas terminée, une promenade touristique s’impose. Nous prenons donc le taxi touriste pour nous rendre au sanctuaire des tortues … Et là, patatras … Sanctuaire mon œil oui … Un vieillard et son exécrable boy gèrent un odieux « mouroir a tortues » où elles sont retenues dans des conditions déplorables pour l’unique enrichissement du propriétaire des lieux aux dépends, des tortues certes, mais aussi des touristes qui paient une fortune pour assister à cette horreur mal emballée par une trop faible aura de respectabilité que sous entend le terme sanctuaire. Pas difficile à démasquer, l’homme est incapable de répondre correctement à quelque question que ce soit concernant les campagne de remise en liberté ou d’éducation des locaux qu’il est pourtant sensé organiser. Ce vieil homme pue la malhonnêteté comme un étron sur le sable.

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Cette mauvaise expérience difficilement avalée, nous rentrons au mouillage pour le dîner au Fig Tree et la nuit à bord… Au lendemain, Amandine est prête pour le voyage retour, les douaniers s’enquièrent de sa santé, un mail envoyé au port pour demander « asile » au port du Marin et l’ancre est prestement levée en fin de matinée.

La journée est superbe, un peu plus secouée que les précédentes, mais avec une bonne vitesse et un cap pas trop calamiteux. Amandine a trouvé une place en hauteur qui si elle ne la préserve pas, au moins, lui convient.
La nuit par contre l’est, calamiteuse, vagues ininterrompues malgré la protection de Ste-Lucie, dérive honteusement énorme et temps de chien. Les quarts de nuit seront, au moment de la traversée Ste-Lucie / Martinique, le théâtre d’une nouvelle partie de cache-cache avec des grains humides à plus de 25 nds de vent.

Encore une fois, le mouillage de Ste-Anne est au petit matin notre refuge, notre havre de paix. Cette fois-ci, ni Manuela ni moi n’avons dormi et une fois tout en ordre, partons nous coucher… C’est avec un ultime espoir que je consulte mes emails … J’hésite deux secondes à prévenir Amandine que j’interpelle depuis ma bannette sans même chercher à me relever. – « Amandine ? » – « oui ? » – « j’ai une nouvelle pour toi, … ce soir, tu dors au port ! » Et je m’endors au son de son cri de joie.

 

Bons baisers de Fort de France !

En remontant vers la baie des Flamands, le mouillage de Fort-de-France qui se trouve gauche du Fort Saint Louis et en aval du Mont Pelé, nous essuyons un grain par 25-30 nœuds! Nous voilà prévenus, le temps change vite dans les Petites Antilles…

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Les quelques jours avant l’arrivée d’Amandine nous permettent de découvrir la ville, son marché un peu trop touristique, ses commerces et ses environs.

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Nous nous avitaillons au Supermarché du petit centre commercial du centre-ville et nous y retrouvons « pris au piège » par la tombée d’une pluie tropicale – par 30 degrés!

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Mais a part ça malheureusement, tout le bord de mer de Fort-de-France est en travaux ainsi que la cathédrale aussi la ville ne se visite pas vraiment lors de notre passage…Donc nous repartons dormir en face, à l’anse Mitan et déjeunons à l’Anse à l’Âne avant de revenir chercher notre amie la veille du début du carnaval Martiniquais!

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Avec une préférence pour la seconde, ces deux petites anses sont un peu peuplées et construites à mon goût après Les anses d’Arlet, mais elles sont un havre de repos pour un WE en rade de la capitale. Nous la rejoignons d’ailleurs en fin d’après-midi 3 milles plus loin et récupérons Amandine au ponton des annexes vers 21h en face du joli parc de la Savane. Le lendemain nous partons faire les formalités de sortie du pays dans la boutique Sea Services à l’autre bout du centre ville heureusement très petit.

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Nous repassons par le marché et les quelques rues animées de Fort-de-France pour rejoindre notre annexe avant le grand départ pour les îles Grenadines. Mais le carnaval bat son plein rue de la Liberté aussi nous nous amusons beaucoup en regardant les écoles défiler avant de reprendre la mer! La musique,les costumes et masques vifs en couleurs et formes représentent si bien la gaité des habitants de ce joli bout de terre que nous prévoyons de quitter une dizaine de jours. En route pour Bequia!

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Le ballet d’Arlet

Après avoir quitté notre mouillage d’accueil de la Martinique nous avons fait route au Nord, contourné l’imposant rocher du diamant et rejoint les anses d’Arlet, Grande Anse plus exactement.

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Connue pour abriter de jolis fonds, tous les matins nous assistons au ballet des tortues, des baigneurs masqués et des annexes nuit et jour qui rejoignent par la plage les « lolos » colorés.

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Cette petite anse m’a subjuguée, nous nous ressourçons sous les cocotiers, dans l’eau très claire, sur le fin sable blanc sous nos pieds nus. Nos matinées sont très occupées par l’observation des tortues et je souhaite les filmer en nageant bien-sûr pour vous faire partager ces instants magiques – malheureusement lorsque je plonge avec la petite caméra étanche je me rends vite compte qu’elle n’est plus tout à fait étanche…Olivier essaiera le riz, le rinçage à l’eau douce pendant 3 jours mais sans succès, la petite caméra est définitivement noyée! Heureusement, nous avons quand même réussi à filmer les tortues au dessus de l’eau – après de nombreuses tentatives – en effet, les tortues ont l’habitude de plonger dès qu’elles voient une caméra…

Nous dégustons notre première langouste et apprenons que, en cette saison, les bons pêcheurs laissent une nacelle 22 jours, assez loin du rivage pour obtenir une bonne pêche à coup sûr. Nous visitons le seul magasin derrière la plage pour trouver quelques légumes et du jambon blanc en boudant les boudins (trop plein) ou les saucisses industrielles. Le reste de la viande y est vendue surgelée, comme les fruits de mer et le poisson. Il y a tout de même quelques pêcheurs qui vendent leurs trouvailles au nord de la plage mais il faut se lever de bonne heure, comme pour les langoustes et les ananas, tous ces trésors partent vite quand il y en a!

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Nous avons passé trois jours très agréables dans ce havre de paix. Nous avons même dansé avec les martiniquais un soir dans un bar au rythme du Stressless band qui chante fièrement les couleurs et richesses de l’île aux fleurs. C’est au terme de cette soirée festive qu’Olivier se rend compte qu’il a égaré les clefs du moteur de l’annexe au moment de rejoindre le bateau! Tout le monde se met à leur recherche y compris les employés du restaurant de plage avec lequel nous avons sympathisé depuis notre arrivee…Je finis par les retrouver dans le sable à côté de l’annexe – tout simplement, l’expérience semble fréquente a Grande Anse en saison …

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Le dernier soir néanmoins nous assistons à une bagarre et alors que nous souhaitons intervenir, une dizaine de personnes nous crient « n’intervenez surtout pas vous!!! ». Par « vous » il faut traduire « blancs » ou métropolitains. Apeurés et surtout surpris nous en parlons avec un couple installé ici depuis 17 ans et découvrons les problèmes récurrents de drogue et de bagarre sur cette plage. L’homme nous raconte les jalousies dont il pense avoir pâti ayant investi quelques affaires qui ont été saccagées avec brutalité avant qu’il ne se résigne à prendre sa retraite. Ils nous parlent « d’avant » lorsque la plage faisait 10 mètres de plus et lorsque le patron du restaurant voisin, personnage très influent et respecté par les populations diverses faisait régner l’ordre, disparu depuis peu….Nous quittons ce mouillage trop vite pour porter un quelconque jugement mais apprécions d’en avoir découvert quelques-unes de ses multiples facettes, en attendant d’y revenir peut-être prochainement. Pour l’heure nous allons découvrir Fort de France où nous avons RDV dans 3 jours avec Amandine qui vient passer un peu plus de 10 jours à bord de Takoumi!

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Relax Mart’

A l’issue de la folle traversée, notre première envie n’est pas, curieusement, de rejoindre la terre ferme. Peut-être avons nous besoins d’une transition douce, toujours est-il que nous faisons mouillage deux jours dans la baie de Caritan, à l’abri de l’océan que nous venons de franchir et à quelques brasses du port du Marin.

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Cette courte et attendue retraite n’est interrompue que par une expédition à terre pour découvrir le village de St-Anne, boire un ti-punch et s’avitailler en produits frais et français, comme de l’emmental et une buche de fromage de chèvre…

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Nous préparons aussi notre arrivée à terre en contactant le port pour la première fois. Bien entendu, il est un peu tard pour « réserver » une place, mais le courant passe bien (au téléphone, pas au milieu du port 😉 ) et la décision est prise de s’approcher du port des le lendemain et de reprendre contact. Nous aurons le plaisir d’être accueillis comme si nous avions réservés.

En plus, des notre arrivée, un voisin se précipite pour nous aider à prendre nos amarres et nous reconnaissons Jean-Luc du Saint-James, partis un jours avant nous et avec lesquels nous avions partagé leur dernière soirée à Mindelo et que nous retrouvons sur le même ponton à deux places de nous, ce n’est pas si grand que ça l’Atlantique finalement. La manœuvre de Manuela est superbe, le voisin pense avoir été heurté, mais je suis bien certain qu’il n’en est rien et une fois son stress retombé, Andes sera un voisin fort sympathique. Sur notre autre bord, Gérard et Anne-Marie de Phillines III, sont eux, toujours d’humeur joyeuse et seront d’excellent conseil. Ils ont une grande expérience des Caraïbes car ils hivernent chaque année au Venezuela pour revenir en saison.

Nous prenons quand même congés de tout ce petit monde le soir même afin de retrouver Jean-Camille, Delphine et Mathis de Kalisea dès le premier soir… Nous sommes impatients de les retrouver; C’est une agréable surprise d’apprendre qu’ils sont au Marin en même temps que nous. Dés le premier soir soir, le programme est donc, apéritif-dîner au bar du port. Manuela et moi nous jetons sur une piérrade au bœuf… Ça manque la viande en traversée 😉

Et puis la semaine suis son cours, laverie pour nos habits, courtes promenades aux alentours de la marina, déjeuners et dîners dans les restaurants du port, découverte de la ville, visites aux shipchandlers locaux pour les menues réparations ou remplacements de matériel. Cette semaine bien remplie, au départ toujours repoussé un peu plus, est conclue in-extremis par le remplacement de nos deux batteries (mea-culpa, les batteries avec entretiens ne s’entretiennent pas seules, j’ai donc expérimenter un nouveau type type de « batteries sèches » et cela ne fonctionne pas bien) et enfin, la commande d’un nouveau génois.

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Nous assistons aussi à la régate locale de Yoles, déjeunons et dînons au Marin-Mouillage qui prépare les soirs de week-end d’excellents travers de porc au barbecue avec de la « sauce chien » … « Sauce chien, c’est pour l’odeur hein, c’est pas fait avec du chien » prends la peine de nous préciser la maîtresse des lieus. Par contre, chaque tentative d’aller au marché local se solde par un échec face à une halle vide et fermée. Quand ça ne veux pas, ça ne veux pas… Nous irons donc au supermarché pour les légumes aussi… Sauf pour une série de boudins, qui sont quand même des spécialités locales.

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Une autre aventure cette semaine est le déjeuner au mouillage à bord de Kalisea. La journée est une réussite, l’accueil à bord est toujours un plaisir. C’est au retour, après avoir pris congé de nos hôtes que la situations se gâte. En fait, le mouillage de St-Anne est quand même assez loin du port et nous les avons rejoins en annexe … Bien que j’ai pris la précaution de remplir le réservoir à ras bord, la réserve de fuel se révèle insuffisantes et ce qu’il conviens désormais d’appeler une « expédition » ne trouve sa conclusion qu’à la nuit tombée, après plus d’une heure et demi de … rames … C’est épuisant 😉 En plus, les Kaliséens s’inquiètent de ne pas avoir plus tôt de nos nouvelles aussi vite que prévu font sonner nos téléphones alors que nous « galèrons » au milieu de la baie 😉 L’épopée est comique … Et est largement commentée lors de notre ultime soirée avec eux au Zanzi-Bar, un fameux restaurant du bord de mer.

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Et devinez comment nous choisissons de nous remettre de notre atterrissage ? Et bien, exactement comme il a commencé, en profitant de deux jours de mouillage au calme a l’abri de l’Anse Caritan.